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| Could it be worse [PV] | |
| | Auteur | Message |
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Angel B. Livingston
Messages : 209 Age : 40 Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: Could it be worse [PV] Lun 15 Juin - 2:02 | |
| When you try your best but you don't succeed, When you get what you want, but not what you need, When you feel so tired, but you can't sleep, Stuck in reverse, And the tears come streaming down your face, When you lose something you can't replace, When you love someone but it goes to waste, Could it be worse? La mort. N’était-ce pas la plus grande peur de chacun, que de devoir l’affronter un jour ? L’être humain s’y prépare à sa façon, pensant que d’une façon ou d’une autre, il finira par être épargné le plus longtemps possible. Simple stupidité, ou fervente croyance, l’espoir n’était pas quelque chose qui pouvait s’expliquer. Il était là, tout simplement, réussissant à exister alors que tout le reste avait été détruit. Sentiment aussi fort que puissant, il était capable de provoquer de véritable miracle. Et si avant les explosions, tout cela n’était que pure théorie pour la jeune femme, elle avait vu ce sentiment à l’œuvre, alors que tout n’était que chaos et destruction. Des images bien trop présentes dans sa tête, si bien qu’elle pouvait encore sentir la chaleur des flammes dues à l’explosion sur sa peau si elle se concentrait. Les cris, les pleurs, les sanglots, autant de souvenirs qui hantaient chaque minute de son sommeil, si bien qu’elle finissait par préférer rester éveiller. Et au milieu de cette scène de désolation, elle avait compris. La mort était là, l’attendant elle aussi, dansant et jouant avec elle dans une valse morbide, promettant la fin des souffrances, mais pourtant, ne daignant pas lui accorder ce repos si désiré, à l’instant le plus critique. Elle avait senti son sang s’écouler, et si elle n’était pas médecin, elle n’avait pas eu besoin de réfléchir bien longtemps, avant de comprendre qu’elle en perdait beaucoup trop pour espérer s’en sortir. Alors elle avait attendu, couchée sur le sol, telle une poupée de chiffon qui venait d’être abandonnée. Incapable de faire le moindre geste, incapable d’émettre le moindre son, condamnée malgré elle au rôle de spectatrice impuissante, devant le malheur de ses camarades. Et si voir la mort arriver était un spectacle effrayant, l’observer faucher les autres était insoutenable. N’étaient-ils pas censés être beaucoup trop jeunes pour vivre une telle tragédie ? S’ils savaient l’homme mortel, cela n’était pas censé les concerner avant de longues années. Jeunesse insouciante, qui se pensait immortelle et intouchable. Et c’était cette même stupidité humaine, qui les rendait pourtant si vulnérables. Ironie du sort, ou jeu du destin, qu’importait. Car après avoir survécu, il fallait réapprendre à vivre. L’Ange n’aurait jamais oser imaginer s’en sortir, et pourtant, il l’avait sauvé. Elle avait d’abord cru à une hallucination, ou un rêve, destiné à lui faire accepter son funeste sort. L’humain était faible devant l’inconnu, et avait souvent besoin de facteurs rassurants. Mais pourtant, il l’avait tiré du brasier, la douleur que le mouvement avait provoqué l’avait rapidement ramené à la réalité. Simple geste altruiste, ou cachait-il un désir plus profond, Angel n’avait jamais su, comme elle avait emporté l’image de son visage innocent dans les profondeurs de l’inconscience.
Dans le silence qui régnait, une ombre parmi tant d’autres se faufilait silencieusement, le bruit de ses pas feutrés étant la seule chose qui brisait ce silence oppressant pour beaucoup, mais reposant pour elle. Angel avait toujours aimé sortir la nuit, profitant de ce moment de paix pour se retrouver. Mais ce soir là, c’était une envie tout autre qui la motivait à bafouer une fois de plus les interdits. La nuit apportait était souvent synonyme de réconfort, apportant avec elle l’obscurité, et son lot d’apaisement. Certains voyaient enfin leurs démons s’évaporer pour l’espace de quelques heures, comme ils arrivaient finalement à recevoir ce repos tant attendu. D’autres au contraire tremblaient pour chaque ombre se dessinant sous les rayons de la lune, et pour chaque frémissement qu’apportait la légère brise qui soufflait ce soir là. Et en cette période si sombre, innocent était celui qui osait prétendre que les ténèbres n’avaient pris le dessus sur le reste. Car malgré ce besoin de se relever, pour prouver que rien ni personne ne pouvait les abattre, la psychose avait fini par s’installer, poison brûlant tout sur son passage. Qui pouvait garantir que son voisin de classe, pourtant si sympathique mais quelque peu renfermé, n’était pas l’auteur de ce crime ? Autant de doutes qui ne faisaient qu’alourdir le climat, alors que seul l’entraide aurait du primer sur le reste. N’étaient-ils pas censé, tous autant qu’ils étaient, se rapprocher pour faire face à celui qui voulait les détruire ? Mais l’instinct de survie était probablement plus fort que tout, entrainant tout dans un cercle infernal. Atteignant finalement le parc, Angel s’arrêta un moment, fermant brièvement les yeux en sentant la légère brise sur son visage. Etrange geste, comme pour garder en mémoire qu’elle était vivante, et qui n’avait que comme conséquence de raviver ce sentiment de culpabilité. Pourquoi elle s’en était sortie, et pas eux ? C’était probablement la même pensée qu’avaient tous les rescapés, cherchant une explication là où il n’y en avait pas. Soupirant légèrement, la Poursouffle reprit son chemin, laissant l’immense château derrière elle. Malgré l’heure tardive, Poudlard était loin d’être paisiblement endormi, pour peu que l’on sache regarder au bon endroit. Et si cela ne tenait qu’à elle, la jeune femme fuirait ce lieu maudit, dans lequel les explosions hantaient les murs, et habitaient les couloirs. Mais incapable de se montrer lâche, mais surtout, impossible de fuir devant ses obligations, elle se retrouvait là, prise au piège dans une cage de verre, à suffoquer devant son besoin d’évasion. Alors elle venait près du lac pratiquement toutes les nuits depuis son retour de Sainte Mangouste –une semaine auparavant-, trouvant dans la vision de l’eau paisible un certain réconfort. Rituel ignoré de tous, et qu’elle tentait de préserver au maximum, ne voulant souiller ces lieux si paisibles à ses yeux. Pourtant cette nuit là, le hasard en avait décidé autrement, et c’est bien trop tard qu’elle aperçut l’ombre au bord de l’eau. Le temps de stopper dans sa marche, et déjà, la silhouette se retournait vers elle, probablement alerté par le bruit de ses pas. Et aussi brutalement que soudainement, Angel eut l’impression de sentir son propre enfer personnel s’ouvrir sous ses pieds, comme elle reconnu sans peine Blake, malgré la pré ombre. Ancien démon du passé, il lui avait pourtant laissé des plaies encore ouvertes, elle qui se pensait guérie. Et avec sa vision, vint alors le soulagement de le voir ici, vivant et sans séquelle apparente. Sentiments paradoxaux, qu’elle ne pouvait expliquer, et qu’elle ne pouvait que subir.
– Blake, souffla-t-elle, simple constatation s’échappant de ses lèvres légèrement entrouverte sous l’effet de surprise.
Se rapprochant prudemment du Serpentard, l’Ange guetta l’arrivée de ces pensées si néfastes. Il était celui qui l’avait faite plongée dans l’enfer de la drogue, n’hésitant pas un seul instant à utiliser ses faiblesses contre elle. Sombre idiote qu’elle avait été, tout cela aurait du lui servir de leçon. Mais elle en avait redemandé, jusqu’à ce que le bourreau prenne des allures de sauveur. Amalgame incompréhensible, mais son esprit avait fini par ne plus distinguer la réalité de ce monde si superficiel, qu’il lui avait servi sur un plateau d’argent. Néanmoins, aujourd’hui, quelque chose était différent. Peut être était-ce l’absence de substance illicite dans son sang, peut être était-ce le résultat du traumatisme des attentats, elle n’en savait rien. Mais un sentiment de liberté commençait à monter en elle, aussi léger qu’illusoire, mais pourtant bien présent. Il n’avait plus d’emprise sur elle, ou tout au moins, elle n’était plus une simple marionnette. Car ces émotions paradoxales, elles, étaient toujours bien présentes, et plus fortes que jamais.
– Je suis heureuse de te voir en vie, et en pleine forme.
