« Madame Nielson ! Je suis heureuse de vous voir en si bonne santé malgré votre état… » Baissant alors lentement ses deux prunelles grises, la jeune femme observa le ventre gonflé de la femme à qui elle s’adressait. Un sourire radieux vint étirer ses deux fines lèvres, avant de relever le visage pour fixer le regard amusé de son interlocutrice
« Il serait néanmoins préférable que vous restiez chez vous, il doit bientôt arriver n’est-ce pas ? » « Oui Astride, il est prévu pour la fin du moi de Décembre selon mon Médicomage. Autant dire dans deux semaines » Ce qui était en clair : bientôt. Certes, une femme enceinte de neufs mois était d’ordinaire sensée resté alitée et se reposer, mais Madame Nielson n’était pas comme ça. Elle ne pouvait pas rester sans rien faire et il fallait d’ailleurs qu’elle voit son cher et tendre mari aujourd’hui, sinon elle sentait l’ennui la rongeait crue comme une aubergine
« Pouvez-vous me dire où est mon époux ? Je suis venue le voir » Cherchant dans un gros grimoire poussiéreux, la secrétaire chercha l’emploi du temps du dirigeant de cette entreprise. L’ayant ensuite trouvé, elle releva la tête et regarda la femme par-dessus ses grosses lunettes bleues.
« Vous avez de la chance, Monsieur Nielson est revenu d’une réunion il y a moins d’une heure. Il doit être en ce moment dans son bureau… » Refermant son grimoire d’un geste, ôtant ses lunettes de son nez aquilin ; Astride adressa un agréable sourire à cette femme qu’elle admirait tant
« Voulez-vous que je vous aide à vous y rendre ? Il serait plus prudent… » « Non ! » Madame Nielson avait levé sa main droite, coupant la parole à la femme. Son autre main placée sous son gros ventre, elle lui sourit chaleureusement
« Je vous remercie Astride, mais je pense pouvoir m’y rendre seule » La femme enceinte tourna alors lentement les talons, se dirigeant vers le long couloir où se trouvait une multitude de portes menant chacune à un bureau. Elle connaissait le chemin par cœur, sur le bout des doigts. Il fallait en même temps préciser, qu’elle ne comptait plus les fois où elle avait rejoint son mari à son travail pour qu’ils rentrent ensembles tous les deux chez eux. C’était une attention qu’appréciait beaucoup Monsieur Nielson et dont il ne se lasserait jamais. Bien que ces derniers temps, il lui avait formellement interdit de sortir de la maison, sous peine de recevoir un lourd sermon lorsqu’il rentrerait. Il avait d’ailleurs mis leur fidèle servante au courant, comptant sur elle pour veiller sur sa femme adorée. Elle était la prunelle de ses yeux, la perle rare. Et elle portait désormais son enfant, alors raison de plus pour la séquestrer chez eux pour qu’elle reste au calme. Oui, il était protecteur et très attentionné envers sa petite famille. Un joli sourire amusé s’étira sur ses lèvres, alors qu’elle posa sa main sur la clenche de la porte qui laisserait place au bureau de son époux. Sans hésiter, elle ouvrit cette dernière et ses yeux émeraude se fixèrent immédiatement sur cette silhouette masculine qui lui faisait face.
« Astride…je vous ai déjà demandé à maintes reprises de bien vouloir toquer avant d’en… » Tout en parlant, l’homme avait levé les yeux vers la personne qui venait d’entrer. Il s’arrêta soudainement de parler, voyant qu’il se trompait sur l’identité de la jeune femme.
« Ambre ?! Qu’est-ce que… » Stupéfait, incrédule, pris au dépourvu ; Owen Matthew Travis Nielson se leva subitement de son siège, avançant déjà vers sa femme une fois le bureau contourné. Il posa automatiquement une main sur son ventre, tandis que la seconde replaça une mèche blonde qui lui tombait sur le visage
« Ne t’avais-je pas dis de rester chez nous, tranquillement installée dans le lit pour te reposer chérie ? Tu sais bien que je ne veux pas que tu t’aventures comme ça dans Londres avec un enfant de neuf moi dans le ventre… » Tout en parlant, il l’avait amené à s’assoir sur un canapé qui était placé contre l’un des murs de son bureau. S’asseyant à ses côtés, Owen observa longuement sa femme – voulant s’assurer que tout aller bien pour elle.
