Svetlana R. Vasilyevna Svetlana V. ;▬ What happened to the revolution?
Messages : 377 Age : 34 Localisation : Huuum, prie pour que ça ne soit pas derrière toi. Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: Rêverie mélancolique [Jake] Dim 24 Mai - 23:20 | |
| Laisser le passé, redevenir le passé...
Une boule à neige suffisait parfois à faire renaître des souvenirs qu’on pensait parfois enfouis à tout jamais dans les tréfonds de sa mémoire. Une pluie de paillettes argentées faisait penser à une bourrasque emportant des milliers de flocons de neige, venant se poser sur les terres déjà gelées par les températures flirtant avec les moins trente degrés. Des hivers rudes, comme on n'en connaissait qu’en Sibérie. Svetlana était en train de regarder une de ces boules à neige achetées dans une boutique de souvenirs à Londres. Le paysage incrusté dedans représentait la taïga sibérienne, avec une isba toute en bois. C’était la seule chose qui désormais la rattachait à la Russie. Elle avait une autre boule à neige, toute aussi débile, mais qui cette fois contenait un célèbre monument de Moscou. Celui là venait réellement de Russie, même si ce n’était que de la camelote, un simple socle en plastique, un paysage fait de résine, et un globe fait de plastique avec de la flotte. N’empêche. Quand Svetlana regardait ces boules à neige, même si elle sentait son cœur se serrer, la nostalgie faisait en sorte que son regard se perdait au loin, et elle vivait de temps en temps quelques instants d’absence où elle laissait ses souvenirs vagabonder. Tous la ramenaient inexorablement à son pays natal, à tout ce qui y était rattaché, et notamment sa famille. Katarina, qui s’occupait exclusivement de Svetlana depuis qu’elle était toute petite. Sa sœur jumelle, elle, avait sa propre gouvernante. Oh, Svetlana en avait fait baver à Katarina. Mais elle n’avait jamais montré aucun signe de faiblesse. Svetlana l’admirait, malgré le fait qu’elle soit au service de sa mère. Cette dernière n’avait aucune force de caractère, elle se contentait d’obéir aux normes qu’imposaient sa place dans la société, et son affection était tellement débordante que Svetlana soupçonnait être de l’hypocrisie pure. Ce n’était pas sa famille qui lui manquait pourtant, non, c’était les jeux qu’ils inventaient avec ses cousins. Les mêmes cousins qui ont fait ce qu’elle était devenue: une garce de première catégorie.
Svetlana soupira, assise sur son lit. Elle portait encore son bas de pyjama, et un débardeur blanc. Ses cheveux étaient en désordre, comme après une nuit agitée. Svetlana regarda les dernières paillettes argentées tomber sur le faux sol, puis elle la prit à nouveau, et l’agita pour que de nouveau, le nuage argenté tourbillonne encore. Svetlana se laissa hypnotiser par l’éclat d’argent qui tournait à l’infini. Ses souvenirs ne se rapportaient pas qu’à la Russie. Le tourbillon lui faisait penser à deux amants qui se retrouvent, pendant leurs ébats. Les draps de soie, froissés, qui sentaient encore la lessive aux pinèdes. Ses mains qui s’accrochaient aux draps, ses ongles qui lacéraient la soie. Et il y avait l’odeur de l’autre. Envoûtante, entêtante, cela tenait beaucoup de l’aphrodisiaque. Son odeur mélangée à celle de la sueur qui perlait sur sa peau, due à sa besogne, dans lequel il mettait beaucoup d’énergie. L’extase, à l’état pur, des corps qui tremblent avant de s’effondrer. La neige artificielle vient de tomber, encore une fois. Le rêve était fini. Svetlana, de rage, prit la boule à neige et la balança dans le tiroir de sa table de nuit. Un chtonk sonore retentit, et ce fut de nouveau le silence, seulement troublé par le claquement du vent automnal sur la vitre. Le vent qui s’engouffrait dans le conduit de la cheminée, apportant ainsi un léger courant d’air glacé dans la pièce. Mais ce chtonk résonnait à l’infini dans le cerveau de la Serpentard, se transformant peu à peu en un bruit de verre brisé. Svetlana avait désormais six ans et non plus dix-huit, et elle venait de casser l’une des innombrables vitres du salon, en jetant une balle trop fort. Les bouts de verre brisés se détachaient du cadre en bois, alors que le vent s’engouffrait à l’intérieur, faisant s’envoler les papiers dans un tourbillon blanc. Mais elle devra attendre longtemps avant de revoir la neige, et les seuls tourbillons qu’elle pouvait voir, c’étaient les tourbillons ocre et écarlates, le ballet des feuilles d’automne qui s’en allaient choir au sol, et qui à la première bourrasque étaient baladées. Svetlana baissa les yeux, et laissa son regard se perdre dans les motifs du tapis. Un tapis vert aux broderies d’argent, représentant d’innombrables motifs baroques, se répétant encore et encore. Svetlana prit la brosse qui était sur sa table de nuit, et elle entreprit de se démêler les cheveux. Histoire de focaliser son esprit sur autre chose, plutôt que des vieux souvenirs qu’elle n’avait même pas appelés à elle. Elle s’attacha les cheveux en une queue de cheval grossière et elle enfila un peignoir par-dessus ses vêtements de nuit.
Personne n’avait bronché quand elle avait lancé la boule à neige dans le tiroir au bois miteux, ils continuaient tous de dormir à point fermés. Dehors, c’était la nuit noire, le jour poindrait dans quelques heures à peine. Mais Svetlana n’avait pas sommeil. L’insomnie la prenait souvent , entre deux rêves. Tout ce qu’elle avait envie, c’est d’aller se poser dans la salle commune et réfléchir. Espérant ainsi regagner les faveurs de Morphée. Car pour l’instant, il ne semblait pas prédisposé à lui céder sa poudre magique. Le marchand de sable, quelle connerie! La jeune russe laissa son regard se perdre dans les flammes qui dansaient dans l’âtre, diffusant une lueur orangée et dansante dans la pièce.
[ouch, c'est nul >< Désolééééééée, c'est un début de topic. Je ferai mieux pour la prochaine réponse, juré] | |
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