Un aveu murmuré, laissant entrevoir une fois de plus ses faiblesses, mais pourtant, respirant la sincérité à l'état pure. Et pour ça, elle se haïssait, mais il était sans doute déjà bien trop tard pour vouloir arrêter de jouer avec le feu.
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| | | Blake Milton-White
Depraved prince • sex, drugs && rock'n roll
Messages : 1223 Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Mar 16 Juin - 20:17 | |
| Une semaine déjà, que l'Enfer s'était ouvert sous leurs pieds. Sans qu'ils ne comprennent pourquoi, sans qu'ils n'en sachent la cause, Poudlard avait été victime d'attentats qui avait couté la vie à bon nombre d'élèves, arrachant leur dernier soupir à certains, blessant grièvement les autres, les laissant avec cette plaie s'infectant au creux de leur âme marquée par les événements. Une heure à la minute près, quatre explosions, les mêmes cris et les mêmes pleurs, les mêmes angoisses terrifiantes, cette même vision dantesque où dansaient les spectres de leurs peurs enfouies. Cette nuit là, il avait eu peur de perdre sa cousine, il l'aurait protégée jusqu'à en crever ; le sombre Milton, junkie et salaud à ses heures, s'était comporté lors de cette nuit fatale comme un héros. Il était affligeant de voir comme les situations du genre vous révélait une personne, départageant les lâches des courageux, ceux qui voulaient vivre de ceux qui avaient voulu qu'on les abatte. Et contre tout attente, Blake, s'il s'était montré téméraire et fort, avait fait partie de cette seconde catégorie de personnes préférant autant crever sur place. La faute à la douleur, autant physique que morale, celle qui assaillait son âme depuis des années, lui qui pourtant était bien loin d'être un adolescent aux idées suicidaires l'avait sincèrement pensé cette nuit là, allant même jusqu'à en faire la funeste requête à l'un de ses amis. Il était pourtant là, en bonne santé, son bras et sa jambe cassées littéralement remis d'aplomb, comme s'il n'avait pas eu de séquelles ; seule une cicatrice au creux de sa joue droite persistait et ne semblait guère vouloir s'effacer. Durant les jours succédant ce choc terrible, Blake avait gagné en humilité, comme tous, perdant cette lueur arrogante logeant habituellement dans son regard noisette. Oh, ce n'était rien là de définitif, seulement un passage éphémère dans lequel il faisait le deuil de camarades perdus, tentant d'effacer ces visions cauchemardesques de sa mémoire... Ces cadavres ensanglantés, ces corps démémbrés, ces poutres s'écrasant avec fracas et faisant craquer les os dans un bruit immonde, l'odeur nauséeuse des pleurs et du sang, l'air ambiant plombé d'une poussière trop dense... et tous ces morts, ceux avec qui il avait partagé tant de soirées à jouer avec leur insouciance autour de quelques bouteilles, ces jeunes filles reposant à présent six pieds sous terre qui avaient été ses amantes d'une nuit, petite poupée cherchant de l'amour dans le creux des bras d'un prince éphémère... Puis plus rien... Blake retrouverait son arrogance et son orgueil, peu à peu ce sourire en coin qui lui était si familier revenait se dessiner sur son visage, mais pour le moment il portait comme tous, le deuil lancinant de tous les défunts qui avaient eu leur âge. Assis auprès du lac, ignorant jusqu'à la brise trop fraîche glissant sur sa peau, le Serpentard n'avait pourtant pas dérogé à la règle habituelle des débauchés assidus : au coin de ses lèvres se logeait un joint rapidement roulé, alors que ses doigts fins grattaient les cordes de sa guitare. Un air léger s'y échappa, un peu trop beau et cristallin, à vous en arracher quelques frissons et à vous en retrancher dans vos pensées lointaines. Une ballade qui n'avait rien de fleur bleue mais qui apaisait l'âme ; comme quoi le Serpentard n'était ni si froid, ni sans coeur, ni le stéréotype même du salaud incapable de rien si ce n'est que de mettre les demoiselles dans son lit... Jouant de sa propre composition dans des notes légères et harmonieuses, il s'arrêtait de temps à autres avant de reprendre ses quelques fautes ou oublis, reprenant de plus belle tout en laissant jouer habilement ses doigts sur les cordes métalliques. Plongé dans ses pensées, il n'entendit que vaguement des bruits de bas feutrés s'avançant vers lui, se retournant à peine vers la silhouette se découpant dans la pénombre avant de s'arrêter de jouer et de sepencher sur le manche de bois pour raccorder son instrument.
– Blake... -- Angel...
Un peu d'ironie douce, une voix froide mais nullement glacée, bien plus pensive que railleuse, alors qu'il continuait de raccorder sa guitare comme une fumée grisâtre s'échappant de son joint s'envolait vers le ciel d'encre. Il avait entendu toutes les rumeurs du château : qui s'en était sorti, qui ne l'avait pas été, qui avait eu seulement les côtes fêlées et qui avait passé un séjour à Sainte-Mangouste. On ne parlait que de cela, entre "miraculés" de Poudlard, aussi il était presqu'impossible de ne pas savoir ce que ses camarades étaient devenus. Blake avait donc su pour Angel, petite poupée qu'il s'était amusé à casser à l'en faire défaillir dans les tréfonds de la drogue, se faisant même son bourreau ayant pris possession de son corps une nuit où elle n'était nullement en position de refuser, pour autant il fallait avouer que le Serpentard ne s'en était guère soucié... Du moins pas autant que pour l'état de santé de James, Delilah ou encore Sasha, c'était la dure loi de la nature humaine : il y avait un degré d'anxiété selon les personnes portées en nos coeurs. Fatalement donc, Blake s'était plus soucié pour sa cousine que pour Angel, néanmoins ce n'était pas plus mal de la voir en bonne santé.... Ne la toisant que quelques brèves secondes, toujours penché sur sa guitare, il ne rajouta pas un mot, mais la Poufsouffle se chargea de rompre le silence ambiant.
– Je suis heureuse de te voir en vie, et en pleine forme.
Pas de réponse dans l'immédiat, que répondre par ailleurs... Un léger sourire se logea sur les lèvres de Blake, railleur, alors qu'il avala un nuage de fumée comme il se redressa en hochant négativement la tête, cyniquement amusé. Il ne la croyait pas, se moquant même ouvertement de son hypocrisie qui pourtant respirait la sincérité, avant de faire glisser de nouveau ses doigts sur les cordes métalliques. Et un air s'échappa de nouveau de son instrument, apaisant, mais dont le rythme allait finalement en s'accélérant, trahissant les états d'âme du jeune homme : à la fois pensif, serein et soudain diablement remonté voire agressif. Le morceau ne dura qu'un court instant, car enfin il se stoppa avant de tourner son regard noisette vers Angel, tirant sur son joint qui se retrouva entre ses doigts.
-- Tu ments à la perfection, un binôme diabolique avec moi, cela te tenterait ? fit-il dans un sourire tout en lui laissant une oeillade provocante, d'une lueur étrange qui semblait montrer que le Serpentard en voulait à la Poufsouffle... Allez savoir pourquoi. Alors c'est vrai ce qu'on dit... tu es sortie d'une cure de désintoxication ? ... Félicitations...
De nouveau un rire léger mais railleur, presque glacé et sonnant faux, alors qu'il se tournait vers le lac, pensif. C'était là une information qu'en vérité très peu de camarades savaient, mais il fallait bien avoir des avantages à demeurer fils de médicomage...