« J’avais envie de te voir ! Je crois que je vais devenir folle à rester couchée toute la journée… » Regardant alors le regard envoutant de couleur chocolatée de son mari, Ambre sourit malicieusement à son époux
« Tu ne vas pas me dire que cette visite surprise ne te ravis pas… ? » « Non, elle ne me ravit pas du tout… » Ses yeux guettaient la réaction de la jeune femme suite à cette réponse qui était sans aucun doute, celle qu’elle n’attendait pas. Owen n’eut pas longtemps à attendre, Ambre se leva rapidement face à cette réponse des plus abjectes. Elle avait fait tout ce trajet à pied avec un chérubin dans le ventre qui ne faisait qu’écraser ses pauvres chevilles à chaque pas qu’elle faisait ; et mÔnsieur ne trouvait rien d’autre à lui rétorquer ?! Pauvre Troll. S’aidant en s’appuyant contre le canapé, Ambre se leva. Owen l’imita promptement en la voyant se diriger vers la porte qui était fermée. Avec aisance et rapidité, il la rattrapa en prenant l’une de ses petites mains. La tournant légèrement pour qu’elle lui fasse face, l’homme prit ensuite sa seconde main et la colla contre lui avec un sourire goguenard. Un sourire qu’Ambre connaissait que trop bien.
« Range moi ton vieux sourire de Vipère et lâche moi ! » Certes, elle ne pensait pas un seul de ses mots, mais elle n’allait pas le lui montrer. Il l’avait vexé avec sa réponse, elle voulait désormais rentrer chez eux, mais SEULE.
« Sourire de Vipère ? » Un rire mélodieux et cristallin suivit cette question rhétorique qu’Owen prononça. Il passa alors une de ses mains sur la joue droite de la femme, laissant glisser ses doigts le long de ses traits fins, pour finir sur son menton. Il le lui leva lentement, voulant croiser ses deux perles émeraudes qui le faisait fondre à chaque fois
« Mon petit Piaf adoré… » Hum, voix suave et chaude qu’il laissa se perdre contre ses lèvres, tandis qu’il tentait de lui redonner le sourire. Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait plus appelé de la sorte. Peut-être même depuis qu’ils avaient quitté Beauxbâtons. Vipère & Piaf. Deux surnoms en l’honneur de l’école de sorcellerie Poudlard, dans laquelle tous deux auraient voulu allé si elle n’avait pas été fermée. Ils avaient alors imaginé dans quelle maison ils se seraient retrouvé et l’évidence était là : Serpentard pour lui & Serdaigle pour elle
« Ta visite ne me ravis pas, elle m’enchante à un point que tu n’imagines même pas… » Il lui avait tendrement susurré ces mots à l’oreille, sachant qu’elle y était terriblement sensible. Owen sentit donc sans difficulté sa femme frémir de toute son échine en sentant ce souffle chaud se perdre contre son oreille droite. L’homme laissa ensuite ses lèvres parcourir le cou de sa femme, déposa sur son passage de doux baisers. A chaque fois qu’il en déposa un de plus, il sentait Ambre faillir davantage. Elle l’arrêta subitement, capturant ses lèvres à l’aide des siennes en un délicieux baiser. Il avait gagné, elle ne partirait plus. Un sourire victorieux sur le visage, Owen la regarda tout en conservant ses deux mains sur ses hanches, pendant que celles d’Ambre se perdaient dans le chevelure de son mari.
« On ne t’a jamais dit de ne pas vexer une femme enceinte ? C’est mauvais. Non pas pour le bébé, mais pour toi mon cher ! » « On te t’a jamais dit de rester dans ton lit parce que tu es une femme enceinte ? C’est mauvais. Pour le bébé, et pour toi ma chère ! » « Haha…Je te l’ai dit, je n’arrive pas à rester plus d’une minute couchée sans rien faire…Aide moi à m’assoir sur ton canapé au lieu de faire le malin tu veux ? » Un sourire amusé survint sur les lèvres du Monsieur Nielson, tandis qu’il s’exécutait en aidant sa moitié à prendre place sur le canapé moelleux.
« Mais dis moi, comment as-tu réussi à échapper à la surveillance de Constantine notre chère servante ?Ambre détourna les yeux du regard de son mari. Elle laissa ses deux perles émeraude parcourir quelques secondes la pièce dans laquelle elle se trouvait. Des croquis de ballais magiques étaient placardés partout sur les murs, des modèles réduits de ballais tournoyaient dans les airs à quelques centimètres du plafond. Des photos encadrées montraient également Owen en compagnie de tous les plus grands joueurs de Quidditch du monde. Ce qui était en réalité, une décoration tout à fait normale pour quelqu’un qui dirigeait la plus grosse entreprise d’Angleterre destinée à imaginer, fabriquer et concevoir des ballais magiques très performants pour des joueurs de haut niveau. Owen avait réussi à mener son entreprise à une place considérable sur le marché des ballais magiques. Il était apprécié pour son naturel et sa sympathie légendaires. Deux traits de son caractère qui différait des autres chefs d’entreprise sorcier provenant d’une lignée de sang-pur. Tous pourris jusqu’à la moelle, de pauvres gobelins dans l’âme ! Souriant en pensant à eux de cette manière, Ambre reposa sa pleine attention sur son mari.
