« it’s now or never » . samaël_OVER.

Samaël Invidia Superbia White ;

▄ le contrôle d'identité

nom :

White

prénom(s) :

Samaël

Invidia

Superbia

âge :

date de naissance :

lieu de naissance :

lieu de résidence :

nationalité :

▄ la fiche d'identifcation

description physique :

description du caractère :

tordu

compliqué

poison de Dieu

un salaud

Franc et direct

aucun scrupule

impressionnant et imposant

une carne

intelligent

débrouillard

Samaël n’est pas qu’un con

▄ curiculum vitae

composition de votre baguette :

année d'étude :

la forme de votre épouvantard :

la forme de votre patronus :

▄ le moldu que tu es

pseudo ou prénom :

âge :

avatar utilisé :

code du règlement :

autre ? :

« C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans
un monde de fous. »
Erasme.

La vie de Samaël ne s’ancre pas dans un conte de fée, loin de là.
Elle a plutôt été peuplée d’ogres et de sorcières cruelles qui l’emportaient toujours
sans qu’il puisse tenter d’être un héros. Il n’a jamais eu d’autre choix que d’être le
résultat de la folie qui l’entourait, cette folie qui l’a enveloppé dès sa naissance,
pour faire de lui un être trop différent pour être réellement apprécié.
Pour comprendre le jeune homme qu’est devenu Samaël, il ne faut pas seulement
remonter à sa naissance, mais aussi jusqu’aux raisons de sa venue au monde.
Car si tout ceci ne s’était pas produit, Poudlard se serait vu exemptée de la
venue de Samaël Invidia Superbia White dans son enceinte.

« Les White, cette famille de fous. Je ne dis pas ça parce que, comme un adolescent pré pubère de 14 ans, j’ai décidé de haïr mes parents et tout ce qui s’apparente à mes géniteurs, mais parce que ma famille est réellement composée de gens fous à lier.
Les White sont connus. Pas seulement en Angleterre, mais aussi dans tout le monde Sorcier. Leur popularité n'est hélas pas toujours issue de faits glorieux. Tout d'abord, ils sont connus pour être les plus grands chasseurs de créatures nuisibles telles que les loups-garous, les épouvantards ou d'autres bestioles encore plus dangereuses, mais aussi de créatures protégées. Eh oui. C'est grâce aux White que certains fabriquants de potions ou de baguettes obtiennent des ingrédients tels que de la poudre de corne de Licorne, ces créatures si rares et si protégées. Malheureusement, à force de tuer des créatures jugées sacrées, ma famille a fini par être maudite : tous les White seraient voués à la folie et destinés à ne jamais être heureux. C'est pourquoi ma famille a décidé de n'entraîner personne d'autre dans cette malédiction en mariant leurs enfants entre cousins. Oui, dégueulasse, je sais. Mais ils n'ont réalisé que trop tard qu'en craignant ce sort, ils l'ont déclenché.

C'est la raison pour laquelle les White ne sont guère appréciés. La raison pour laquelle je ne suis guère apprécié. Mais dans mon cas, ce n'est hélas pas la seule. Mon père, Jasper White, est issu d'une branche de la famille qui a décidé de respecter la "tradition" et je peux vous assurer que plusieurs siècles de consanguinité ont fini par créer un être fou à lier. Cette folie l'a poussé à violer sa propre soeur Helen. Ma mère. Elle avait été épargnée par la folie qui frappait beaucoup de membres de la famille, mais cet évènement lui fit perdre la raison. Néanmoins, elle alla jusqu'au terme de sa grossesse, je n'ai jamais compris pourquoi. Peut-être voulait-elle nous donner une chance d'exister. Elle nous mit au monde, mon frère jumeau et moi et nous baptisa. Elle me donna le nom de Samaël, nomma mon frère Alastor puis se donna la mort. J'étais le plus faible des deux, le plus chétif, comme si mon frère avait commencé à vouloir aspirer ma vie in utero déjà. Voyant cela, mon père choisit directement vers qui irait sa préférence, vers le plus fort. Ainsi, il me laissa le prénom que m'avait donné ma mère, et rebaptisa mon frère Sahän, un prénom qu'il jugeait plus "présentable", dirais-je.