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| | | Angel B. Livingston
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Dim 21 Juin - 20:34 | |
| N’était-il pas naïf de croire que certains pouvaient réellement aller bien, après l’enfer qu’ils avaient tous vécu ? Il était pourtant tellement plus facile de croire en ce que l’on voyait. Une blessure cachée derrière un masque serein, des larmes de douleur masquée par des paroles rassurantes, la perte d’un être cher dissimulée par un sourire, et jamais personne ne saurait la vérité. Les apparences étaient si trompeuses, et si attirantes. N’était-il tout au final pas plus simple de penser que l’on vivait dans un monde parfait ? Ne valait-il pas laisser cette douce illusion nous posséder, afin de libérer notre conscience bien trop tiraillée ? Ou était-ce simplement un geste des plus lâches, que de vivre avec des œillères sur les yeux ? Nul ne pouvait réellement répondre, tant que chacun gérait les derniers évènements à leur manière. Ils avaient vécu l’enfer, et pourtant, ils pouvaient s’estimer heureux d’être encore là pour pouvoir en parler. Des propos plutôt paradoxaux, quand on connaissait cette facilité qu’avaient les victimes à culpabiliser pour avoir survécu. Mais il n’y avait aucune justice, et encore moins une logique. Ils étaient là, et devaient vivre, ne serait-ce que pour ceux qui n’avaient plus ce droit le plus simple, et le plus précieux. Loin de tomber dans des débats hautement philosophiques, comme le faisait bon nombre de leurs camarades, la jeune Poursouffle se contentait de continuer, ne serait-ce que pour ceux qui n’étaient plus là. Une manière de pensée peut être enfantine, et sans doute naïve, mais qui ne faisait que répondre à la culpabilité lancinante qui lui transperçait le cœur. Elle ne connaissait pas les victimes, et pour certains, c’était tout juste si elle se souvenait de leur visage. Avaient-ils une famille, avaient-ils été seuls lors de leur mort, avaient-ils eu quelque chose en lequel se raccrocher, autant de question qui demeurait sans réponse, et qui, contre toute attente, rendait Angel des plus perturbées. Elle, qui était réputée pour se montrer altruiste au point d’en devenir stupide, elle qui était d’une douceur exemplaire pour son entourage, était incapable de dire un seul mot sur les disparus. Et c’est dans de pareils moments que les seules certitudes qu’elle avait volaient en éclat, emportant avec elles le peu de confiance qu’elle avait réussi à acquérir. Alors elle se consacrait aux vivants, de manière aussi surprenante qu’il soit, et certainement à l’instar de sa propre personne. Elle finirait sans doute par en payer le prix le plus cher, car qui serait là pour lui rendre la pareille ? Mais cela, elle refusait d’y penser, s’appliquant dans sa tâche, sans même s’en rendre compte. Ange innocent qu’elle était, elle courait elle-même à sa propre perte. Et elle était là, debout face à Blake, l’observant avec curiosité accorder sa guitare. Ce n’était pas pour autant une indiscrétion mal placé, mais plutôt un intérêt nouveau, envers celui qui avait été son bourreau et sa drogue. Des sentiments difficiles à expliquer, tant ils étaient contradictoires. Elle devrait le détester, et pourtant, elle était incapable de fuir. Elle devrait avoir peur de lui, mais seule la brise la faisait frissonner. Tant de mémoire envahissait son esprit, tant de pensées qu’elle avait cru enfouies, mais qui néanmoins n’étaient pas aussi destructrices que ce qu’elle avait cru. Peut être était-elle finalement suffisamment forte pour surmonter tout cela. Elle n’y croyait peu, voir pas du tout, n’étant pas à ce point naïve. Mais cela ne l’empêcha pas de briser la distance les séparant, en allant s’asseoir à ses côtés. L’on disait que l’innocence était intouchable, que la douceur ne pouvait pas être entachée. Si cela était vrai, Angel ne saurait le dire, mais déjà, le diable répandait son venin.
-- Tu ments à la perfection, un binôme diabolique avec moi, cela te tenterait ?
Là où d’autres se seraient offusqués devant ses paroles, là où nombreux seraient ceux qui auraient eu peur devant un tel regard venant de Blake, la jeune femme ne put retenir un doux sourire, contrastant hautement avec l’attitude froide et cynique du Serpentard. Elle ne se souciait guère de ses attaques, maintenant consciente que cela devait certainement cacher quelque chose d’autre. Car après tout, personne ne venait au monde avec une âme noire. Certains l’acquéraient faute de ne pouvoir trouver le salut dans leur vie bien trop sombre, tandis que les autres s’en servaient comme protection. Et si elle ne le connaissait pas autrement qu’au travers des drogues qu’il lui fournissait, qu’elles soit physiques ou morales, Angel était pourtant sûre que Blake appartenait à cette dernière catégorie. Encore une fois, cela aurait du la laisser de glace, en souvenir de ce qu’il lui avait fait subir. Après tout, il était celui qui avait tout fait pour la détruire. Briser l’innocence, n’était-ce pas le rêve de chacun ? Et il avait presque réussi. Elle avait si près du gouffre, si proche du précipice d’où elle savait qu’elle se serait pas revenue, que ses perceptions sur la réalité avait définitivement changées. Peut être était-ce ce qui lui avait donné la volonté pour s’en sortir, et peut-être était-ce pour cela qu’elle lui faisait face, voulant lui apporter le salut dont il avait besoin.
– N’as-tu donc que des relations si superficielles, que tu refuses de croire quelque chose d’aussi simple ?
Une réponse quelque peu tardive, mais qui respirait autant la sincérité que ses premiers mots. C’était une vérité difficile à saisir, pour peu que l’on connaisse un tant soit peu le passé peu glorieux qu’ils avaient en commun. Il était devenu sa drogue, alors qu’il n’avait cherché uniquement qu’à abuser d’elle et de ses faiblesses. Il en résultait aujourd’hui probablement une légère affection, bien qu’il était sûrement plus probable que l’Ange soit incapable de détester quelqu’un. Car au final, il semblerait que le Diable n’ait pas réussi à entacher ce qu’il détestait le plus. -- Alors c'est vrai ce qu'on dit... tu es sortie d'une cure de désintoxication ? ... Félicitations...
Un froncement de sourcils exprimant sa légère contrariété quand à son affirmation, mais qui disparu rapidement. Cela ne la surprit pas cependant, les secrets n’étaient pas gardés bien longtemps, et c’était d’autant plus vrai quand la personne ne s’en cachait pas réellement.
– Je vois que les informations circulent toujours aussi vite ici, fit-elle dans un léger sourire. Mais cela ne m’étonne guère. Et d’ailleurs à ce sujet, tu devrais sans doute essayer d’en suivre une.
C’était là un terrain dangereux qu’elle abordait, mais tête brûlée qu’elle était, elle ne s’en souciait guère. Son choix avait été fait, et il avait été sans doute décidé malgré elle. Ange salvateur qui jouait avec le feu, et dont le Démon ne rêvait que de brûler les ailes.
HJ: j'aime pas du tout, dsl. >< (et en plus j'ai mis une plombe à te répondre ><) | |
| | | Blake Milton-White
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Jeu 25 Juin - 21:31 | |
| Non, il ne l'écoutait pas, et pas simplement parce qu'il n'avait guère l'envie de l'écouter, mais parce que ce soir, Blake était venu s'asseoir non loin du lac dans le but de trouver quelque peu de solitude. Lui, toujours entouré, toujours partant pour les fêtes, les coucheries, les virées entre amis, les nuits blanches démentielles ou les simples soirées plus calmes au coin du feu, avait besoin ce soir de cette solitude afin de se retrouver en tête à tête avec lui-même. Mais encore une fois, le Serpentard ne faisait guère comme tout le monde , il n'était pas venu faire le point, quand bien même il savait qu'il avait pu cette nuit là voir sa vie s'écourter, comme tout le monde, Blake n'avait rien regretté. Ni sa vie, ni ses actes, ni même ses actions de tortionnaire... Il avait simplement besoin de respirer l'air frais, loin de l'odeur de la mort, loin des pleurs et de la tristesse, loin, très loin de ses préoccupations : il avait bien trop peur pour Delilah. Aussi, il n'avait guère besoin qu'une petite poupée ne vienne s'accrocher à son bras, quand bien même le sombre prince avait toujours trouvé cela grisant, quand bien même il avait toujours trouvé absolument jouissif le fait de voir Ange dépendant à sa petite personne alors qu'il avait su abuser d'elle corps et âme, ce soir le Serpentard lunatique ne voulait pas la voir. Sans même une excuse valable, sans même savoir pourquoi en vérité, mais sa présence semblait attiser sa colère : le propre du lunatique, c'est qu'un rien le met en rogne, et ces derniers temps Blake avait les nerfs à fleur de peau. Jouant donc son morceau de guitare comme si la belle n'existait pas, il avait fini par se stopper, tirant négligemment sur son joint, - roulé fait d'herbes dont il était atrocement dépendant, mais qui lui soulageait l'âme - les yeux tournés vers le lac à la plaque de marbre noire.
– N’as-tu donc que des relations si superficielles, que tu refuses de croire quelque chose d’aussi simple ?