« Je l’ai attaqué avec une tapette à mouche, surprise elle n’avait pas pu riposter. Alors je l’ai ballonnée et je l’ai séquestrée dans le placard jusqu’à mon retour » Souriant alors de toutes ses petites dents blanches, une lueur amusée dans les yeux et un air des plus angéliques ; Ambre poursuivit :
« Pourquoi ? » « Parce que je lui avais formellement interdit de te quitter ne serait-ce pendant une seconde. Je savais que trop bien que tu t’échapperais comme tu l’as fait… » Riant d’amusement, Owen fut rejoint par sa femme qui se mit à rire elle aussi. Elle se stoppa néanmoins quelques secondes après, ressentant une vive douleur dans le ventre. Grimaçant en sentant la souffrance lui tirailler le ventre, elle posa instinctivement sa main sur son abdomen. Intrigué mais surtout inquiet, Owen se pencha vers elle pour dégager ses longs cheveux blonds de son visage pour voir ses yeux.
« Ca va ma chérie ? » « Oui…ça doit être le bébé qui…Aïe ! » « Tu es sûre que tout vas bien ? » « Certaine. J’ai déjà ressenti ça en venant ici et c’est ensuite parti, ça va aller ne t’en fait pas… » « Tu en a déjà ressenti… ? Je t’emmène à Ste Mangouste sur le champs ! » « Non, ça va aller Owen je… » « Tu vas venir avec moi sans discuter oui, à moins que tu ne tiennes réellement à mettre notre premier enfant au monde dans mon bureau. J’en serai vraiment très touché, mais je pense que mon canapé ne supportera pas… »Attrapant sa veste et sa baguette magique, Owen vint aider sa femme à se lever, la maintenant par la taille une fois l’un de ses bras passé derrière son dos. Direction Ste Mangouste sans plus tarder. Heureusement que l’hôpital n’était pas loin, Ambre ne pouvant pas se permettre de transplaner dans son état.
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« C’est dingue, il ressemble à vieux gobelin croisé avec un troll ! Ca doit-être à cause de sa petite peau fripée…ou alors de son regard noisette qui fout les pétoches. Il tient de toi de ce côté Owen ! » « Je te remercie Maximilien, pour cette brillante réflexion…Eloigne toi de mon fils tu veux bien ? Je n’ai pas envie que tes idées mal tournées ne déteignent déjà sur Rumer » « C’est mon neveu je te signale cher beau-frère ! Et c’est quoi ce prénom ? Rumer ? » « C’est un joli prénom ! » « Absolument. Un prénom bien mieux agréable que Maximilien je dois dire… » Riant aux éclats, Owen regarda la tête stupéfaite du concerné qui ne s’était pas attendu à une telle réplique de la part du mari de sa grande sœur. Posant alors ses yeux bleus sur l’homme qui lui faisait face, Maximilien lui adressa un sourire amusé.
« Espèce de vieux Scroutt ! » Regardant à nouveau le petit être qui gigotait en le fixant de ses gros yeux globuleux, Maximilien reprit pour lui-même :
« C’est pas grave mon p’tit, même si t’as un prénom à coucher avec un Hybride, je t’apprendrai tous les secrets pour faire tomber toutes les filles à tes pieds. Méthode Maximilien Phillips ! Tu seras un vrai tombeur mon p’tit gars…Bon, peut-être pas aussi doué que moi, mais presque tu verras ! » « Hum…tu parles de cette méthode grâce à laquelle tu es toujours chez tes parents comme un pauvre célibataire ? » Un rire retentit une nouvelle dans la pièce, tandis que Maximilien pestait contre cette remarque. Ambre prit son fils dans ses bras, s’asseyant dans un des fauteuils de la chambre d’hôpital. Elle le berçait tendrement, le dévorant des yeux pendant que les deux hommes se chamaillaient comme à leur habitude.
« Je t’interdis de devenir comme ton oncle, tu m’as bien comprise ? » Souriant d’amusement, elle prit sa petite main dans la sienne alors que son garçon gigotait encore
« Bienvenue parmi les Nielson, Rumer Travis… » 
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