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| Zsanders ; he can see you in the dark. DONE | |
| | Auteur | Message |
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Zsanders T. Wilde
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| Sujet: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Sam 30 Mai - 14:18 | |
| • ZSANDERS TENNESSEE WILDE •
« They are all the same. They see what they wanna see, and that's it. Stupid. I'm not saying I'm better - but maybe I am. Not because I'm smarter, or brighter. Absolutely not. I'm better because I'm two. »
extrait du journal de Zsanders T. Wilde, 14 ans.
Peut-être aurait-il dû y penser plus tôt. Il avait fini par lui aussi être berné par son propre reflet. Comment ne pas l’être ? Il avait toujours évolué à ses côtés. Parfois, il n’arrivait plus à distinguer où il s’arrêtait pour que l’autre commence. Ils étaient la même personne, la même âme fragmentée. Zsanders se demandait souvent pourquoi il se sentait si vide, puis, il comprenait. Il partageait son cœur avec lui. Sa vie était deux fois moins importante que celle des autres, car Czeslas la vivait aussi. Si l’un venait à disparaître, l’autre prendrait sa place, tout naturellement. Comme si rien n’avait changé. Un tressaillement, et le monde continuerait à tourner comme si rien n’était arrivé. Depuis toujours, ils n’étaient rien sinon l’autre. Ils voyaient par l’œil de leur double, ressentaient ce que l’autre éprouvait au même moment, sans comprendre pourquoi. Tout était faussé, brouillé, de telle façon que, quelque soit le prénom par lequel on le hélait, il relevait la tête, alerte. Il était né sous le nom de son frère, avait grandi avec le sien, il était l’un et puis l’autre, et cela s’inversait sans fin. Sous la surface, il n’était qu’un reflet, et parfois, il venait à s’interroger sur l’utilité de son existence, de leur existence. Pourquoi créer deux âmes séparées, si elles ne pouvaient vivre sans l’autre à ses côtés ? Il se sentait piégé, prisonnier de lui-même, de ces sentiments doubles et ces personnalités changeantes. Inconscients, ils continuaient pourtant à en jouer, et tout le monde se laissait entraîner dans leurs défis malsains. Un et puis l’autre, ils n’étaient qu’un.
Dernière édition par Zsanders T. Wilde le Sam 30 Mai - 14:34, édité 1 fois | |
| | | Zsanders T. Wilde
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| Sujet: Re: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Sam 30 Mai - 14:24 | |
| Il arqua un sourcil, son regard sombre posé sur son frère cadet. Ce dernier semblait râleur, et les restes d’une querelle s’était glissé entre eux, malaise planant dans l’air, menaçant. Ils ne se disputaient pourtant pratiquement jamais, mais quand c’était le cas, cela pouvait durer longtemps, ne s’arrêtant que lorsque l’un des deux décidait d’admettre son erreur, accordant à l’autre la victoire, du moins pour cette fois-là. Aujourd’hui cependant, l’aîné ne semblait pas enclin à laisser se prolonger le combat, chose particulièrement étonnante lorsqu’on connaissait son caractère et ses humeurs particulières. Il avait toujours été le plus renfermé des deux, et avait cessé très tôt d’être turbulent, suite à un accord qu’il avait passé avec son double. Aucun d’entre eux n’en avait jamais reparlé, cela s’était simplement fait, ils avaient échangé de rôle, et personne ne l’avait jamais remarqué. Qui aurait pu comprendre que deux enfants décident soudainement de prendre la place de l’autre ? Qui d’autre qu’eux, en tout cas ? Ils se comprenaient en un simple regard échangé, et c’était pour ça qu’un jour, ils s’étaient mis d’accord sur le fait qu’il était temps que les choses changent. Une réprimande de trop, les larmes qui ne demandent qu’à couler, une querelle parentale en fond sonore, et l’aîné dans les bras du cadet. Le temps qui s’écoule, et lorsqu’ils étaient ressortis, ils n’étaient plus les mêmes. Zsanders était Czeslas, et Czeslas était devenu Zsanders. Personne ne l’avait vu, personne n’en avait rien su. Il était passé du statut de l’enfant à problème de la famille à celui de l’enfant sage et discipliné en un clin d’œil, et n’avait jamais failli à son rôle depuis, du moins, il avait veillé à ce qu’on ne le voit pas en train de se trahir.