Mon père a voulu nous élever, bien évidemment, mais ma grand-mère n'a pas pu accepter que le monstre responsable de la mort de sa fille chérie s'occupe de ses petits-fils. Aussi mon père fut banni du clan des White ce qui, dans ma famille, représente un déshonneur immense et ma grand-mère décida de nous élever, adoptant un être faible et un tyran. »

Maryweather White se glissa dans la chambre de son petit-fils âgé de deux ans qui l’avait réveillée en pleurant. Elle l’aperçut dans la pénombre, tremblant et recroquevillé sur lui-même au fond de son lit. Un sourire rassurant aux lèvres, elle se mit assise au bord du lit et tendit ses bras vers le petit garçon terrifié qui se jeta contre elle, sanglotant. Mary caressa ses cheveux avec tendresse, le berçant contre elle comme s’il n’était encore qu’un nourrisson.

Gran’ma’ - « Allons, allons, petit, que t’arrive-t-il ? »
Samaël - « Un monstre… un monstre dans mon armoire… » pleurnicha le garçon.
Gran’ma’ - « Samaël, tu sais très bien que… »
Samaël - « Je l’ai vu ! Glapit-il, j’ai vu ses yeux ! Ma’, chasse-le ! »

Mary se leva et sortit sa baguette de sa poche avant de se diriger vers la porte entrouverte de l’armoire. Elle l’ouvrit et aussitôt, une petite forme sombre bondit sur ses pieds tandis que Samaël poussait un cri de terreur. Maryweather, elle, identifia immédiatement la créature et l’immobilisa grâce à un sort. Puis elle se tourna vers son petit-fils qui s’était remis à pleurer.

Gran’ma’ - « Samaël, ce n’est qu’un gnome, tout va bien, » lui dit-elle doucement.
Samaël - « Oh, » renifla-t-il soudainement honteux d’avoir eu peur d’un gnome.
Gran’ma’ - « Des sorts de protection entourent cette maison et empêchent toutes les créatures magiques d’y entrer à moins d’y avoir été invitées ou apportées, sais-tu qui l’a fait venir ici ? »
Samaël - « N-non, Ma’. »
Gran’ma’ - « Je pense avoir une idée du coupable, » soupira-t-elle avant de se diriger vers la chambre du jumeau de Samaël.

« On dit souvent que les jumeaux possèdent un lien étrange, qui les unit et leur permet de se comprendre, de savoir beaucoup de choses au sujet de l’autre. Ça n’a jamais été le cas pour Sahän et moi. Certes, j’ai toujours senti beaucoup de choses, je savais où il était, et souvent ce qu’il faisait, c’était inévitable, mais je n’ai jamais réussi à le comprendre. Nous partageons le même sang, nous avons partagé le ventre de notre mère et pourtant, je n’ai jamais su ce qui se passait dans la tête de mon frère. Il a toujours été un étranger pour moi. Un étranger avec lequel je devais partager beaucoup trop de choses. Sahän n’a jamais tardé à montrer qu’il avait hérité de la folie de notre père. Toujours à désobéir, à contredire, puis bien vite, il laissa la violence et la cruauté s’emparer de lui. Je me rappelle très nettement du jour où je l’ai vu en train de torturer le Boursouflet que Gran’Ma’ lui avait offert pour ses 5 ans. Si je m’en rappelle aussi bien, c’est parce qu’à l’époque ses agissements m’ont traumatisé. La pauvre bestiole poussait des cris de douleur et de terreur tandis que Sahän s’amusait à le serrer au creux de sa main où à le frapper, pour voir ce que ça faisait.

Mon frère éprouvait un besoin constant d’asseoir son autorité, faisant front à ma grand-mère dès qu’il en avait l’occasion. Gran’Ma’ avait toujours été comparée à une dragonne pour sa férocité hors du commun, mais je l’ai vue plus d’une fois prête à craquer, réalisant que Sahän était sûrement pire que son propre fils. J’étais toujours chétif, à l’époque. Plus petit et plus maigre que mon frère, je ne faisais définitivement pas le poids face à lui. Asseoir son autorité sur moi fut très facile pour lui, et il commença à me terrifier. J’avais peur de mon propre frère, d’un être qui partageait mon sang et parfois, je le croyais fermement, mes pensées.