Blake ne répondit pas, se contentant de sourire et de laisser s'échapper un rire véritablement las, encore une fois railleuse... Pourquoi tout le monde s'évertuait à le penser diable et des plus noirs, enfant des géhennes n'ayant pas pour lui de véritables amis ? Oh certes, il y avait dans sa cour quelques hypocrites n'étant là que pour profiter de la popularité du vert-et-argent, mais ce dernier était loin d'être dupe et les avait aussitôt repérés. Il était vrai que Milton avait sa facette sombre, par ailleurs il n'avait jamais montré sa facette lumineuse à Ange, loin de là; mais il savait être jeune homme fêtard, drôle et chaleureux avec ses amis, et les plus proches d'entre eux demeuraient des personnes de confiance présent pour lui, quoiqu'il arrive. Certes ces derniers se comptaient sur les doigts d'une main, mais tout de même.... Le Serpentard n'avait pu que rire face à ce concept manichéen qui commençait réellement à le lasser : pourquoi les gens s'évertuaient-ils à penser que le méchant de l'histoire ne pouvait-il pas être blanc, lui aussi... Pensaient-ils vraiment que le héros était parfait en tout point ? Quelle naïveté. Restant muet face à réplique, la jugeant à son sens trop stupide pour y répondre, Blake feinta de ne pas l'écouter, bifurquant sur la question de la désintoxication. Il fallait tout de même qu'il y ait du bon, à avoir un père médicomage, car ainsi le nom de Livingston lui était parvenu jusqu'aux oreilles lorsque nonchalement une des infirmières de Sainte-Mangouste avait glissé à une de ses collègues qu'une pauvre petite Poufsouffle s'était perdue dans les méandres de la drogue. "Par Merlin, elle s'en était sortie..." Stupide.
– Je vois que les informations circulent toujours aussi vite ici. Mais cela ne m’étonne guère. Et d’ailleurs à ce sujet, tu devrais sans doute essayer d’en suivre une. --Je t'en prie...
Blake leva son regard noisette au ciel, un nouveau rire railleur au ciel tandis qu'un léger nuage de fumée s'échappa de ses lèvres. Visiblement la petite Poufsouffle l'amusait ce soir, mais peut-être pas dans le bon sens du terme. Le jeune homme rabaissa la tête avant de faire un signe de négation tout en laissant un léger silence s'installer, teinté de son sourire cynique et froid.
-- Qu'est-ce que t'es venue faire là Angel ? T'es venue te conforter dans ta vision du monde basé sur un conte de fées ? Je suis le méchant loup qui mange les petites poupées comme toi, et que tout le monde déteste, et tu es l'héroïne de ces chers mômes qui le prend en pitié et qui tente de le sauver ? ... Oh oui sauve-moi Angel, plante-moi un pieu dans le coeur, amène-moi à l'hôpital, allons-y gaiement main dans la main. Je t'en serai éternellement reconnaissant, tu sais...
Son sourire cynique et son murmure suave profilé d'un ton surjoué venaient parfaire la réplique du Serpentard qui parlait avec ironie. Las, fatigué, et visiblement loin de vouloir se montrer diplomate ce soir là, il lui jeta un regard noir. Pour qui se prenait-elle, sa salvatrice ? Et quand bien même c'était le cas, qui donc lui disait qu'il avait envie d'être sauvé... Blake aimait sa vie, il aimait ce qu'il était, savait ce qu'il était et la voie qu'il empruntait. Pourquoi donc s'évertuaient-ils tous à vouloir le mettre à jour et tenter de le remettre dans ce qu'ils appelaient le droit chemin ? Blake poussa un soupir froid, avant de s'allonger dans l'herbe, sa guitare à ses côtés et ses yeux sombres dardant le ciel piqueté d'étoiles, et son joint porté à ses lèvres avant qu'il ne recrache un nuage de fumée.
--Tous, autant que vous êtes et sans exception, vous me donnez la nausée.
Un murmure suave mais prononcé avec tant de dureté mais surtout de haine que c'en était déconcertant. Dieu que Blake se haïssait de ne pas être parfait, dieu qu'il haïssait les autres, les exécrait, les vomissait, tous sans exception, et dieu qu'en l'instant, il haïssait Ange.
Dernière édition par Blake Milton-White le Mar 30 Juin - 23:34, édité 1 fois | |
| | | Angel B. Livingston
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Mar 30 Juin - 23:26 | |
| Angel avait toujours eu cette naïveté sur sa vision du monde, dans laquelle elle se confortait volontairement –ou non-, afin de renforcer cette carapace qu’elle avait construit si méticuleusement. Cela pouvait certainement être considéré comme un simple caprice enfantin, mais pourtant, cela en était loin. Elle faisait simplement partie de ces personnes qui portaient un regard émerveillé sur son entourage, parvenant à trouver la lumière là où tout semblait si sombre. Luciole parmi tant d’autre, elle faisait cependant preuve d’un pragmatisme poussé, contrastant grandement avec ce côté si enfantin, et surprenant son entourage. Pourtant, il était dit que cela allait de paire avec sa douceur, et c’était sans aucun doute ce qui la rendait si vulnérable. Petite poupée de porcelaine, qui était si facilement brisable. Elle possédait une intelligence rare, et aimait se cultiver. Après tout, elle avait la réputation de préférer passer son temps avec ses bouquins, qu’avec ses camarades. Et pourtant, elle pouvait se montrer si crédule parfois, que cela en devenait risible. Alors elle n’avait trouvé rien d’autre que de s’isoler au maximum, s’entourant de ce qu’elle appelait elle-même un cercle, limite aussi physique que spirituelle. Il était difficile de la franchir, tant Angel choisissait avec soin ceux qui faisaient partis de son entourage. Néanmoins, on ne trouvait pas plus ouverte elle, qui se montrait si chaleureuse et si attirante pour peu qu’on choisisse de la côtoyer. Un autre paradoxe, ce qu’elle représentait sans doute elle-même dans son intégralité. Cela lui avait souvent causé du tord, à commencer par l’homme en face d’elle cette nuit là, mais elle continuait à se relever et à devenir plus forte, aujourd’hui encore. Et pourtant, elle restait toujours aussi brisable, pantin amusant dans les mains de celui qui se montrerait assez intelligent pour jouer avec elle. Alors avec tout cela, avait-elle le droit de prétendre pouvoir sauver les autres ? Pouvait-elle-même ne serait-ce que leur tendre la main, en espérant ne pas les entrainer plus profondément dans leur chute ? Cela semblait si absurde, pour celle dont les ténèbres ne cessaient de la rattraper. Elle se sentait plonger encore et encore, dans une chute vertigineuse digne de ses cauchemars. La jeune femme s’était retrouvée malgré elle plus d’une fois à prier pour un salut qui ne viendrait pas. Mais le destin semblait vouloir s’amuser encore avec elle, dans un jeu cruel et pervers. Douce rêveuse qu’elle était, comment pouvait-elle espérer soulager les autres, alors qu’elle était incapable de s’aider elle-même. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’essayer, dans un geste aussi innocent que sincère, apaisant ses propres tortures par le même fait. Les mauvaises langues verront par là une attitude hautement hautaine, la petite princesse accordant la miséricorde à son entourage. Mais l’Ange était bien trop innocent pour un tel comportement.
--Je t'en prie...
Fronçant légèrement les sourcils, Angel poussa un léger soupir, tout en prenant place à ses côtés, assise à une distance respectueuse du Serpentard. Elle n’en avait pourtant pas peur, ou tout au moins, pas autant qu’elle le devrait. Etrange besoin qu’elle avait longtemps ressenti, en ayant besoin de sa présence à tout prix. Plus destructeur que la drogue, et loin d’être aussi réconfortant qu’elle, il lui avait apporté un besoin éphémère, dont elle ressentait encore les effets. Peut être était-ce qui pouvait expliquer sa présence ici, ou peut être faisait-elle preuve un véritable intérêt pour le vert et argent. Après tout, la Poursouffle montrait toujours une curiosité hors norme pour son entourage, mais elle ne pouvait savoir, elle dont l’esprit était encore si brouillé par tous ses abus.
-- Qu'est-ce que t'es venue faire là Ange ? T'es venue te conforter dans ta vision du monde basé sur un conte de fées ? Je suis le méchant loup qui mange les petites poupées comme toi, et que tout le monde déteste, et tu es l'héroïne de ces chers mômes qui le prend en pitié et qui tente de le sauver ? ... Oh oui sauve-moi Ange, plante-moi un pieu dans le coeur, amène-moi à l'hôpital, allons-y gaiement main dans la main. Je t'en serai éternellement reconnaissant, tu sais...
Haussant les sourcils devant son regard noir, Angel ne put retenir un léger rire empli de cynisme. S’il savait… Il n’existait pas pire ennemi que l’ignorance, et parfois, il était certainement plus simple que de la provoquer.
