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 •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?

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MessageSujet: •• jules, you''ve got a high threshold for pain, don''t you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptyVen 22 Mai - 21:08




Jules Franck Aaron, Silverheart


      - at work, i always give off the impression of patience... still they cry even if it's just a little bit of pain they make such a huge fuss. in those times, i'll treat them gently. compared with them, you are too kind. you're very kind, aren't you? you've got a high threshold for pain, don't you ?






    On ne possède pas le bonheur comme une
    acquisition définitive. Il s'agit à chaque instant de
    faire jaillir une étincelle de joie. Ne l'oublions pas :
    "Souris au monde et le monde te sourira."

    soeur emmanuelle
    •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? Jules


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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptyVen 22 Mai - 21:39




she broke your throne and she cut your hair
and from your lips she drew the hallelujah



    Tu disais toujours ça, pas vrai? Sois fort, souris au monde, il te répondra. Tu avais toujours de belles paroles qui m'endormaient, et qui me cacher la triste vérité. Le monde me rejette, Maman, regarde moi dans les yeux, regarde moi et dis le moi. Sois franche. Pourquoi tu ne me le dis pas avec tes mots si aigres, si amers? Pourquoi tu ne le dis pas? Tu es bien comme ton père, bon à rien! Tu n'es qu'un bras cassé, un bon-à-rien! Un dégénéré! Un bâtard!... Maman. Je ne t'en veux pas, tu entends? La bière, le whisky, l'alcool, la cigarette aussi, et les hommes... ça n'est pas grave. Je veux juste que tu reviennes. Reviens Maman. Je suis tout seul, tu entends? Et il fait si noir. Réveille toi. Je ne peux pas te soulever, tu entends? Écoute moi, maman... non. Pourquoi? Pourquoi tu ne m'entends pas? Je baigne dans ton sang et ta cervelle, et j'y arriverais pas, Maman... j'y arriverais pas tout seul. Réponds moi. Dis le moi qu'on ira à la mer... dis le moi que je suis un bon-à-rien... c'est pas si grave... Maman...
    Maman...
    •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? Jim1110

    Petit être de trois pommes de haut, de tous, Jules était le plus beau, le plus parfait, le plus charmant. Il avait six ans, il savait parlé, compté, additionné, salué, articulé. Il était beau comme un petit ange, et tout le monde l'aimait. Personne n'arrivait à le haïr. On le disait descendu du ciel. Il était si petit, si frêle... Jules, c'était beau comme prénom, non? Sa mère l'avait choisis car ça signifie prince dans une langue. Elle l'avait lu dans un magazine. Ça revenait à la « mode » chez les gens fortunés, et comme elle ne l'était pas, elle s'était dit que ça mettrait un peu de richesse dans son bidon si rond. Jules c'était tout... mais plus il grandissait, plus il avait le visage de son père, plus il avait son visage à lui, et plus elle le détestait. Elle ne voulait pas pourtant, elle savait que ce n'était pas de sa faute, tout du moins pas entièrement, mais elle ne résistait pas, jamais assez. Alors elle buvait. Ça rendait les coups moins lourds, moins douloureux. Et parfois, elle s'écroulait sur la table... parfois, il n'y avait plus l'alcool, alors elle l'envoyait chez l'épicier du coin. Il prenait quelques gifles en rentrant, car il faisait nuit, et qu'il était trop petit pour sortir, et elle buvait, pour se convaincre qu'elle avait eu raison. Jules ne disait rien. Il avait un petit sourire quand elle le giflait, un sourire implorant, qui lui disait : « ce n'est pas grave si tu fais ça, ce n'est pas grave car tu es ma maman ». Et ça l'énervait qu'il soit si gentil, alors elle frappait plus fort, encore et encore, de plus en plus fort, jusqu'à qu'il ne puisse plus sourire. À l'école, on lui demandait : « on te frappe à la maison? ». Et Jules souriait doucement, et il disait que c'était son voisin qui le raquettait. Parfois, c'était son cousin... parfois un autre voisin.

    Jules n'avait pas de voisin. Il n'avait qu'une maman. Et il l'aimait à en crever.