Je me sentais pitoyable. J’avais l’impression que ma vie ne serait jamais qu’un échec, que le seul à réussir serait toujours Sahän. J’étais jaloux de lui, du respect qu’il imposait déjà à l’époque. Parmi nos cousins et cousines, personne n’osait jamais le défier, ainsi je devins rapidement un sujet de moqueries et de blagues stupides. Enfant, j’étais malheureux. La seule personne capable de me donner un peu d’espoir était Gran’Ma’. A ses yeux, j’étais le seul qui en valait vraiment la peine, parmi tous les membres de la famille. J’ignorais pourquoi à l’époque, mais maintenant je sais que c’était parce que je lui rappelais très fortement ma mère. En grandissant, je m’affirmais de moins en moins, rasais les murs de la maison en espérant que personne ne me remarque. Je voulais que Sahän oublie ma présence, mon existence, pour qu’enfin je puisse vivre en paix. Quant à mon frère, il gagnait en force et en cruauté. Ses jeux devenaient dangereux, pour lui comme pour nous. Il saisissait la moindre occasion pour montrer qu’il existait, qu’il était capable de grandes choses. De choses terribles.

Samaël se mit assis sur la berge du lac en soupirant. Il faisait froid dehors, mais au moins il était tranquille ici. Voilà une semaine qu’il résidait dans la demeure de sa tante Emma en Écosse et il ne supportait plus son frère jumeau qui ne cessait de le tourmenter. Le garçon - âgé d’environ neuf ans - s’empara d’une poigné de cailloux, et commença à les jeter un par un dans le lac, essayant d’en faire ricocher certains. Malheureusement, sa tranquillité fut de courte durée, puisqu’il entendit bien vite des bruits de pas derrière lui. Il sut immédiatement de qui il s’agissait.

Sahän - « Pourquoi t’es parti, Samy ? »
Samaël - « J’aime pas quand tu m’appelles Samy, ronchonna-t-il. Et je suis parti parce que je m’ennuyais. »
Sahän - « Ou parce que tu boudes ? »
Samaël - « Je ne boude pas. »
Sahän - « Tu t’ennuyais, vraiment ? Et si on s’amusait ? »

Le garçon tourna sa tête vers son frère jumeau qui souriait d’un air moqueur. Il le regarda fixement, lui montrant clairement qu’il ne lui faisait pas confiance mais surtout qu’il le craignait. Il se releva, se plantant en face de Sahän.

Samaël - « Non, je n’aime pas tes jeux. »
Sahän - « T’es nul. Allez ! »

Sahän s’avança d’un pas et bouscula son frère, pour s’amuser. Samaël, trop près du bord glissant, dérapa et écarquilla les yeux en criant, tandis qu’il réalisait qu’il tombait dans l’eau. Il fut incapable de se rattraper et son jumeau ne fit rien pour l’aider, ainsi, il traversa la surface glacée du lac, le souffle coupé par le froid et par l’eau qui déjà, entrait dans sa bouche ouverte et ses poumons. Il tenta de remonter à la surface, se débattant comme jamais ; il ne savait pas nager. Sur la berge, Sahän le fixait, curieux de savoir combien de temps il allait tenir, combien de temps il mettrait avant de couler, une lueur malsaine au fond de ses yeux bleus.

Samaël - « Sahän ! Aide-moi ! Ai… »

Terrifié et frigorifié, Samaël commença à s’enfoncer dans les ténèbres du lac. Les yeux écarquillés, il distinguait la silhouette floue de son jumeau qui, il le savait désormais, ne ferait rien pour l’aider.
Sur la berge, Sahän sourit, mais une main se posa sur son épaule sans qu’il ait entendu qui que ce soit. Il se retourna et posa son regard sur sa tante.

Emma - « Tu as retrouvé Samaël ? »
Sahän - « Oui. Il dit bonjour aux sirènes, » dit-il en désignant les profondeurs du lac avec un sourire enjoué.

Emma comprit rapidement et écarquilla les yeux, horrifié, avant de s’emparer de sa baguette qu’elle pointa sur la surface du lac.