-- Parce que je suis ici, tu pense que je vis dans un conte de fées ? Qui de nous deux à un esprit formaté, Blake ? Et si je suis l’héroïne de ces mômes, comme tu le dis si bien, alors que Dieu leur vienne en aide. Parce que moi, je ne les mènerai qu’à leur propre perte.
Terminant sa phrase dans une voix aussi basse que lasse, Angel baissa la tête, légèrement honteuse, comme elle la secouait doucement, faisant virevolter une mèche de cheveux sur son visage. Douce enfant perdue, dont la vérité semblait lui faire si peur. Peut être avait-il raison, peut-être tout cela n’était le résultat que de sa naïveté trop exacerbée. Mais lorsque l’on ne savait pas qui on était, comment pouvait-on espérer lutter contre cela ? Le doute était un poison des plus violents, et en cet instant précis, il semblait la ravager. Pourtant, elle ne laissait rien transparaitre sur ses traits fins, affrontant du mieux qu’elle le pouvait le ton haineux du serpentard.
--Tous, autant que vous êtes et sans exception, vous me donnez la nausée. -- Tu peux détester le monde entier autant que tu veux, tu peux même me haïr comme tu sais si bien le faire, ajouta-t-elle d’un ton sarcastique dans un léger rire. Mais dans tous les cas, cela ne change rien à ce que tu tente de fuir. Tu peux l’ignorer, le repousser, mais ça restera toujours là, quoi que tu fasses, et ça te détruira.
Loin de connaitre la raison de son mal-être, Angel savait que de telles paroles ne feraient que provoquer d’avantage la colère du Serpentard. Mais qu’importe, qu’avait-elle à perdre ? Après tout, il l’avait déjà détruite, si bien qu’elle ne pouvait pas tomber plus bas. Ou tout au moins, c’était ce qu’elle croyait, enfant crédule qu’elle était.
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| | | Blake Milton-White
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Ven 3 Juil - 22:58 | |
| Esprit formaté... Encore une fois le Serpentard ne répondit pas, du moins il ne répondit pas en fonction des paroles de la douce Poufsouffle. Un dialogue de sourds semblait s'installer entre les deux, ni l'un ni l'autre ne se comprenant vraiment ni même cherchant à se comprendre, il y avait entre eux pas plus qu'une relation de bourreau à victime établie depuis bien trop longtemps. Tant de fois, Blake s'était amusé avec sa petite poupée, à la voir dériver dans la dépendance hallucinogène, à la voir aussi faible après quelques cachetons d'ecstasy, à la voir s'abandonner à lui quand bien même elle n'était pas tout à fait elle-même et que cette triste aventure n'était arrivé qu'une fois. Lui ne s'amusait qu'à la voir dépendante, entretenant son addiction en se montrant bourreau à la fois cruel et attachant... Et le piège s'était refermé sur la gazelle qui s'était attachée à son propre geôlier, terrible ironie du sort qui n'entrainait que fatalité. Mais ce soir, Blake ne voulait pas jouer, entreprenant une courte pause, l'espoir de quelques heures, il ne chercherait pas à la faire sombrer ce soir alors même que cela aurait pu être fortement le cas. Ce soir, il se laissait à son côté lunatique qui paradoxalement dévoilait sa véritable facette : celle d'un jeune homme meurtri et las, se détestant lui même autant qu'il haïssait très sincèrement les autres. Si tous savaient combien leur grand et populaire ami les aimait autant qu'il les détestait, ils tomberaient dès lors des nues. Mais comment savoir après tout, de quoi est véritablement constituée l'âme d'une personne... Blake ne souleva donc pas les répliques d'Angel, ni même son rire léger, ni même son regard triste, il ne releva rien, confiné dans sa minute d'égocentrisme aigu, il n'avait envie de rien : ni d'abaisser, ni d'humilier, ni de réconforter, ni de sourire... Il voulait simplement plonger dans les affres de ses propres ténèbres afin de s'y noyer, et rien d'autre. Alors allongé sur l'herbe humide, le jeune homme dardait le ciel piqueté d'étoiles ; dieu qu'il voulait s'y perdre pour ne plus revenir, appréciant la brise fraiche sur son visage et aussi malgré lui, la sonorité chantante de la voix de la jeune fille. Il soupira un instant après avoir laissé s'échapper cet aveu terrible et sincère, suffocant d'une vérité qu'il ne pouvait cacher, pleine d'une colère froide et d'une haine phénoménale envers le monde. On avait beau toujours se tourner vers lui, pensant qu'il avait réponse à tout, pensant qu'il contrôlait tout, Blake était néanmoins seulement un jeune homme troublé et perdu, en passe parfois à des montées agressives inhérentes à son statut de gamin précoce, se sentant seul dans son monde sans pour autant vouloir y inviter personne. En outre, l'éternel égocentrique qu'il était ne pensait pas non plus que la jeune Angel était elle aussi perdue dans son propre monde vaporeux, s'il avait relevé la pointe d'amertume dans la voix de la Poufsouffle, sans doute l'aurait-il senti, mais ce soir Blake se faisait monstre d'égocentrisme. La preuve en était par sa dernière phrase pleine d'un venin acide rongeant les coeurs.
-- Tu peux détester le monde entier autant que tu veux, tu peux même me haïr comme tu sais si bien le faire.
Un rire léger que Blake ne releva toujours pas, une main posée sous sa tête brune il continuait de darder le ciel, le narguant à outrance de son regard de mortel arrogant, alors que son joint au coin des lèvres diminuait passablement au profit d'une fumée blanchâtre s'infiltrant dans ses poumons. Il était vrai que Milton savait haïr à outrance, obligé de tout faire dans l'excès pour mieux ressentir. Il jouissait de sa puissance sur Angel, appréciant la petite poupée pour ce fait grisant et ce plaisir malsain qu'elle lui procurait, autant qu'il la détestait sans savoir pourquoi. Mais après tout, si l'artiste ne se supporte pas lui-même, peut-il encore apprécier l'oeuvre de débauche qu'il a modelé de ses propres mains ? En vérité, il ne la détestait pas, peut-être au contraire l'enviait-il d'être aussi pure et éthérée quand bien même il s'était évertué à l'attirer vers le gouffre de la débauche et des vices, sans succès. Blake ferma un instant les yeux, appréciant la brise fraîche tout en tentant d'apaiser son âme attisée par son lunatisme exacerbée, mais cette fois les mots de la Poufsouffle ne purent être ignorés par l'arrogant Serpentard.
-- Mais dans tous les cas, cela ne change rien à ce que tu tente de fuir. Tu peux l’ignorer, le repousser, mais ça restera toujours là, quoi que tu fasses, et ça te détruira.
Cette fois Blake avait tourné son regard sombre sur Angel, laissant un rire s'échapper de ses lèvres, passablement amusé alors qu'il arqua les sourcils dans un mélange d'étonnement sincère et de mépris. Il se redressa légèrement, soutenant son buste par ses propres coudes, écrasant son joint à terre d'un geste bref afin d'avoir le champ libre pour murmurer de sa voix grave ces paroles empruntes de surprise et d'amusement.
-- Fuir ? Mais fuir quoi ? Allons-y, je vous écoute mademoiselle la psychologue, racontez-moi tout... Qu'est-ce qui vous tracasse ? murmura-t-il d'un air narquois et railleur.
Un sourire diablement amusé alors qu'il s'était cette fois entièrement tourné vers elle, allongé sur le côté alors que sa main soutenait sa tête illuminée de cet air narquois. Oh que oui, il y avait comme du foutage de gueule dans l'air, c'était là du Milton tout craché, et en ce sens on comprenait mieux comment Blake et Delilah pouvaient s'entendre à merveille... Ils demeuraient sensiblement les mêmes et adoraient rabattre les gens quand bien même ces derniers leur tendait la main. Mais les Milton n'acceptaient l'aide de personne, par fierté ou par principe, par aveuglément aussi parfois, ce qui était là le cas de Blake qui ne comprenait pas. Réellement, il ignorait ce que Angel voulait signifier par "fuir", il se complaisait tant dans son monde, aveuglé par sa came acide et les filles faciles, qu'il en oubliait son malêtre... Jusqu'au jour où, sensiblement, il finirait par imploser, chose dont devait sans doute se soucier la Poufsouffle alors que lui-même ne voyait rien venir. Ses yeux s'allumèrent de cette flamme provocatrice, amusé déjà par la future réponse de la belle qui se planterait en beauté. Oh mais ris, petit Prince, tu ne riras sans doute guère longtemps lorsque tu comprendras que la poupée détient une part de vérité que tu te caches.