– Oh, allez, bitch, on ne va pas y passer la nuit, soupira-t-il. Le garçon le fusilla du regard, croisant les bras d’un air qui se voulait déterminé. Zsanders ne put s’empêcher de ricaner et se leva d’un bond, se dirigeant vers l’appui de fenêtre. Il savait qu’il ne tarderai pas à le suivre, il le sentait. D’ailleurs, tandis qu’il se forçait pour faire basculer la vitre, la main de Czeslas se posa à côté de la sienne, tirant d’un coup sec. Ils passèrent l’un après l’autre de l’univers douillet de leur chambre à celui, glacé, de la rue froide et peu rassurante. Leur plan était parfait. Leurs parents ne se réveilleraient pas avant l’aube, ils avaient un sommeil particulièrement lourd, et jamais, jamais ils ne se rendraient compte que leurs deux fils s’étaient échappés. Ils seraient revenus avant ça, leur mission accomplie. Surexcité, l’aîné des Wilde adressa un large sourire à son frère, qui lutta pour ne pas le lui rendre.
– Je le fais pas pour toi, bougonna Cze, apparemment bien décidé à afficher sa rancœur. – Encore bien, rétorqua Zsanders. Manquerait plus que tu deviennes sentimental. Son nez se fronça, signe de dédain évident chez le jeune garçon. Sa voix, résonnant comme celle d’un adulte, sèche et assurée, était pourtant celle d’un enfant de huit ans à peine. Il avait toujours été le plus mature, le plus terre-à-terre. Jour après jour, il avait l’impression de se vider de toute sensation. Czeslas était le seul à lui rendre son humanité perdue si tôt, bien qu’on puisse se demander si son frère ne s’apprêtait pas à suivre le même chemin que lui. Ils étaient tout deux peu enclins à compatir à la douleur d’autrui – seul le défi comptait. C’était probablement pour ça qu’ils se trouvaient là cette nuit, quand tous les enfants de leur âge dormaient paisiblement. C’était probablement pour ça qu’ils avancèrent sans crainte dans la rue qu’ils connaissaient si bien lorsqu’elle était éclairée, et c’est probablement pour cette raison qu’ils s’arrêtèrent d’un même mouvement à quelques pas de leur destination.
– Si la cinglée nous voit… commença l’un. – On court, termina l’autre. Enfin toi, t’es nul à la course, t’auras qu’à faire l’appât. Il étouffa un rire lorsque son double le poussa, vexé. Ce n’était qu’une boutade de plus, et chacun savait qu’ils préfèreraient mourir plutôt que de laisser tomber l’autre. Ils échangèrent un regard, inspirèrent la même bouffée d’air. Ils savaient exactement comment rentrer, ils avaient si souvent observé l’endroit, si souvent examiné les différentes manières de s’y introduire que ça ne pouvait que bien se passer. Alors ils s’avancèrent dans la nuit noire, sûrs d’eux bien que légèrement fébriles. Cette femme était réputée pour être complètement folle, et bien souvent, leur mère leur avait interdit de traîner trop longtemps devant les fenêtres poussiéreuses de l’habitation. Pourtant, aujourd’hui, ils étaient prêts à passer à l’action. A vrai dire, l’opportunité de pénétrer à l’intérieur de la maison ne s’était présentée que récemment, la veille pour être exact ; certains gamins du quartier ayant lancé une pierre dans une des fenêtres qui s’était quelque peu brisée sous le choc. Ils avaient dû faire vite, ne sachant pas combien de temps elle resterait dans cet état – car peu avant ça, ils avaient décidé d’abandonner, ne trouvant aucune issue valable. Elle n’avait pas encore été réparée, et un carton avait été posé pour ne pas laisser entrer le froid à l’intérieur. L’un des deux le poussa d’un geste un sec, et il tomba avec un bruit sourd sur le sol. Le garçon - Zsanders ou Czeslas, cela n’avait ici aucune importance – passa ensuite sa main entre les morceaux de verres brisés, et déverrouilla la fenêtre qu’il ouvrit ensuite d’un geste théâtral.