« Si Tante Emma n’avait pas été là, si elle ne s’était pas inquiétée pour moi, je serais mort. A cet instant, j’ai viscéralement haïs mon frère. Il aurait pu me tuer, et cela l’a fait sourire. Je n’avais que neuf ans quand ça s’est produit, mais je me souviens de cette scène dans les moindres détails. J’ai cru mourir, et cela m’a terrifié. C’est suite à cet évènement que j’ai compris que je me ferais bouffer si je ne réagissais pas. J’ai réalisé que je ne pourrais jamais vivre en paix tant que mon frère serait dans les parages. Ainsi, j’ai saisi la première occasion de m’éloigner de lui.
Dans ma famille, dès que les enfants ont atteint l’âge de dix ans, ils sont initiés à la Chasse. Pour cela, chacun est pris en charge par un membre de la famille qu’il ne connaît pas ou très peu. C’est le cousin de ma mère, Clive, qui m’a pris sous son aile afin de m’enseigner la théorie sur la traque des créatures magiques. Je suis allé vivre en Finlande avec lui, loin de chez moi, mais surtout, loin de Sahän.

Je crois que cette période de ma vie fut la plus heureuse. Clive était un mentor hors du commun et il m’appris à devenir plus fort, plus sûr de moi. Mon apprentissage se basait sur des cours d’histoire sur notre famille, j’appris de nombreuses choses au sujet des créatures magiques, comment les trouver et les tuer. N’étant âgé que de dix ans, je ne faisais qu’apprendre et observer, je n’étais pas encore autorisé à pratiquer la Magie et était de toute manière totalement ignorant.
Clive me parlait beaucoup de ma mère, aussi. Il m’expliqua quel genre de femme elle était, son talent pour la Magie et la Chasse dont j’avais hérité, d’après lui. Il m’aida à avoir confiance en moi, à croire en mes capacités. Aussi, quand je dus retourner en Angleterre après avoir reçu ma lettre de Poudlard, j’avais énormément changé. »

Samaël laissa tomber ses lourds bagages sur le sol et sauta au cou de sa grand-mère qu’il n’avait pas vue depuis un an. Elle le serra contre elle à lui briser les os, mais le garçon ne se plaignit pas. Il était trop heureux de la revoir. Elle l’écarta un peu et prit son visage entre ses mains afin de le regarder, un immense sourire aux lèvres.

Gran’Ma’ - « Merlin, comme tu as grandi ! Regarde-toi ! »

Le garçon sourit de toutes ses dents, fier. Il se tourna ensuite vers son frère jumeau et un terrible combat s’engagea entre eux. Chacun défiait l’autre du regard, Sahän semblant surpris que son frère lui ressemble autant désormais. Il n’était plus le gosse chétif qu’il connaissait, mais un jeune garçon qui faisait plus âgé.

Sahän – « Salut. »

Samaël plissa les yeux, l’air méfiant, la haine qu’il ressentait pour son frère se lisant clairement dans ses yeux bleus. Puis, il hocha la tête, saluant son jumeau. Un an sans se voir. Un an de paix et de bonheur, et voilà qu’ils allaient devoir partager la même école. Peut-être la même Maison. Les deux garçons ne purent en dire plus, puisqu’une énorme explosion retentit à l’extérieur. Maryweather fronça les sourcils, alertée par ce bruit et sortit sa baguette.

Gran’Ma’- « Restez ici. »

Elle se dirigea vers la porte d’entrée qu’elle ouvrit, prête à jeter un sort, mais s’immobilisa en reconnaissant la personne qui avait essayé d’entrer, sans succès.

Gran’Ma’ – « Jasper. Qu’espères-tu en revenant ici ? Tu as été chassé du clan, je te rappelle. »
Jasper – « Mon fils. Je veux mon fils. »
Gran’Ma’- « Ne raconte pas de bêtises, Jasper ! Tu n’as aucun droit sur ces enfants, aucun d’eux ne veut aller avec toi ! »
Jasper – « JE VEUX MON FILS ! » hurla-t-il, dément, avant de pointer sa baguette sur Maryweather d’un air menaçant. « Rends-moi mon fils ! Rends-le-moi ! »

Samaël et Sahän, trop curieux, s’avancèrent aux côtés de leur grand-mère. Le premier se serra contre elle, l’air farouche, défiant son père du regard, cet homme qu’il voyait en vrai pour la première fois. Sahän, lui, sourit.

Gran’Ma’ – « Sahän et Samaël sont très bien ici. Je te répète qu’ils ne veulent pas vivre avec un tel monstre. »
Sahän – « Si, » dit-il d’une voix forte.

Maryweather sursauta et posa ses yeux écarquillés sur son petit fils.

Gran’Ma’ – « Q-quoi ? »
Sahän – « Moi je veux. Alors j’y vais. »

Sahän sauta les marches du perron et se dirigea vers son père, la même démence brillant dans ses yeux clairs. Samaël s’avança d’un pas, la gorge nouée.

