Can't take my eyes off you | PV Raziel

Dans la salle commune, la jeune blonde tentait de faire ses devoirs. Et oui, vous ne rêvez, les Prewett peuvent travailler. Enfin… En regardant de plus près sa feuille, il suffisait d’un coup d’œil pour se rendre compte qu’il s’agissait plus précisément des comptes de leur petit commerce, que June remettait à jour. Son frère faisait les calculs, et elle recopiait. Autant dire qu’entre les chiffres réels et ceux inscrits à l’encre, il y avait un monde. Les doigts tâchés, la demoiselle sifflotait un air d’une vieille chanson moldue bien connue. C’était une véritable mordue de karaokés, et elle connaissait tous les tubes par cœur, encore mieux si les paroles étaient totalement niaises, insipides, et sans intérêt. De temps à autre, un élève lâchait un soupir exaspéré par le bruit qu’elle faisait. Mais aucun ne se plaignait. En effet, ils avaient connu bien pire. Durant les périodes d’examen, il n’était pas rare de retrouver la demoiselle bâillonnée, ligotée comme un saucisson, et enfermée quelque part. C’était la seule solution pour qu’elle laisse les autres travailler. Si on lui demandait simplement de se taire, elle trouvait toujours le moyen pour se mettre à débiter des excuses pendant mille ans, sans que l’on ne parvienne à stopper son flot de paroles.
Aujourd’hui, au grand soulagement des studieux Serdaigles présents dans la pièce, elle se décida rapidement à descendre dans le grand parc, afin de profiter des quelques rayons de soleil qui avaient pointés le bout de leur nez. De son habituel pas sautillant elle démarra le long périple qui allait l’amener jusque au dehors. Toutes les trente secondes elle adressait de grands gestes de la main à une personne qu’elle croisait, qu’elle la connaisse ou non. Après tout, l’école n’était pas si grande, bien qu’il y ai dix années différentes. Elle était persuadée qu’elle arriverait à lier des liens avec chaque personne, même s’il fallait toujours rajouter les nouveaux, qui débarquaient chaque année.

Les attentats qui avaient eu lieu à Poudlard avaient causés des dégâts importants. Dans tous les sens du terme. Des élèves avaient été blessés, et nombre d’entre eux présentaient encore des signes de traumatisme. Ce n’avait pas été le cas de June. C’est à peine si la jeune fille s’était rendu compte de l’importance de l’évènement. Pour elle, la vie poursuivait son cours, sans qu’elle soit perturbée le moins du monde. Si l’on mettait à part le fait que certaines de ses habitudes avaient légèrement changé. Ainsi, Raziel avait été envoyé à Saint-Mangouste, et cela faisait donc quelques temps qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le voir. Si elle y pensait à cet instant précis, c’était parce que le Serdaigle se trouvait actuellement en bas de l’escalier, et qu’elle venait de l’apercevoir. Aussitôt, un sourire radieux apparut sur le visage de la blondinette. Du haut des marches, elle se mit à chanter à plein poumons, en effectuant une chorégraphie qui se voulait sexy et glamour… Pour tenter de fêter dignement son retour. Mais comme toujours avec June, il ne s’agissait que d’une tentative, et l’effet était à peu près aussi élégant qu’un… Non, en fait il n’y avait pas de comparaison possible. Mimant le geste de lui donner son cœur, avant de s’enlacer elle-même de ses bras, elle commença à descendre lentement l’escalier, marquant chaque pas d’un dandinement de fesse.

June | « I neeeed yoooou baaaabyyyy to warm a loooonelyy niiiight… »

Ultra sexy, je vous dis, avec la voix de crécelle s’ajustant parfaitement à la situation. Elle sauta les quelques marches qui la séparait du jeune homme, atterrissant lourdement dans ses bras, sans prendre en considération le fait qu’il revenait tout juste de l’hôpital, pour cause d’un traumatisme…

Le jeune homme tomba à la renverse, June dans les bras. Celle-ci remarqua à peine le petit bruit de douleur émit par le Serdaigle, dans sa précipitation. Attrapant sa main elle se releva d’un petit saut. Ils se connaissaient depuis la première année, et se voyaient très régulièrement. Autant dire qu’après chaque séparation, elle n’hésitait pas à lui sauter dessus. Quoique, elle le faisait même si cela ne faisait que cinq minutes qu’elle ne l’avait pas vu. La blondinette ne cachait sa joie, et comme elle rayonnait toujours de bonheur… ses démonstrations d’affection pouvaient se relever pénibles pour certains, mais jusque ici le brun ne s’était jamais plaint.