– Tu vois, c’était facile, en fait. Et, adressant un sourire orgueilleux à son frère jumeau, il se glissa avec agilité par l’ouverture, jetant un regard autour de lui. Il avança de quelques mètres dans la pièce silencieuse, et sursauta légèrement en entendant son double brusquement refermer la fenêtre derrière lui.
– Cze ! Tu veux qu’on se fasse prendre ? Sa voix se fit soudainement menaçante tandis qu’il lançait un regard furieux à son cadet, ce dernier lui rendant d’ailleurs sans se faire prier. Ils se retournèrent cependant brusquement en entendant des pas à l’étage, et se rapprochèrent l’un de l’autre, prêts à faire front ensemble. Le son s’éteignit cependant, et ils se détendirent en même temps, secouant la tête comme pour chasser une angoisse qu’ils ne voulaient pas ressentir. Ils n’étaient là que pour une chose. Vérifier si les rumeurs disaient vrai, s’il existait vraiment une fillette de leur âge enfermée dans la demeure. C’était, depuis quelques temps déjà, leur obsession. Ils voulaient être les premiers à le savoir, les premiers à la sauver, s’il le fallait. Les premiers à répandre le mot dans le quartier mal famé. Si les murmures dans la rue étaient horrifiés à l’idée que cela se révèle vrai, eux n’espéraient que ça, sans même songer à la douleur de l’enfant – si enfant il y avait. L’égoïsme se trouvait être une seconde nature chez Zsanders, et tandis qu’il gravissait les marches de l’escalier grinçant, il s’imaginait en train de fanfaronner à l’école le lendemain, parlant de cette gamine qu’il aurait secourue des griffes de la tarée du coin. A cette idée, il eut un léger sourire, et pressa son frère d’un coup d’œil. Celui-ci, cependant, se trouvait juste derrière lui, et semblait tout aussi pressé puisqu’il le dépassa en quelques enjambées. L’aîné, agacé de se voir voler la place de meneur, tenta de punir le garçon, qui rata la dernière marche, se trébuchant au passage sur la dernière marche. La suite se passa très vite. Il heurta un meuble, et le vase posé dessus vacilla dangereusement, heurtant finalement sous leurs yeux ébahis le sol dans un bruit déchirant. Ils entendirent un bruit, un lit qui grince, un ronflement plus sonore que les autres. L’un voulut retourner en arrière, vaincu par sa peur, mais l’autre le poussa en avant, et, alors qu’ils entendaient une porte qui se déverrouillait, ils pénétrèrent dans une pièce sombre, se disputant à mi-voix, incapables de déterminer qui était le fautif de toute cette histoire. Une voix à leur gauche les fit sursauter, et, tournant la tête au même instant, ils aperçurent une tête rousse et de grands yeux qui les observaient, apparemment sous le choc.
– On est là pour te sauver, déclara solennellement Zsanders, un sourire rassurant aux lèvres. Il y eut un instant de flottement, puis la fillette se mit à hurler.