Samaël – « Sahän… tu n’es pas sérieux ? Regarde-le, regarde notre père ! Il n’y a plus que folie en lui, tu veux être pareil ? Tu veux lui ressembler ? Sahän, je sais que tu me détestes, et c’est réciproque, à cause de tout ce que tu m’as fait, mais tu restes mon frère… je ne veux pas que tu deviennes comme lui… s’il te plaît. »
Sahän – « Mais, Samy, je me fiche de ce que tu veux. »
Gran’Ma’ – « Jasper, laisse cet enfant. Tu sais que tu ne seras jamais capable de t’en occuper. Je t’en prie. Ecoute-moi. »
Jasper – « Ferme-là, toi ! »

Maryweather s’avança.

Gran’Ma’ – « Ja… »
Jasper – « AVADA KEDAVRA ! »

Samaël écarquilla les yeux, horrifié, tandis que le trait vert partait de la pointe de la baguette de son père avant d’aller frapper la poitrine de sa grand-mère de plein fouet, la laissant tomber sur le sol, morte. Jasper sourit, un sourire effrayant, puis transplana avec Sahän.
Samaël eut l’impression qu’il ne parviendrait jamais à respirer à nouveau. Il avait le souffle coupé tant l’horreur de la situation le saisissait. Ses yeux écarquillés fixaient le visage immobile et gris de Maryweather White, qui venait d’être abattue par son propre fils. Puis il tomba à genoux, à côté d’elle.

Samaël – « MA’ ! MA’ ! Réponds ! GRAN’MAAAA’ ! »

« J’aurais pu tuer Sahän, je crois que je l’aurais fait sans aucune hésitation, à cet instant. J’en ai plus voulu à Sahän d’avoir tué grand-mère plutôt que d’avoir essayé de me tuer. Il avait tué une des rares personnes qui croyait en moi à l’époque. Clive n’eut d’autre choix que de venir vivre à Londres. En tant que Mentor, il restait le dernier membre de la famille directement lié à moi et capable de m’élever. Nous avons quitté l’immense maison dans laquelle Gran’Ma’, Sahän et moi vivions, pour nous installer dans une autre un peu plus petite, Square Grimmaud. Puis je suis entré à Poudlard.
Dans ma famille, les êtres bannis sont considérés comme des traîtres auxquels on ne doit plus adresser la parole. Mais lorsqu’un membre de la famille en tue un autre, il est condamné à mourir tôt ou tard. Ainsi, je n’ai absolument pas été surpris de constater que Sahän n’était pas à Poudlard. Il n’avait pas été tué, nous aurions tous été au courant, mais mon père avait au moins eu la présence d’esprit de ne pas le mettre dans une école remplie d’enfants White.
Poudlard. Malgré le chagrin qui m’envahissait à chaque fois que je pensais à ma grand-mère, ces années passées à Poudlard furent un remède miracle contre tout ce qui m’était arrivé durant mon enfance. Je devins Samaël, et non plus « le jumeau de Sahän ». Sahän n’existait plus. Je me suis affirmé auprès de mes cousins et cousines, devenant celui que l’on respectait, mon jumeau étant désormais considéré comme le fou à abattre. J’étais heureux de cette situation. J’eus droit aux excuses, aux sourires, à l’affection. Parfois, il s’agissait d’hypocrisie, je le savais, mais il y avait aussi de la sincérité.
J’essayais d’oublier mes problèmes familiaux afin de me concentrer sur mes études, tout en poursuivant mon apprentissage en tant que Chasseur. Je me devais d’être bon partout si je ne voulais pas me faire taper sur les doigts par Clive.
On peut dire que je devins rapidement populaire. J’étais mignon, intelligent et je ne parlais pas beaucoup, j’étais un mystère. En plus de cela, j’appartenais à la famille White, qui a toujours intrigué beaucoup de Sorciers. Puis j’ai commencé à changer. J’ignore si ma nature première a enfin repris le dessus, ou si j’étais une bombe à retardement depuis le départ, mais je suis peu à peu devenu le type détestable que chaque élève de Poudlard connaît désormais. Des murmures comme quoi la malédiction qui pesait sur les White avait fini par opérer sont parvenus jusqu’à mes oreilles, me faisant sourire. Pourquoi pas, après tout ? Et si la malédiction avait fait en sorte que je devienne détestable pour que personne ne m’aime jamais, me forçant à finir ma vie seul et désespéré ? Possible. Mais je m’en fiche. »