Raziel | « Quel accueil ! J’aurais pas pu rêver mieux ! »
June | « Et moi, j’aurais pas eu mieux à accueillir ! C’est la fêeeeete !!! »

S’il cherchait la discrétion, il était mal tombé avec la jeune fille. Ce n’était un secret pour personne, c’était tout bonnement impossible de passer inaperçu lorsqu’elle était dans les parages. Entre les cris, les fous rires, ses sautillements, et autres, on ne pouvait pas faire comme si on ne l’avait pas vue, même avec de sacrés talents d’acteur. La demoiselle tenait le bras de Raziel entre ses mains, tout en effectuant des sauts de cabri.

Raziel | « J’ai envie qu’on passe un moment rien que tout les deux ! »
June | « Mais… On est que tous les deux Razichoux ! »

Mode sous-titre : désactivé depuis sa naissance, le bouton « on » n’a toujours pas été trouvé. Bref, elle n’avait absolument pas compris qu’il cherchait par là un moyen d’aller ailleurs. Néanmoins, lorsqu’il l’attira contre elle, elle eût l’idée de changer de lieu, par chance pour lui. Passant une main derrière sa nuque, elle rapprocha ses lèvres de son oreille.

June | « Ferme les yeux, tu vas voir, c’est une surprise ! »

Déposant un baiser sur son nez, elle passa un bras autour de sa taille, et lui attrapa la main de l’autre. L’ascension de l’escalier se fit plutôt lentement, afin d’éviter toute chute, la Prewett vérifiant régulièrement que le Serdaigle avait bien les paupières closes. Ils marchèrent ainsi pendant quelques temps, gravissant quelques étages, avant qu’elle ne se retrouve devant une porte. Jettant un coup d’œil à droite, puis à gauche, elle l’ouvrit, attirant Raziel contre elle, avant de la refermer.

June | « Tuuut les voyageurs sont arrivés à destination ! Tu peux ouvrir les yeux, tu vas voir comme c’est beau ! J’viens souvent ici, pour me reposer, ou faire une sieste ! »

Les mains placées dans le dos du jeune homme, les yeux de June pétillaient dans le noir. Et oui, ce lieu romantique, n’était autre qu’un… placard à balais. Une serpillière était d’ailleurs à moitié tombée sur la tête de la demoiselle, bien que la pénombre qui régnait ne laissait pas grand-chose à voir. Serrés l’un contre l’autre, ils n’avaient d’ailleurs pas beaucoup de liberté de mouvement. Mais June aimait cet endroit, sans qu’il n’y ai réellement d’explication. Au moins, ils étaient seuls, et au calme.

June | « Ça me fait vraiment plaisir de te revoir, tu m’as manqué ! En plus, t’as raté un truc, hier j’ai fait une course de chocogrenouille dans le parc ! J’ai gagné ! Juste à temps avant que quelqu’un vienne manger la mienne… parce qu’il a dit que j’étais toute seule, donc ça servait à rien de faire une course. Mais c’est un défit personnel ! T’aurais dût voir ça, victoire à plate couture ! »

Riant aux éclats, elle donna un coup de pied involontaire dans un seau, ce qui produisit un son relativement peu agréable à l’oreille. Posant sa tête sur l’épaule de son camarade, elle plaça par la même occasion un baiser dans son cou. Elle avait entendu dire que les personnes recevant de l’affection vivaient plus longtemps. Elle allait être centenaire, c’était certain ! Et comme elle n’était pas égoïste, autant en faire profiter tout le monde. Elle n’avait jamais été avare de câlins, ou de gestes tendres, avec tout le monde… ce qui posait parfois des problèmes, auxquels elle ne prêtait guère attention. Pourquoi faire compliqué lorsqu’il est possible que tout soit si simple ?

Raziel | « Toi aussi tu m’as manqué ! Et j’aurais adoré pouvoir participé à la course de l’année ! C’est à prévoir dans notre programme des prochains jours ! »
June | « Ouai, et je vais te mettre la pâtée ! »

A cet instant le jeune home sorti sa baguette. S’il comptait faire un duel maintenant… June n’était pas contre, mais l’espace restreint ne permettait guère une grande amplitude de mouvements. Un corps à corps aurait été plus approprié… Mais le Serdaigle semblait avoir une idée bien précise en tête, que la demoiselle n’allait pas tarder à découvrir.