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| | | Angel B. Livingston
Messages : 209 Age : 40 Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Mer 8 Juil - 17:16 | |
| Il était parfois difficile de briser les barrières séparant deux mondes, voir même impossible. Comment pouvait faire le Prince de la débauche, pour comprendre l’Ange innocent ? De même, que pouvait espérer savoir la poupée de porcelaine, sur le bourreau cruel ? Il y avait là des paradoxes qui ne pouvaient s’accorder, chacun étant sûr d’être dans son bon droit, aucun ne refusant d’enlever les œillères qu’il avait sur les yeux. Et pourtant, la vie les avaient fait bien plus semblables qu’ils ne voudraient le croire, ignorants qu’ils étaient. Car lorsque les apparences étaient brisées, étaient-ils au final si différents que ça, eux dont la vie avait été loin de se montrer clémente. Le bourreau n’était peut être au final qu’un simple personnage qu’en guise de protection, et l’Ange innocent qu’une simple facette un peu trop stéréotypée. Rien n’était tout blanc, ou tout noir, et cela s’appliquait à tout ce qui les entourait. Il y avait de nombreuses nuances à apprendre à reconnaitre, rendant d’autant plus complexe les personnalités de chacun. Mais ça, ils ne pouvaient le voir, ou tout au moins, pas encore. Bien trop perdu dans leur propre monde, chacun cherchait quelque chose que l’autre ne pouvait – ou ne voulait – offrir, et cette nuit là était l’exemple parfait de leur incompréhension mutuelle. En outre, Angel n’avait pas la même vision sur le monde, lui accordant un optimisme peut être un peu trop exacerbé. Certes, elle ne vivait pas dans un conte de fée, mais sa nature douce lui accordait un peu moins de haine, au profit de sa compassion. De ce fait, elle ne pouvait comprendre cette haine qui semblait pourtant régir le monde de Blake. Et il semblerait que la jeune enfant n’est rien appris au côté de son bourreau, elle qui devrait sans aucun doute faire preuve de plus de méfiance et de détachement face aux autres. Mais incapable de méchanceté, la Poursouffle semblait recommencer encore et encore les mêmes erreurs, dans un cercle vicieux qui pourraient en amuser plus d’un. De même, elle ne saisissait pas son refus quant à saisir cette main qu’elle lui tendait, peut être par doute de sa bonne foi, ou peut être même par fierté, qu’importait. Des mots remplis de haine, une attitude hautement hautaine, voilà tout ce qu’elle en tirerait ce soir là. Si certains appelleront son comportement de la naïveté, croyant qu’elle pourrait réellement aider d’une quelconque manière le Serpentard, Angel n’en avait que faire. Son but premier restait flou, mais elle restait tout de même là, assise à ses côtés, jouant d’un air absent avec une fleur entre ses doigts. Innocente enfant, qui ne savait s’arrêter quand il le faudrait, quitte à recevoir les foudres de celui qui était sans doute capable de la faire chuter à nouveau. Car quelque part, elle savait qu’il ne lui en faudrait peu pour que les flammes de l’enfer la rattrapent à nouveau. Et pourtant, elle se tenait là, sombre inconsciente qu’elle était, prise au piège d’un désir qu’elle ne comprenait qu’à moitié. A moins qu’elle ne voulait le comprendre. Car parfois, il était tout simplement plus facile de rester ignorant, bénéficiant de la protection que cela apportait. Observant un instant le ciel, Angel poussa un léger soupir, souhaitant parfois pouvoir se perdre parmi l’obscurité. Une volonté aussi enfantine qu’égoïste, et qu’elle prenait soin de garder pour elle. Car après tout, la petite poupée ne pouvait qu’avoir une vie heureuse, n’est ce pas ? Tant de jugement donné, tous aussi faux les uns que les autres. Et elle passait tant de temps à soigner son image de riche héritière qui avait tout eu, qu’elle en oubliait parfois elle même la vérité. Ce fut la voix du Vert et Argent qui la sortit de ses pensées, comme elle tournait légèrement le visage vers lui.
-- Fuir ? Mais fuir quoi ? Allons-y, je vous écoute mademoiselle la psychologue, racontez-moi tout... Qu'est-ce qui vous tracasse ? murmura-t-il d'un air narquois et railleur.
Consciente d’avoir soudainement toute son attention, alors qu’il n’avait montré que de l’ignorance jusqu’à présent, elle n’était pas non plus dupe quant au fait que c’était pour les mauvaises raisons. L’air narquois et amusé ne lui avait pas échappé, pas plus que sa provocation. Mais sans doute y était-elle habituée, victime da sa propre douceur, n’ayant récolté jusqu’à présent que ce genre de comportement. Angel était cependant réputée pour son côté têtu, trait de caractère lui ayant souvent attiré des problèmes, mais c’est sans doute celui qui la fit rester à sa place à cet instant. Et pourtant, l’idée d’abandonner Blake et son mal être lui avait traversé l’esprit, lui qui n’avait que des paroles aussi cyniques et sarcastiques les unes que les autres à lui offrir. Mais ne pouvait se résoudre à lui tourner le dos, la jeune Poursouffle ne lui répondit cependant pas immédiatement, s’allongeant à son tour dans l’herbe, comme son regard se perdit une fois de plus dans les étoiles. Qu’elle aimait cet instant de la journée, savourant la sécurité qu’apportait la nuit, comme les masques tombaient petit à petit. Ils se pensaient tous, autant qu’ils étaient, en sécurité dans ce monde qu’ils s’évertuaient à construire, sans ce rendre compte qu’ils n’étaient que les marionnettes de leur propre destin.
-- Allons Blake, finit-elle par répondre dans un murmure. Ne me dis pas que ce monde que tu t’es fabriqué est ce que tu veux réellement ?
Un monde fait de superficialité, de drogues et de débauche, dans lequel le Serpentard se complaisait, sans aucun doute pour oublier tout le reste. Ou tout au moins, c’était la vision qu’en avait la jeune femme, s’entêtant à vouloir voir au travers de cette image si parfaitement jouée, et qui servait d’une sécurité imparable au Prince.
-- Ne vois-tu pas que tout cela est faux ? reprit-elle d’une voix douce, plantant son regard dans le sien. Que tout n’est qu’une illusion éphémère ? Ou refuses-tu justement d’ouvrir les yeux ?
C’était là une réelle question qu’elle se posait, car si jusque là elle ne pensait qu’au fait de vouloir l’aider, ne devenait-elle monstre d’égoïsme en s’entêtant alors qu’il était parfaitement heureux avec ce qu’il était ? Mais dictée par son instinct, convaincue qu’il se leurrait en réalité, l’Ange ne pouvait se résoudre à abandonner.
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| | | Blake Milton-White
Depraved prince • sex, drugs && rock'n roll
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Dim 12 Juil - 17:14 | |
| hj : dsl, mes rps ne sont pas terribles ces temps-ci =/Il s'enfonçait de plus en plus dans le trouble, les excès et la haine. Il fallait être diablement perdu pour se laisser entraîner dans ce tourbillon qui n'en finissait plus et se laisser submerger dans un élan de haine infondée et que personne ne pouvait comprendre, tant Blake commençait à perdre le contrôle de lui-même. La preuve en était qu'il vivait dans son monde d'illusions, songes délicieux allumés à la poudre blanche qui lui permettaient de se détendre, de ne plus être lui, d'oublier les problèmes et jusqu'à sa propre existence. La douceur d'Angel ne lui apportait malheureusement rien en l'instant, bien qu'elle tentait de panser ses blessures par ses paroles trop douces, car le diable qu'il était ne voulait rien entendre, pas plus qu'il faisait preuve d'une quelconque coopération, rendant au contraire l'exercice bien plus ardu. Il fallait néanmoins avouer que la faculté de Blake de rester relativement calme et apparemment serein alors que tout ce trouble s'infiltrait en lui tel du poison était exemplaire, autant que la douceur dont faisait preuve la jeune Poufsouffle face à son bourreau. Ce soir malgré tout, il semblait que la destinée les poussait à devoir se parler, plus qu'une nécessité, cela en devenait presque vital, enclenchant les prémices d'un futur proche et sombre. Car le Serpentard l'ignorait encore, mais bientôt, il imploserait de cette colère froide et de cette peine lancinante ; n'y pouvant plus il tenterait sans doute de se jeter du haut d'une tour, afin de faire taire tous ces questionnements, toute cette douleur, tout ce malêtre. Mais en l'instant, Milton demeurait encore persuadé que son monde fonctionnait sur des rouages parfaitement sains ; entre l'alcool, la drogue, les fêtes, la relation presqu'incestueuse qu'il avait pour sa cousine et dont les sentiments devenaient flous. Sentiments qu'il ressentait pour Casey, pour Sasha... Son palpitant, ampli d'un trop plein de sentiments contradictoires, mélangés, hasardeux, finirait par lâcher, entraînant avec lui une dose de folie qui ne le quitterait plus. Et sans doute que quelque part, la douce Angel le voyait venir, inconsciemment ou non, ce soir elle commençait à se faire ange gardien de son bourreau... Que l'ironie était ennivrante. Aveugle, Blake ne voyait rien pour le moment, se complaisant dans son monde où il pouvait taire ses doutes par un peu trop de drogues dures et de jeunes filles délicieuses, il ne comprenait pas ce que la douce tentait de lui dire.