Samaël s’étira longuement avant d’étouffer un bâillement. Il ouvrit les yeux, content d’avoir eu la présence d’esprit de tirer ses rideaux la veille, ainsi la lumière du soleil ne l’aveuglait pas. Il se redressa et passa une main dans ses cheveux avant de regarder autour de lui. Surpris, il constata qu’il n’était pas seul. Une moue curieuse aux lèvres, il tira les draps et nota qu’il s’agissait d’un jeune homme de son âge. Un Gryffondor, d’après les couleurs de la cravate qui enserrait ses poignets. Ses poignets ? Samaël esquissa un sourire amusé et glissa ses longs doigts fins dans les cheveux bruns en bataille du Gryffondor, doucement. Puis il tira brutalement ses mèches emmêlées, réveillant le pauvre endormi qui grogna de douleur.

Samaël – « Navré, beauté, mais tu squattes mon pieu, là. Et je déteste ça. Rentre chez toi. »
Golden Boy – « Tu vas pas me foutre dehors, quand même ! »
Samaël – « Ben, si. Casse-toi. »

Samaël pivota et plaça ses pieds sur les côtes du garçon et poussa, n’ayant aucune peine à le faire sortir du lit. Le Gryffondor tomba en grognant.

Golden Boy – « Putain ! Détache mes poignets au moins ! »
Samaël – « Euh. Non. Allez, il n’est que six heures du matin, avec un peu de chance tu ne croiseras personne. Hop hop hop ! »

« J’aimais Poudlard, vraiment. J’étais haïs, mais je m’en fichais totalement, parfois, j’étais apprécié, par quelques personnes qui avaient su attirer mon attention, quelques personnes dignes d’apprendre à me connaître. Beaucoup d’années passèrent sans que j’obtienne des nouvelles de mon frère. J’ignorais totalement ce qu’il était devenu, et même s’il était vivant ou mort. Comme si notre lien s’était brisé. Si bien que j’avais fini par oublier son existence. Je n’aurais peut-être jamais du. »

La Grande Salle était bondée comme chaque soir de rentrée scolaire à Poudlard. Samaël alla s’asseoir à sa table, à côté d’une de ses cousines, Malvina, puis regarda les futurs première année s’avancer dans l’allée, l’air intimidés. Il suivit distraitement la cérémonie de répartition, applaudissant légèrement à chaque fois qu’un nouveau rejoignait sa maison. Une fois cette partie de la soirée achevée, il se tourna vers son assiette, prêt à manger, lorsque la directrice les interrompit tous.

Truescott – « Chers élèves, une dernière chose. J’ai le grand plaisir de vous annoncer la venue d’un nouvel élève en huitième année. C’est une chose rare, je vous l’accorde, mais notre nouvel arrivant s’est vu dans l’obligation de quitter son ancienne école et étudier à Poudlard pour des raisons importantes. J’… »

Samaël redressa la tête, curieux. Il remarqua alors que d’étranges regards étaient posés sur lui, des regards interrogateurs. Il arqua un sourcil, sans comprendre leur comportement. Il se décida enfin à regarder la directrice, puis le jeune homme qui se tenait à ses côtés. Son cœur cessa de battre et Samaël se leva d’un bond, les yeux écarquillés, bousculant plusieurs élèves au passage et renversant son verre sur le sol.

Truescott – « … espère que vous ferez un bon accueil à Mr Sahän White, » acheva la directrice sans faire attention à Samaël.

Un immense sourire orna les fines lèvres de Sahän, qui rejoignit son frère d’un pas de prédateur. Il se planta en face de lui. Les deux êtres identiques se défièrent du regard, aucun ne souhaitant laisser la victoire à l’autre.

Sahän – « Tu m’as manqué, Samy. »
Samaël – « J’attendais ce jour avec impatience, Sahän. Mais j’aurais préféré retrouver un cadavre. »
Sahän – « Ca peut s’arranger, p’tit frère. »
Samaël – « Que fais-tu ici ? »
Sahän – « Ce n’est donc pas évident ? ricana-t-il. Je suis venu détruire la vie que tu as tenté de te construire ici. »

Merci beaucoup ! <3.