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| | | Zsanders T. Wilde
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| Sujet: Re: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Sam 30 Mai - 14:29 | |
| Il était paresseusement allongé sur le matelas réchauffé par leurs ébats, son regard froid posé sur la silhouette galbée de Sheena Johnson, jeune Gryffondor de quatrième année qui s’était amourachée de lui, du moins le croyait-elle, dès le début de l’année. Depuis, elle était souvent passée dans ses draps, une lueur reconnaissante au fond de ses prunelles, comme si elle se sentait privilégiée par rapport aux autres. Elle ne l’était pas, évidemment, mais pourquoi briser les rêves d’une jeune naïve ? Elle était exaspérante de joie de vivre, stupide et fade, mais terriblement soumise et prête à faire tout ce qu’il lui demanderait de faire. Tout à fait le genre de son frère. Il eut un sourire ironique à cette idée, et la tira d’un geste souple lui, posant ses lèvres sur les siennes sans douceur. Mordant sa lèvre inférieur, il savoura le goût électrique du sang sur la lèvre, et, satisfait de l’entendre gémir, l’attira davantage à lui, faisant glisser ses mains sur sa taille parfaitement dessinée. Elle opposa une légère résistance, tentant vainement de s’éloigner. – Non, s’il te plait, j’ai cours de… Il la fit basculer sur le lit pour la faire taire, un sourire de prédateur éclairant son visage sombre. Elle entoura aussitôt sa taille de ses jambes, collant son bassin au sien, tandis qu’il faisait sauter les boutons du chemisier qu’elle venait à peine d’enfiler. Il enfouit sa tête dans son cou, s’amusa à le mordiller, testant ses réactions. Elle se laissa faire quelques temps, puis le repoussa sans conviction d’abord, puis plus fermement ensuite, et tout dérapa. Le jeune homme poussa un grondement mécontent, sa respiration hachée l’empêchant de formuler une phrase de façon cohérente. Sheena gloussa, l’air extatique et, à cheval sur lui, laissa glisser sa main le long de son torse avant de la stopper brusquement, un sourire taquin aux lèvres.
– C’est pour toutes les fois où je suis arrivée en retard à cause de toi, mon cœur. Je t’avais dit que je me vengerais ! A proprement parler, c’était faux : elle ne lui avait pas dit, du moins pas directement. Emprisonnant ses poignets dans ses mains, il lui jeta un regard brûlant qui la fit rougir. Elle jeta un coup d’œil nerveux à la porte, manifestement en proie à la plus terrible des hésitations. Les plaisirs de la chaire contre le poids du savoir. Lui-même aurait eu du mal à se décider, s’il avait dû se trouver en classe à ce moment-là. Ainsi, lorsqu’il la vit secouer la tête et pousser un soupir, il la laissa se dégager sans se plaindre. Le jeu était terminé, en tout cas pour l’instant. Il la regarda terminer de s’habiller en silence, apparemment pressée de s’en aller, sans même tenter de la retenir. Elle se retourna pour lui dire au revoir, lui adressant un signe de la main de loin, et il se retint tant bien que mal d’éclater de rire ; la pauvre serait tombée directement dans ses bras si elle n’avait dû ne serait-ce que faire un pas de plus vers lui. Alors il abattit sa dernière carte tandis qu’elle s’apprêtait à franchir la porte.
Fermant les yeux, il savoura le bruit d’une porte qu’on claque, du sac qui tombe à terre, des pas précipités, et sentit ses lèvres chaudes se presser sur les siennes, encore et encore, tandis que des mains expertes défaisant déjà la boucle de sa ceinture. Il passa la main dans les mèches blondes de la jeune fille, enorgueilli par l’idée de sa nouvelle victoire, sans en être totalement surpris.