-- Allons Blake. Ne me dis pas que ce monde que tu t’es fabriqué est ce que tu veux réellement ?
Un soupir s'échappa des lèvres du jeune homme alors qu'il s'allongea de nouveau, son regard noisette dardant de nouveau le ciel, tandis que la jeune Angel faisait de même. Tableau romantique, de deux amants qui n'en étaient pas puisque demeurant victime et bourreau, pantin et marionnettiste ; le cadre était idyllique et diablement beau, mais le fond de l'histoire tournait bien plus au cauchemar. Pour la première fois sans doute, Blake ne savait que répondre, voilà pourquoi il demeura silencieux alors qu'il analysait les propos de la Poufsouffle, son sourire envolé au profit d'une mine plus grave et pensive. Il ne savait que répondre, car il n'avait très sincèrement pas de réponses. Bien sûr, qu'il aimait son monde illusoire, en toute honnêteté. Il aimait la facilité du monde qu'il s'était construit, les fêtes, les amis, les substances hallucinogènes qu'il inhalait. Mais sans s'en rendre compte, le sombre prince s'enfonçait dans ses ténèbres, spirales dantesques qui n'avaient plus de fin, bientôt il peinerait à refaire surface, mourant surement asphyxié par ses propres géhennes. Car déjà, il étouffait de sa condition, tiraillé entre ces jeunes femmes auxquelles il tenait, et entre sa propre condition. Que ferait-il, plus tard, lorsque le jeu s'arrêterait ?
-- Ne vois-tu pas que tout cela est faux ? Que tout n’est qu’une illusion éphémère ? Ou refuses-tu justement d’ouvrir les yeux ? -- Qu'est-ce que tu racontes... J'ai des amis qui tiennent à moi, j'ai...
Puis le jeune homme s'arrêta, alors que sa voix suave s'était élevée en un murmure grave et sensuel. Blake fronça les sourcils, pensif, car jamais encore il n'était parvenu à ce stade : mettre des mots sur ses sentiments les plus profonds. Il aurait aimé rajouter qu'il avait une famille, des envies, des rêves, des échappatoires, mais sa phrase butta seulement au mot 'ami' ; conscient soudain que c'était alors tout ce qu'il avait, lui qui aurait aimé aller plus loin. Et si la demoiselle avait raison, s'il s'était enfermé dans un semblant de réalité qui n'en était plus une ? Laissant le silence s'installer, son regard fixant toujours le ciel, Milton commençait étrangement à prendre conscience d'un fait qu'il ignorait jusque là : son monde était factice. Préférant alors changer du sujet, ou plus encore parvenir à creuser d'avantage dans ses réflexions en s'intéressant alors Angel qui peut-être, lui apporterait des réponses à des questions qu'il n'avait pas encore, il tourna ses obsidiennes sur cette dernière.
-- Et toi. C'est quoi ton illusion ?
Car la poupée en avait bien une, ne serait-ce que pour être tombée aussi bas dans le jeu de la dépendance avec son bourreau...
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| | | Angel B. Livingston
Messages : 209 Age : 40 Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Lun 20 Juil - 23:12 | |
| HJ : Nah c'est nikel. <3 Par contre, désolée, ma réponse est plus que médiocre. >< Je voulais ouvrir un peu le sujet, mais je n'arrive à rien en ce moment. :/ Qu’il était si facile de se perdre dans un monde qui n’était sien, de pouvoir fermer les yeux, et d’oublier l’espace d’un instant leur propre réalité. Chacun fuyait, à sa manière, que ce soit de manière consciente ou non, et tous, autant qu’ils étaient, devraient faire face à leurs propres démons un jour où l’autre. Cruelle ironie du sort, lorsque l’on voyait Angel ce soir là, faire face à celui qui lui avait permit sa descente aux enfers. Car il aurait été si hypocrite de le rendre responsable, d’un mal être qui n’était que sien. Blake avait juste su quoi dire au bon moment, achevant l’œuvre de la vie, et brisant ainsi définitivement la poupée de porcelaine. Et bien qu’elle avait laissé tout cela derrière elle, les attentats lui permettant de réaliser à quel point ce nouveau monde n’était fait que de superficialité, il était naïf de penser que ses blessures étaient définitivement guéries. Mais peut être était-elle finalement capable de pardonner, ange innocent qu’elle était. Ou faisait-elle une fois de plus preuve de sa naïveté, jeune candide qu’elle était. Mais il était sans doute bien trop tôt pour le savoir, si bien que l’image des deux jeunes gens en train de discuter aurait pu en choquer plus d’un, eux qui n’avaient rien en commun. Ou tout au moins, ne le voyaient-ils pas encore, enfants aveugles qu’ils étaient. Ironie du sort, ou jeu du destin, qu’importait, le futur allait leur en révéler bien plus qu’ils ne l’auraient jamais souhaité.
-- Qu'est-ce que tu racontes... J'ai des amis qui tiennent à moi, j'ai...
Penchant légèrement la tête sur le côté, la jeune femme afficha une mine surprise quand au soudain manque d’argument du Serpentard, plantant son regard dans le sien, pour n’y rencontrer que de la confusion. Ne relevant cependant pas, car le froisser n’étant pas le but de la Douce, elle reprit sa contemplation du ciel, comme ses pensées semblaient ne vouloir s’arrêter de réfléchir. Etait-il possible finalement que ce monde factice était encore plus vide qu’elle ne l’aurait imaginé ? Ou était-elle au contraire capable de lui démontrer ce qui valait le coup de s’accrocher, afin de faire face au lendemain ? Cela ne se ferait certainement pas ce soir là, car même si elle l’ignorait encore, l’Ange devra se faire salvateur face à un mal être bien plus grand qu’elle n’aurait pu le prévoir. Bien trop sensible, le trouble du Prince semblait la toucher plus qu’elle ne l’aurait sans doute souhaité, comme elle se surprit à vouloir apaiser son âme, bien qu’elle en était probablement incapable. Etrange sentiment, qu’elle ne saurait expliquer. Ainsi, elle se contenta de le faire taire, jouant doucement avec une fleur qu’elle venait de ramasser. Caressant les pétales du bout des doigts, la jeune femme arrêta brusquement lorsque le sujet qu’elle ne désirait pas aborder fut soulevé.
-- Et toi. C'est quoi ton illusion ?
Poussant un bref soupir, comme sa mine devint soudainement sombre, Angel ne répondit pas immédiatement, comme elle se perdit une fois de plus dans les méandres de son esprit. Elle ne faisait pas partie du cliché de ces filles qui n’avaient cesse de pleurnicher sur leur sort, ne faisant que rendre davantage pathétique leur vie plus qu’elle ne l’était. Elle ne rentrait pas non plus dans la norme pour ce qui était de pleurer, ne versant pas des larmes à chaque petit défi lancé au hasard par la vie. Loin d’être insensible pour autant, Angel conservait cette pudeur et cette fierté, qui l’empêchait de s’effondrer, et encore moins devant les autres. Bonne ou mauvaise chose, elle ne saurait le dire. Ainsi, parler d’elle n’était pas réellement son occupation favorite, pas plus que de dévoiler ses pensées les plus sombres, elle qui aimait tant protéger son jardin secret. Gardant le regard vrillé sur le ciel, comme pour masquer une gêne qui n’en était pas une, la voix douce et chantante de la jeune femme s’éleva finalement, offrant une réponse évasive sur un sujet qui la mettait mal à l’aise.
-- Tout ce que tu vois n’est qu’une illusion. Tout ce que je suis.