Raziel | « Si j’arrive à coller tout les objets de cette pièce au plafond tu enlève un vêtement ou tu m’embrasses !!! »

Ça… c’était ce que l’on appelle communément une bonne idée ! Enfin, en y réfléchissant d’un peau plus près, ils couraient le risque de se retrouver sous une avalanche d’objets, une fois que ceux-ci auraient décidés de ne plus adhérer au plafond. Parce que Raziel allait y arriver, elle en était certaine.

June | « Ça roule ma poule ! J’suis sûre que tu vas pas me décevoir… et puis… sinon t’auras un lot de consolation quand même ! »

En prononçant ces mots, elle s’était à nouveau mise à rire, et déposa un baiser près des lèvres du brun. Ce genre de paris était monnaie courante entre eux, et elle les appréciait toujours autant. Elle aurait très bien pût l’embrasser ou se déshabiller sans motif, mais le petit jeu venait pimenter la situation. D’ailleurs, elle comptait bien lui renvoyer l’ascenseur. Un pari marche toujours dans les deux sens !

June | « Si t’y arrives, j’aurais un défit à relever aussi… »

D’accord, la blondinette avait eu plus d’une relation, et de nombreux copains, même si généralement ses histoires ne duraient guère longtemps. Mais Raziel restait celui avec lequel elle avait le plus d’affinités, et de qui elle était la plus proche. D’ailleurs, elle venait d’y songer, mais une petite fête pour son retour… ce n’était pas une mauvaise idée ! Elle ne songeait toujours pas au fait qu’il soit encore victime de certains restes du traumatisme qu’il avait vécu. Totalement insouciante et déconnectée de la réalité elle ne pensait qu’à s’amuser, surtout en cet instant.
Son regard plongé dans celui du Serdaigle, un sourire malicieux aux lèvres, elle attendait que celui-ci tente de réaliser l’exploit de coller les objets au plafond. Ce qui allait très certainement provoquer un certain remue ménage dans le placard, celui-ci étant bien rempli, et l’espace confiné. Ils s’exposaient au risque de se prendre un manche à balais dans la mâchoire, ou encore à se retrouver avec du produit nettoyant dégoulinant sur leurs vêtements. Dans la vie il faut prendre des risques, et June n’avait pas peur. De rien ni de personne. Parce qu’elle ne réfléchissait pas, forcément, ça aide… Quoique, elle détestait les cafards. Si jamais un seul avait le malheur de se retrouver au même endroit qu’elle… elle déguerpissait aussitôt en hurlant. Pourquoi cette phobie ? Et bien, revenons dans le passé, pour mieux comprendre celle-ci, il faut retourner aux racines. Donc, quand June était petite fille, elle n’était pas grande. Et c’était une catastrophe ambulante, incapable de faire quoi que ce soit de ses dix doigts sans tout mettre sans dessus dessous, et provoquer des cataclysmes. Ce qui n’empêcha pas son père de vouloir lui faire apprendre la cornemuse, qu’elle continue toujours à pratiquer, avec un talent relativement… aléatoire. Bref, lorsqu’elle était encore une mini-pouce, elle avait de grandes difficultés à souffler avec suffisamment de puissance pour produire des sons. Jusque à ce que, pour changer, elle ai l’idée d’aspirer l’air, jugeant cela moins fatiguant. Et là, surprise, elle avait eu la joie de se retrouver avec un cafard coincé dans la gorge. Depuis la simple vue de cette petite bestiole lui rappel cet instant où virant au violet son frère, encore plus petit qu’elle à l’époque des faits, s’était fait une joie de dégager ses voix respiratoires en lui donnant de violentes claques dans le dos.
Après ce bref instant flash-back, la blondinette dégagea sa jambe d’un instrument étrange servant à faire le ménage, qu’elle ne se souvenait pas déjà avoir vu de sa vie, dans lequel elle s’était emmêlée. Elle était prête à voir si Raziel parviendrait à relever ce petit défi, sans quoi il devrait se passer de sa récompense… et se contenter d’autre chose, à quoi elle n’avait pas encore songé.