– Tu me tueras, Czeslas, murmura-t-elle ensuite au creux de son oreille. Et un sourire moqueur éclaira fugitivement le visage de Zsanders T. Wilde alors qu’il explorait encore une fois les courbes de l’ingénue. | |
| | | Zsanders T. Wilde
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| Sujet: Re: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Sam 30 Mai - 14:31 | |
| La violence éclate, quelque chose se brise en lui. Il voit son visage, son regard suppliant, et son poing se lève, encore et encore. Le sang gicle, et la haine monte par vagues. Les souvenirs défilent, le couteau qu’il laisse glisser sur sa peau pâle, ses gémissements, savant mélange de désir et de peur. Il joue avec le feu, repousse ses limites un peu plus loin, sans jamais les dépasser. Jusqu’à aujourd’hui. Dix-huit ans, un surplus de rage, et le contrôle qui lui échappe parfois. Elève mesuré, brillant, adoré par ses professeurs, fierté de la famille. Jamais un pas de travers, angelot au sourire glacé, parcours parfait, et dans ses yeux brille l’ennui. Des années. Des années qu’il se conforme à cette règle, à cet accord qu’ils ont passé étant gosses. Des années qu’il étouffe la pire partie de lui, pour se donner l’apparence sans pli d’un adolescent calme et modéré. Il était pourtant voué aux enfers, car ses pensées étaient loin de refléter ses actions. Il était le mal en personne, et chacun de ses regards chaleureux exprimaient en fait le pire des mépris. Il ne pouvait simplement pas l’afficher, car c’était ce qui avait été décidé. Il se refusait toute tentation, regardant parfois avec envie son frère plonger dans la drogue et l’alcool quand lui finissait un travail jusqu’à l’aube. Il avait le beau rôle. Celui qui imposait le respect, l’admiration parfois, son intelligence et sa maturité étalées à la vue de tous. Il était ennuyeux de perfection, et ses écarts de conduite étaient bien vite attribués à Czeslas. C’était facile, ils se ressemblaient tellement. Chaque mauvaise action était celle de l’autre, et le mérite lui revenait tandis qu’il calmait le soi-disant fautif. Son double était trop impulsif, trop irréfléchi. Lui-même pouvait passer des heures à planifier son prochain coup, s’occupant de chaque détail afin de ne pas se faire prendre. Il était drôle d’être pris pour le prince charmant, il l’était encore plus de voir l’expression charmée de ses victimes se transformer soudain en effroi face à ses mots tranchants. Il passait du sauveur héroïque au monstrueux bourreau avec la facilité de celui qui avait passé sa vie à mentir. L’illusion était belle, et surtout, jouissive. Il n’avait jamais fait une seule erreur. Jusqu’à présent. Elle l’avait simplement irrité, idylle de vacances sans importance, soudain devenue le symbole même de ce qui l’empêchait d’exister. Elle parlait trop, sans jamais s’arrêter, elle riait, s’accrochait à lui, refusait parfois de lui céder. Il ne l’avait pas supporté, pas ce soir-là en tout cas. Et c’était arrivé. Il avait suffi d’un mot de trop, et il l’avait plongée dans l’enfer qu’il vivait au quotidien. Il était maintenant incapable de stopper, et chaque coup lui prodiguait un immense soulagement qui, bientôt, le conduirait à sa perte. Comment expliquer le bruit sourd dans ses oreilles, comment décrire ses entrailles serrées, ses yeux fous, et sa colère de l’entendre hurler, hurler, hurler ?
Hors de contrôle. Adolescent mesuré. Il devait se calmer. Hors de contrôle. La pauvre pleurait, suppliait. Il devait arrêter. Le sang maculait son poing serré, et coulait de son beau visage. Hors de contrôle. La pièce tournait, et sa tête était prête à exploser. Il avait l’impression de ne plus être lui, spectateur muet d’une scène d’horreur glauque qui l’aurait fait rire en temps normaux. Pourquoi ne riait-il pas cette fois-ci ? Il devait arrêter. Reprendre le contrôle. Tout de suite.
