Betsalel E. Revenge
ronron ▬ rape me, rape me my friends. again and again.
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| Sujet: betsalel ; don't lose your faith in love. Mar 30 Juin - 2:31 | |
| Betsalel E. Revenge ON CROIT AU SANG QUI COULE, ET ON DOUTE DES PLEURS
BETSALEL ELOAH SCYLENCE KAIN, REVENGE.
Il n'a perdu chez lui ni ses biens ni son rang. Devant Dieu, devant tous, il s'assoit à son banc. Ce qu'il a fait de mal, personne ne l'ignore; On connaît son génie, on l'admire, on l'honore. Seulement, voyez-vous, cet homme, c'est don Juan. Etait-ce donc mon tour de leur parler de toi, Grande ombre, _____ [ et d'où viens-tu pour tomber jusqu'à moi? C'est qu'avec leurs horreurs, _______ [leur doute et leur blasphème, Pas un d'eux ne t'aimait, don Juan; et moi, je t'aime Comme le vieux Blondel aimait son pauvre roi. Oh! qui me prêtera le manteau voyageur, Pour te suivre en pleurant, candide corrupteur! Qui me déroulera cette liste homicide, Cette liste d'amour si remplie et si vide, Et que ta main peuplait des oublis de ton coeur! Trois mille noms charmants! trois mille noms de femme! Pas un qu'avec des pleurs tu n'aies balbutié! Elles t'aimaient pourtant, ces filles insensées Que sur ton coeur de fer tu pressas tour à tour; Le vent qui t'emportait les avait traversées; Elles t'aimaient, don Juan, ces pauvres délaissées Qui couvraient de baisers l'ombre de ton amour, Qui te donnaient leur vie, et qui n'avaient qu'un jour! Mais toi, spectre énervé, toi, que faisais-tu d'elles? Ah! massacre et malheur! tu les aimais aussi, Toi! croyant toujours voir sur tes amours nouvelles Se lever le soleil de tes nuits éternelles, Te disant chaque soir: "Peut-être le voici", Et l'attendant toujours, et vieillissant ainsi! Demandant aux forêts, à la mer, à la plaine, Aux brises du matin, à toute heure, à tout lieu, La femme de ton âme et de ton premier voeu! Prenant pour fiancée un rêve, une ombre vaine, Et fouillant dans le coeur d'une hécatombe humaine, Prêtre désespéré, pour y chercher ton Dieu. N'en était-il pas une, ou plus noble, ou plus belle, Parmi tant de beautés, qui, de loin ou de près, De son vague idéal eût du moins quelques traits? Que ne la gardait-il! qu'on nous dise laquelle." Toutes lui ressemblaient, - ce n'était jamais elle; Toutes lui ressemblaient, don Juan, et tu marchais! Tu n'as jamais medit de ce monde stupide Qui te dévisageait d'un regard hébété; Tu l'as vu, tel qu'il est, dans sa difformité; Et la vierge aux yeux bleus, sur la souple ottomane, Dans ses bras parfumés te berçait mollement; De la fille de roi jusqu'à la paysanne Tu ne méprisais rien, même la courtisane, A qui tu disputais son misérable amant; Mineur, qui dans un puits cherchais un diamant.. |
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Tu retrouvais partout la vérité hideuse, Jamais ce qu'ici-bas cherchaient tes voeux ardents, Partout l'hydre éternel qui te montrait les dents; Et poursuivant toujours ta vie aventureuse, Regardant sous tes pieds cette mer orageuse, Tu te disais tout bas: "Ma perle est là dedans." **** extrait de Namouna, de Musset, Chant n°3, ici | |
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