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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptyVen 22 Mai - 22:42




chapter one
'cause i'd rather feel pain than nothing at all




    « Jules, tu es là? »
    « Oui, Maman. Je suis là. »

    Le garçonnet leva son regard noisette vers sa mère, étonné qu'elle l'appelle. À l'autre bout de la table, Clélie venait de se réveiller d'un mauvais rêve. Son visage était pâle comme un linge, et elle était hagard. Elle regarda autour d'elle et croisa le regard pâle de son jeune fils. Il avait huit ans aujourd'hui. C'était son anniversaire. On était le treize février. Déjà. Elle se leva d'un bond, faisant tomber la chaise sur le carrelage de la cuisine. Son regard s'était changé. Elle était paniquée. Elle trembla, poussant son assiette froide maintenant. Les petits pois s'étaient étalés sur la table et elle remarqua que ses cheveux avaient baigné dans le ketchup rouge sang. Sa main, tremblante encore, remonta sa frange sur sa tête. Ses cheveux étaient sales, ses cheveux étaient gras et plein de pellicule, mais Jules la trouvait belle. Malgré ses rides, malgré ses cernes, et malgré ses sourcils mal épilés. Elle le regarda et sembla réfléchir quelques secondes, avant de se mettre à renifler, prête à s'effondrer en sanglot.

    « J-jules... j'ai oublié... Jules... j'ai oublié ton anniversaire... J-je.... »
    « C'est pas grave Maman. C'est pas si grave, je... »
    « Si, c'est grave! Jules! C'est grave! »

    Le verre venait d'éclater à ses pieds, elle recula, affolée. Elle ne savait même pas où elle était, elle ne se rappelait sans doute pas de son prénom. Elle ne savait rien d'elle. Elle savait juste qu'elle avait un fils, et que c'était son anniversaire. Elle ouvrit la porte alors que l'enfant, paniqué lui aussi, s'était rapprocher d'elle. Le salon était propre. Jules avait passé l'aspirateur. Dans son fond intérieur, c'était elle, c'était Clélie qui l'avait fait. Elle était une bonne mère, c'était certain. Elle ne ferait jamais de mal à son petit Jules, non... il était trop beau, trop charmant. Il était tout ce dont pouvait rêver une mère. Il avait même de bons résultats à l'école. Il n'avait qu'un seul problème : il se faisait taper par le voisin et son cousin. Jules n'avait pas de cousin, et encore mois de voisin. C'était un mensonge par omission dont elle était persuadée qu'il était vrai. Elle se dirigea, titubant, à travers le salon, pieds nus et en nuisette. Elle ne s'était pas habillée depuis une semaine, et elle sentait la sueur séchée, la cigarette et la vodka. Elle sentait un peu tout, sauf son fils et le savon. Il la suivit attentivement, regardant cette dernière comme si elle était un ange, un visiteur d'un autre monde, prête à toucher de sa main le prodigue, lui donnant tout ce dont il pouvait rêver : un regard. Elle s'arrêta subitement. Les idées maintenant au clair. Elle était nue sous sa nuisette, et l'on voyait bien ses seins. Jules n'avait pas idée. Il se disait juste que c'était normal puisqu'elle était belle... Elle le regarda, fronça les sourcils et il retint son souffle.

    « Toi! Petit connard! » Il recula de deux pas, violemment happer par la main de Clélie, visiblement furieuse. « Tu croyais quoi, petit branleur? Que t'allais avoir des cadeaux? Petit pisseux! T'as quel âge? Cinq ans? C'est bien assez pour aller m'chercher d'la bière! Allez, enfile tes chaussures et file me chercher un pack de six! Et reviens pas si t'as pas l'alcool! »

    Jeté sur le sol, Jules se releva presque aussitôt et murmura un « oui maman, j'y vais tout de suite » convaincu et soumis. Il attrapa aussitôt sa petite veste trouée et sortit dehors, le portefeuille en main. Il courut dans la ruelle. Il faisait déjà nuit, et il pleuvait aussi. Mais il avait connu pire en temps de neige, quand il devait lutter pour ne pas s'enfoncer dans cette dernière. Il y avait eu aussi les tempêtes de vent... mais il n'en était pas mort. Il ne pensait même pas pouvoir en mourir. Il tourna à droite et continua sur cinq cent mètres, au trot. Il connaissait par coeur les horaires de la petite épicerie. Elle ne fermerait pas avant onze heures, et il n'était que dix heures et demi. Presque rien. Il essuya du revers de sa main sa joue et remit le col de sa chemise droite, avant d'entrer dans le magasin. La lumière artificielle lui frappa les iris et il ferma les yeux, aveuglé, puis les rouvrit, se dirigeant vers la comptoir. Petit, il n'arrivait même pas à la hauteur du bout de bois abîmé, mais le patron le connaissait bien. Ce dernier se pencha, un sourire étrange, mélange de tristesse et de pitié sur le visage, prononçant d'une voix amicale à l'enfant :