– ZSANDERS ! Zsanders, ARRÊTE. La voix, lointaine, et les mains de son frère qui le tirent en arrière, autoritaires. Il s’écroule, tremblant. Elle sanglote doucement, semble apeurée, et il la regarde en penchant la tête, dérouté, prêt à la consoler. Elle glapit, et il s’étonne. Elle riait, d’habitude. Elle riait toujours quand il l’attachait au lit, quand il la prenait avec force, elle rejetait la tête en arrière et s’accrochait à lui comme à une bouée. Aujourd’hui, elle s’écarte, et il ne comprend pas. Il se sent tellement loin. Son frère s’approche de la fille, il ne connait plus son nom, et elle hurle, se recule, tente de ramper loin d’eux. Ils sont trop semblables, elle se retrouve face à deux bourreaux pour le prix d’un. Cela avait toujours été comme ça. Ils étaient toujours deux, face à n’importe quel problème, ils se retrouvaient, luttant ensemble. L’un étouffait les excès de l’autre, et ce dernier obligeait le premier à ressentir. Ils étaient la balance, l’équilibre. Et pourtant cette fois-ci, ils étaient tout les deux incapables de réfléchir, figés devant ce qu’ils avaient fait. Non. Ce que Zsanders avait fait. Pour une fois, il était le seul coupable. Pour une fois, tout reposait sur ses épaules, et ce n’était pas en laissant son frère porter le chapeau qu’il s’en sortirait. Il eut un hoquet de stupeur, jeta un coup d’œil paniqué au cadet. Il était censé être celui qui prenait la décision finale, celle qui leur permettrait de s’en sortir. Czeslas agissait, lui, il réfléchissait aux conséquences. Et celles qui semblaient arriver n’étaient pas des plus réjouissantes. La victime sembla s’en rendre compte, et, tentant dans un brusque élan de courage de s’enfuir, elle se leva d’un bond, se trébuchant et voulant filer vers la sortie.
Un jet de lumière traversa la pièce et la jeune fille s’écroula, immobile. Le plus jeune des Wilde avait la main levée, sa baguette glissée entre ses doigts fins. Il jeta un coup d’œil déterminé à son frère qui se leva tant bien que mal, incapable de parler.
– Lave-toi les mains. Je vais m’occuper de son visage, et puis on lui fera oublier, déclara ensuite calmement Czeslas. Il hocha la tête et se dirigea d’un pas chancelant vers l’évier. Les rôles étaient inversés, dans un quotidien si familier que la situation ne lui paraissait presque plus étrange. Quand les choses tournaient mal, ils changeaient de place, et c’était tellement naturel qu’il passa ses mains sous l’eau froide sans rechigner, sûr à présent que tout allait bien se passer. Une fois cela fait, il retourna auprès de son frère, occupé à soigner les plaies de la fille. Dans un brouillard flou, il tenta de se rappeler son prénom, et les flashs défilèrent dans sa tête. Il ne l’avait jamais prononcé, cela lui avait tout simplement paru sans importance. Déglutissant, il comprit qu’il expérimentait pour la première fois de sa vie la culpabilité. Puis, il croisa le regard quelque peu fuyant de Czeslas et se durcit instantanément. Pas de place pour la faiblesse. Ce qui était fait était fait, il était temps qu’il reprenne sa place. Alors il plongea la main dans sa poche, et, une fois les blessures devenues invisibles, leva sa baguette, satisfait de voir qu’il ne tremblait déjà plus.
Et, tandis qu’il effaçait ses souvenirs, il prit soin de détruire toute trace de remords qui aurait tenté de persister en lui. | |
| | | Zsanders T. Wilde
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| Sujet: Re: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Sam 30 Mai - 14:33 | |
| • pseudo; Eva. • âge; quinze ans et demi. • avatar; Cesar Casier. • règlement; la poudre d'escampette s'en va au loin. • autre; enfin fini *o*
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Zsanders ; he can see you in the dark. DONE Dim 31 Mai - 16:25 | |
| On dira donc Serpy comme ton frère =P. |
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| | | | Zsanders ; he can see you in the dark. DONE | |
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