Un aveu dissimulant un problème sous jacent, que peu de personnes ne connaissaient réellement. Trop secrète, trop renfermée, rares étaient ceux avec qui elle se confiait. Et pourtant, cette nuit là, elle n’hésita pas à poursuivre, comme pour lui faire comprendre qu’au final, il n’était pas seul.
-- Ou peut être cela n’en est pas une, reprit-elle bien que son discours puisse paraitre quelque peu décousu. Comment pourrais-je le savoir, je ne sais même pas qui je suis.
Une dernière phrase crachée avec tant d’amertume, qu’il était presque surprenant de voir un tel ton sortir de la bouche de l’Ange. Faisant référence à son amnésie, qui était un poids grandissant jour après jour, la jeune femme n’en ajouta cependant pas plus, comme elle se retourna sur le côté, une main soutenant sa tête, l’autre faisant tourner la même fleur entre ses doigts, se retrouvant ainsi face au Serpentard.
-- Et toi, sais-tu qui tu es, Blake ?
Une question si simple, si innocente. Et pourtant, la réponse pouvait paraître si difficile à fournir.
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| | | Blake Milton-White
Depraved prince • sex, drugs && rock'n roll
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| Sujet: Re: Could it be worse [PV] Mer 22 Juil - 23:30 | |
| -- Et toi. C'est quoi ton illusion ? -- Tout ce que tu vois n’est qu’une illusion. Tout ce que je suis.
Etrange fait que d'en arriver là, se confier ainsi alors que quelques minutes auparavant, Blake s'était montré cynique et cassant, s'enfermant dans un réflexe d'auto-défense tout en raillant la jolie Poufsouffle dont il trouvait les tentatives vaines et inutiles... Et pourtant depuis toujours, le Serpentard s'était rendu compte d'une chose ; il rentrait les griffes et cessait de montrer les crocs face à la douceur, face à ces personnes qui étrangement, et sans le savoir, parvenaient à l'apaiser par leur apparente sérénité. La preuve en était qu'Angel était parvenue à accomplir un exploit qu'aucun n'était parvenu à atteindre encore : avoir des aveux de la part de Blake sur ses ressentis et ses impressions. Lui qui pourtant demeurait une personne mystérieuse à ne jamais vouloir se dévoiler, voilà qu'il se livrait à la Poufsouffle, et bien qu'il parlait encore peu, que ses paroles étaient encore floues et ses phrases inachevées, il y avait un début de confessions où le jeune homme se laissait aller à parler dans un naturel déconcertant, lui qui se braquait toujours face à ce genre de situation. Sans doute avait-il vu bien trop de psychologues dans sa vie pour ne vouloir se confier de nouveau, hommes trop sérieux qui acquiesçaient sans mot dire, réprimaient une approbation étonnée parfois quant aux dires du petit garçon surdoué, tiquant de temps à autres sur les mensonges du jeune Blake qui se perdait en affabulation par amusement et pour semer le trouble à l'intérieur de ce fameux psychologue qui feuilletait alors ses notes avec frénésie et trouble. Tout n'était qu'amusement chez Milton, mais ce soir il se laissait aller à un jeu sincère et franc. Néanmoins préférant changer de sujet, et étrangement, à la surprise générale sans doute, n'aimant guère parler de lui ou du moins de ce qu'il était vraiment, Blake détourna la question sur Angel qui soupira alors légèrement, voilant son visage d'une obscure moue pensive et trouble. Fronçant alors les sourcils, ne s'attendant guère à cette réponse, intrigué et étonné, le jeune homme détourna ses prunelles ambrées sur la douce, comprenant alors le mal qui l'habitait. Il avait conscience qu'il ne s'intéressait qu'aux personnes faisant partie de son entourage proche, les autres n'étaient qu'amusement : poupées, amis bons à faire la fête seulement et à se noyer dans trop de vodka et musique sourde, ennemis même... il savait qu'il ne s'intéressait guère à la personne mais à ce qu'elle pouvait lui apporter. Un égocentrisme malsain dont il n'avait pas honte, cependant, et qu'il assumait tout à fait, néanmoins Blake trouva en la personne de Angel le fait concret qu'il pouvait finalement y avoir dans ces personnes dont il se désintéressait totalement, des personnalités bien plus complexes et intéressantes qu'il ne voulait le croire. Jamais, il ne s'était imaginé la vie de la jeune Poufsouffle, et si on le lui avait demandé, sans doute aurait-il répondu avec cynisme qu'il la pensait âme en peine à la recherche de son prince charmant, prisonnière de sa tour d'ivoire et de son monde qui était parfait. Avec un bémol cependant ; la princesse devait avoir une faille pour s'être plongée autant dans les prémices de la drogue.
-- Ou peut être cela n’en est pas une... Comment pourrais-je le savoir, je ne sais même pas qui je suis.
Le regard de Blake se tourna alors de nouveau vers le ciel, pensif. Il avait saisi chez Angel ce même trouble qui l'habitait, cette sensation d'être perdu, de voir le monde tourner trop vite autour de lui sans pouvoir faire partie des normes. Et pourtant, il y avait des jours sombres où le prince arrogant rêvait d'être comme les autres : un peu effacé, peut-être solitaire, une personne dont on attendrait rien et qu'on solliciterait que peu, au final. Car toutes ces personnes s'agglomérant dans son monde élargi commençaient à l'affubler d'un poids conséquent, se sentant noyé et asphyxié dans son propre monde sans qu'il ne souhaite en sortir toutefois. Sans doute qu'Angel n'avait pas ce même désir, bien plus effacée que le Serpentard et ayant sa bulle à part, complètement différente, mais elle aussi ne parvenait pas à se trouver. Le jeune homme n'apporta donc pas de réponses, c'était inutile, il n'y avait pas besoin de mots là où l'évidence prônait. Puis un froissement se fit entendre sous la brise fraîche cassant les brindilles d'arbre trop frêles ; la jeune fille s'était tournée vers lui, sa paume soutenant son visage de poupée brisée.
-- Et toi, sais-tu qui tu es, Blake ?
Un sourire se dessina sur les lèvres du Serpentard, rien de cynique ou de glacial, mais seulement d'amusé, comme s'il s'adressait à une amie de toujours. Bien sûr que oui, il le savait. Son trouble à lui n'était pas de savoir qui il était, mais où il allait précisemment. Il était un junkie, un surdoué, un ami, un ennemi, un amant, un diable et un ange à la fois, il était ce paradoxe un peu trop agaçant car trop difficile à cerner. Alors il tourna la tête vers la demoiselle, toisant son visage se découpant dans l'obscurité se faisant plus dense, laissant se profiler des mots lâchés avec un détachement déconcertant, mais véritablement sincères, malgré son envie d'y apposer cette pointe de légèreté amusée pour ôter ce dramatique qu'il détestait tant.
-- Un prince et un bourreau. Dr Jekyll et Mr Hyde, en quelques sortes. Il paraîtrait que le trouble dissociatif de la personnalité est une forme d'hystérie.
Un sourire au coin des lèvres comme il parlait avec amusement et légèreté, Blake ne croyait pas en ces mots-ci, il n'avait rien qui se rapportait à de l'hystérie, il se sentait seulement vite submergé par son environnement, ayant une personnalité trop complexe et surtout trop extrême pour parvenir à encaisser ses émotions démultipliées en son sein. Puis alors que le jeune homme allait pour rajouter quelques paroles qui semblaient se faire complices au vu de son sourire amusé, une voix familière se fit entendre en écho au loin, d'un timbre féminin appelant le prénom de Blake. Ce dernier se retourna, reconnaissant la voix du rencard d'une nuit qu'il avait visiblement oublié, et finit donc par se lever, surplombant alors la demoiselle.
-- Le devoir m'appelle. fit-il d'un ton moqueur. Finalement, c'était un plaisir de parler avec toi, Angel. J'en viendrai presque à regretter de t'avoir fait tant de mal.
Et il le regrettait, finalement, néanmoins il ne pouvait l'affirmer ainsi, cela aurait blessé bien trop fortement son égo. Aussi, parlant avec ironie, il espérait bien sûr qu'Angel comprendrait les excuses en filigrane, certes pas tout à fait dans les bonnes et dûes formes, mais présentes tout de même. Dans un dernier sourire, peut-être plus sombre et légèrement plus froid malgré lui, Blake finit par tourner les talons.
hj : dsl, ça fait baclé, mais comme tu l'as compris je galère trop à jongler, donc ... | |
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