    « Clélie est encore en manque? »
    « Maman voudrait un pack, Jack. »
    « Okay, ça roule, man. »

    Le patron eut un sourire et se dirigea vers les grandes vitrines où il sortit un pack. Il revint quelques secondes plus tard et le tendit au garçonnet qui lui tendit un billet de cinq dollars. Le patron lui tendit le billet, un sourire tendre aux lèvres :

    « Garde ça pour t'acheter des bonbons. C'est pas elle qui va le faire. »
    « Merci Jack! À la prochaine Jack! »

    Le patron lui fit un salut américain de la main alors que l'enfant se dirigeait dehors. Il poussa la porte et reprit le chemin inverse, courant dans la rue, priant à chacun de ses pas que sa mère n'ait pas chuté contre la table basse, comme l'année précédente, où il avait du appelé les pompiers, ou encore la fois où avait voulu se pendre et qu'il avait fallu cacher les cordes du garage dans les poubelles. Il courut à perdre son souffle et finalement s'arrêta quelques secondes, à cent mètres de chez lui, et reprit plus vite encore son chemin. Son petit corps était parcourut de frissons sinueux, mais il continuait. Il n'avait pas peur. Il n'avait que ça dans la vie : sa mère. Il poussa la grille du jardin et monta les deux marches qui le séparer de la porte de la maison, grillagé. Il avança dans l'obscurité. L'électricité ne serait remit que demain car elle avait oublié de payer... tout comme l'eau, d'ailleurs. Il entra dans le salon et déposa la bière sur la table basse. Il n'y avait aucun bruit, juste un silence qui n'annoncer rien de vraiment bon. L'enfant regarda autour de lui mais ne trouva personne. Son coeur s'accéléra brutalement et il monta les marches deux par deux, jusqu'à la chambre de sa mère. La table de chevet était retourné sur le sol, et il n'y avait plus rien à l'intérieur. Il sortit de la chambre et alla dans la sienne, au bout du corridor et quand il ouvrit la porte, il sursauta, tressaillant de peur. Sa mère était là, assise sur son lit, et elle caressait du bout des doigts une peluche. C'était un petit chat blanc, mignon... atrocement mignon. Elle avait une arme dans l'autre main. Elle avait une chevrotine. Neuf balles en une. De quoi abbatre un sanglier, un chevreuil... de quoi défoncer une boîte crânienne en un seul tir. L'enfant la regarda, cherchant quelque chose, mais elle le regardait, et des larmes coulaient le long de ses joues. Comment en était-elle arrivée ici? Il n'était partit que quelques secondes... l'enfant renifla. C'était de sa faute. Pour toutes les fois où il avait pleuré quand la lame de rasoir avait glissé sur sa peau. Pour toutes les fois où il avait pleuré quand l'aiguille à recoudre avait recousu ses plaies. Pour toutes les fois où il avait trouvé la glace trop froide sur ses coquards. Pour toutes les fois où il avait crié « non » sous les coups de martinets. Il la regarda, suppliant.

    « Je suis désolée, Jules... je suis désolée... je n'ai pas de cadeau. »

    Il y eut un bruit fracassant. Les neufs balles déchirèrent sa peau, brisèrent les os de son crâne et se logèrent dans le plafond. Un peu de fumée descendit de ce dernier, et se mélangea avec les bouts de cervelle rose et gluants collées au plafond. Le corps resta quelques secondes, infimes, droit, puis retomba devant, s'écroulant, tête la première, aux pieds de l'enfant qui regarda le corps se tordre, et le reste de cervelle se répandre sur ses chaussures. Il resta quelques secondes comme ça, et son coeur rata un battement. Ou deux.

    […]

    Assis sur un banc, les personnages passaient devant lui sans le regarder. L'enfant était sage pourtant, il ne disait rien. Il regardait le vague. Un policier s'arrêta à quelques mètres de lui, des papiers dans les mains, et s'adressa à une femme, noire, les cheveux crépus, qui attendait patiemment que le policier parle, lui parle à elle, de qui était ce gamin, et de comment il était arrivé là, recouvert de sang.

    « Ce petit, il est... »
    « Il s'appelle Jules Silverheart. Sa mère est morte il y a cinq jours. La maîtresse s'inquiétait de ne pas le voir revenir. On a trouvé la mère au premier étage, étalée sur le sol, et lui au premier étage, assis sur le canapé. Il ne disait rien. Il n'a pas du mangé, ni bougé depuis. Il n'a plus de famille. Il n'a pas de père, et sa mère s'est suicidée. »
    « Il ne sera pas placé. » Le policier haussa les épaules. « Il faudra lui payer une thérapie aussi... »
    « Ouai. Je sais ce que vous vous dîtes : pourquoi ne l'a t-elle pas tué avec? »
    « En tout cas, ça aurait coûté moins cher à l'Etat. »

    La noire fronça doucement les sourcils, visiblement dépitée.



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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptyVen 22 Mai - 23:45




the shakings just begun, the pleasantries are gone,
this sad exchange pleased neither one of us



    Sœur Emmanuelle était la seule sœur gentille de l'orphelinat. Elle disait que je sentais bon la vanille, et que j'étais le plus adorable des garçons. Elle avait les mains douces mais fripées, mais elles étaient abîmées par le travail, et non par l'âge. Elle avait travaillé toute sa vie, qu'elle disait. Elle disait que je devais dormir seul à l'orphelinat, que les autres nonnes étaient vilaines, et que les prêtres étaient vilains. L'orphelinat était grand. J'y avais plein d'amis. On était trois cent. Je n'ai pas eu le temps de connaître les draps des prêtres, la douleur des coups de martinet. Quelqu'un est venu un matin. Plutôt grand, plutôt beau,bien habillé. Il sentait bon aussi. Il m'a regardé et il m'a dit : « tout le portrait craché de ce bon vieux Franck! ». Il m'a adopté.
    Adopter...
    •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? W0qfk7

    Dix jours après le décès de sa mère, le petit ange fut adopté. Un homme vint à l'Orphelinat et se présenta sous le nom de Jared Silverheart. Il était grand, bien bâti, et visiblement riche. On pensa tout d'abord à un de ces pédophiles irlandais : il n'en était rien. Il disait savoir que son neveu était dans cet orphelinat, qu'il était le fils illégitime de son jeune frère, Franck Silverheart. Et il le trouva bien rapidement : Jules. Le petit Jules Yoth fut adopté le jour même, et ce avec très peu de papier. Il fut renommé : Jules Silverheart serait son nouveau nom, car il en aurait bien besoin pour oublier. Jared ramena son protégée chez lui et lui fit découvrir où il habiterait : une petite villa, dans la banlieue de Londres. Il le regarda dans les yeux et dit alors : « tu as la fibre des Silverheart dans le sang, tu es un sorcier, Jules, tu es comme moi » et aussitôt, Jules oublia sa peine. Seul le regard de son oncle comptait à présent. Son oncle, son parrain, son père. Qu'importe le nom qu'il pouvait donner à cet homme, qu'importe sa présence et le froid de la villa, il était à présent sa seule et son unique famille.

    Ils étaient seuls au monde. L'un comme l'autre.



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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptySam 23 Mai - 2:01




chapter two
don't tell me what i’m trying to say to you




    Le petit salon était calme. Jules avait dix ans déjà. Il avait repris du poids et on ne lui voyait plus les côtés maintenant. Il avait porté un appareil dentaire pendant un an et il portait des lunettes, fines et noires, aux verres rectangulaires. Il vivait reclus dans une villa, mais il voyait du monde. Il allait à l'école, non plus à pieds, mais déposer et récupérer par Jared, toujours. C'est ce qui lui faisait le plus plaisir : parler, ne plus devoir se débrouiller. Ça l'avait tout d'abord étonner au début, quand il avait remarqué que ça n'était plus lui qui faisait à manger, ou qui préparait son linge le soir. C'était Jared. Ils n'étaient que tous les deux dans la villa, avec trois elfes de maison : Mellie, Many et Dany. Deux frères et une sœur. Parfois, il recevait de la visite. Il avait fêter son anniversaire avec ses amis l'année précédente, et ça s'était bien passé. Tout allait bien dans le meilleur des mondes... Il ouvrit une paupière et appuya sur le réveil sonore qui lui crevait alors les tympans. Il avait en horreur cette sonnerie, mais c'était le seuil moyen de se réveiller. Derrière lui, dans le même lit, Jared dormait de son côté, à poing fermé. Ils dormaient ensemble seulement car Jules ne le pouvait pas -dormir seul- et que son oncle n'avait pas de femme, ni d'enfant. Rien. Juste un neveu. Jules se leva et secoua doucement, tendrement même, l'épaule de son oncle qui ouvrit les yeux, visiblement fatigué. Il avait encore travailler tard la veille, pensa Jules, mais Jared disait sans cesse qu'il ne devait pas sortir seul, ni se levait seul, et que quoi qu'il en soit, il devait le réveiller, ce que faisait tous les matins le petit homme.

    « Il est quel heure...? »
    « Sept heures et demi. »
    « Je suis pas en retard alors... » Il soupira de soulagement. « Descends en bas, j'arrive dans cinq minutes. »
    « D'accord Tonton. »

    L'enfant eut un petit sourire et attrapa le pantalon qui était plié sur la commode, l'enfilant, puis un t-shirt imprimé « yes we can ». Il jeta un regard au dessus de son épaule et aperçut Jared, étendu sur le dos, les bras sur les yeux, qui se marmonner des encouragements lui même. Jules eut un petit rire et serra sa cravate avant de pousser la porte, laissant le soleil aveuglé une nouvelle fois le pauvre Jared, épuisé. Jules était toujours heureux, toujours souriant. Il avait pris ce que sœur Emmanuelle avait dit pour évangile, parole de christ : « souris au monde et le monde te sourira ». C'était la vérité, la triste vérité, la belle vérité.

    […]

    Le repas du soir était rythmé par les bruits de la télévision, sans cesse allumée. Les clips de rap américain passaient, et Jared zappait toujours, car Snoop Dog n'était pas sa veine, et que Tu Pack était mort depuis bien trop longtemps. Il s'arrêta sur Legend Rock où Nirvana passait à peine. Son regard glissa de la télé à Jules qui le fixait, les yeux presque brillants. Ça n'était pas de l'admiration, mais une curiosité pure et simple, une curiosité enfantine. Jared eut un sourire moqueur et arqua un sourcil, prenant une face presque comique avant de dire :

    « Qu'est-ce qu'il y a encore, le gnome? »
    « Dis Tonton... il était sorcier Papa? »

    Jared resta bête. Jules, en deux ans, n'avait jamais posé de question sur son père et n'avait jamais parlé de sa mère. En réalité, Jules parlait peu, mais bien. Quand il parlait, il parlait de tout et de rien, mais jamais de lui, jamais de ce qu'il ressentait, ni de son vécu. Quand on lui demandait pourquoi il avait autant de cicatrice sur le torse, il répondait que tout petit, il était tombé dans les orties. Quand on lui demandait pourquoi il y avait trois brûlures sur l'omoplate, ils disaient qu'un homme lui avait écrasé un mégot sur la peau. Quand on lui demandait quelles étaient les longues marques rouges sur son dos, il disait que c'était un enfant qui le martyrisait. Ça n'était jamais de la faute de sa mère, en somme. Jared avala sa bouchée de bœuf et eut une réflexion soudaine : pouvait-on considéré Franck Silverheart comme un sorcier? Sans doute que oui... sans doute.

    « Ton père était quelqu'un de bien, Jules. » Jared eut un sourire tendre et confiant. « C'était un gars généreux, capable, mais un peu naïf et peureux. Il était cracmol. Il savait l'existence de la magie, mais ne pouvait pas s'en servir. Il était apothicaire. Il a rencontré ta mère très jeune, tu sais... puis elle est tombée enceinte, et Papa hurlait, car voilà, Franck n'était pas marié, et que la force des choses voulait que Papa soit un gueulard... » Jared eut un regard mélancolique, triste. « Puis une nuit, Franck a disparu, il est partit. On l'a plus jamais revu si c'est ce que tu veux savoir. »
    « Mais Papa, il est... »
    « Ton père est mort, Jules. Mort et enterré. Son cadavre a été retrouvé, six mois plus tard. »
    « Il est mort? Papa est mort? » L'enfant renifla.
    « Franck a... » Jared regarda l'enfant. Jules était apte à entendre la vérité. « Franck a tué Papa. Il l'a poignardé. Puis après, il s'est pendu. »
    « Papa... Papa... il s'est... suicidé? » Jules regarda Jared, avec des yeux affolés. Son oncle le regarda et haussa les épaules.
    « Franck est mort. »

    Il reprit une bouchée de bœuf alors que Jules regardait, inapte à placer un mot dans la conversation, son assiette d'haricots verts.



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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? EmptySam 23 Mai - 2:29




'cause i'm broken, when i'm lonesome.
and i don't feel right, when you're gone away.



    Quand j'ai eu onze ans, tu m'as envoyé à Poudlard. Tu disais que ça serait bien pour moi, que je m'y amuserais... tu te trompais. Trop de personne, trop de différence, trop de chose que je ne comprenais pas. Sale sang de bourbe me frappait plus fort que n'importe quelle lame de rasoir sur ma peau, que n'importe quelle claque, et j'en avais mal à en crever, Tonton. Il n'y avait personne dans cet enfer... personne à part lui. Je suis heureux quand même de l'avoir rencontré. Il m'a dit que le monde n'était pas si mauvais, et que les filles étaient belles, et que le soleil brillait pour moi, et que si je souriais, ça serait bien, ça serait mieux. J'avais le coeur gros quand je suis arrivé, mais quand je suis partit, j'avais envie de revenir tout de suite, de les revoir tous. Je suis plutôt bien à Poudlard... malgré les rumeurs... malgré mes passages à tabac... malgré tout ça. Malgré tout, j'ai des amis. Et j'en suis plutôt heureux.
    Je suis heureux.
    •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? Jules2

    A onze ans, Jules fut envoyé à Poudlard avec une valise et un hibou du nom de « Pooshy ». Il n'avait rien pour réussir, juste l'envie. Dès son arrivée, Jules a plutôt été bien accueilli. Enfant souriant, il s'est fait des amis, et des ennemis. Les Serpentards ne l'ont jamais aimé, ce petit Ange, mais jamais vraiment détest&, car on ne peut pas le haïr. Quand on le frappe, il sourit gentiment et vous enlace, avec ce sourire que seul les garçons de son âge, que seul les garçons aux cœurs purs, ont. Ce sourire qui vous dit : « tu peux continuer de me marteler, à m'en détruire le thorax, comme tu peux pleurer sur mon épaule, déverser toute ta peine, sans que je ne te juge ». Ces sourires qui ne vous défient pas, qui ne vous conseillent pas, qui vous parlent juste, avec une voix sans mot, avec un murmure silencieux. Son premier ami fut Eden Van Hellsing. Aussi étrange que cela puisse être, le petit être aux ailes blanches se lia d'amitié, ou tout du moins força le serpentard. C'est au détour d'un couloir que deux autres serpentards frappaient un Jules à terre, recroquevillé, qui ne criait pas, qui ne pleurait pas, qui ne faisait que subir. Exaspéré, Eden les chassa et aida Jules. Ce fut le début d'une amitié étrange, à coup de « ça va? t'es encore là toi? » assez sympathique. La vie n'était pourtant pas rose. À la maison, Jared était de moins en moins présent, son travail devenant de plus en plus important, pressant. Et Jules ne lui en tenait pas compte. Il rentrait chez lui et faisait à manger devant la télé, comme au bon vieux temps. Puis l'ange croisa le regard d'un démon. Jules rencontra June. June était belle, June était blonde comme le blé, et avait de grands yeux bleus. June aurait pu être un ange si son regard n'était pas si dur, son coeur si froid, et ses sourires si terrifiants...

    June et Jules auraient pu être heureux.



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MessageSujet: Re: •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ?   •• jules, you've got a high threshold for pain, don't you ? Empty

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