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 — Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve|

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Lust W. Kenwood

Lust W. Kenwood


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— Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve| Empty
MessageSujet: — Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve|   — Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve| EmptyLun 20 Juil - 22:46

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— Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve| Zvcvh3
Svetlana && Lust

    ▬ Jeux, Séduction, Amusement.
    ▬ Je t'aime moi non plus
    Citation :
    Douce Svetlana,

    Tu te demandes qui je suis ?! C’est une surprise mais ne t’inquiète pas tu ne seras pas déçue. Es tu prête à me rejoindre à neuf heures tapante à l’orée de la forêt interdite pour une virée à deux ?! Je te promets une soirée où les surprises seront de taille et où tu ne risques pas de t’ennuyer. Alors oseras-tu relever le défi de venir ?! Ou auras-tu trop peur de braver les sombres recoins de la forêt et de découvrir qui je suis ?! Je t’attendrais, ne me déçois pas.

    Ton intrigant admirateur.

    Un sourire se dessina sur le visage de Lust alors que sa plume voguait sur le parchemin en dessinant les dernières courbes des mots de son message. Le jeune Serpentard, dont le visage était marqué par la fatigue des dernières nuits qui s’étaient révélées très courtes, n’avait pas trouvé d’autre divertissement que t’envoyer une lettre anonyme. A défaut de travailler comme beaucoup de ces camarades, il prenait un malin plaisir à s’amuser et lancer des défis à plusieurs de ces camarades. Sa victime ?! Svetlana, sa douce amie de Serpentard. Ensemble ils entretenaient une relation bien ambigüe, c’était à la fois une amitié et un jeu de séduction. Lust n’avait jamais caché son envie de faire de la jeune fille une de ses conquêtes d’un soir. Mais elle avait toujours réussi à repousser ses avances, à le faire languir. Ce jeu était malsain mais ça ne dérangeait pas le jeune homme qui aimait bien que ses « victimes » comme il aimait les appeler lui résiste. C’était une façon pour lui de faire en sorte qu’elles craquent. Et à ce jeu tous les coups étaient permis. Les petites attentions, les cadeaux, les sous-entendus, les demandes plus explicites, les regards, les moments passés ensemble. Jusque là, tous ses stratagèmes – Lust comparait un peu la séduction comme un jeu où il fallait se montrer un fin stratège, où il fallait faire preuve d’une certaine originalité et folie pour arriver à conquérir sa proie, une sorte de chasse – avaient été vain. Mais il ne renonçait pas, loin de là. Cette lettre en était la preuve, il connaissait le côté curieux et joueuse de Svetlana. Son orgueil allait la pousser à relever le défi. Il savait qu’elle voudrait savoir qui était cette étrange inconnue. Il voulait juste se retrouver en tête à tête avec elle. C’était la première étape du plan qu’il avait mis en œuvre le matin même et qu’il espérait mener à son terme.

    Lust relu son message. Il accentua son sourire en imaginant la tête que la jeune fille allait faire en recevant tout d’abord ce message puis ensuite quand elle verra qu’il ne s’agissait ni plus ni moins de lui. Pour le jeune homme, il n’y avait aucun de doute elle allait venir, elle avait un esprit joueur et n’hésiterait pas à savoir de qui provenait cette mystérieuse lettre. Il la plia en quatre et envoya un des hiboux de la volière porter ce message à son amie. Une fois cette mise en scène finie, Lust retourna dans la salle commune des serpentards. Il était fatigué, épuisé des dernières soirées plus festives, plus régulières et surtout plus délurés. Depuis les récents attentats qu’avaient connus le château, Poudlard était un petit peu en dessus dessous et beaucoup d’étudiant essayait d’oublier ce qu’il s’était passé par les fêtes et les rigolades. Ce qui ne déplaisait en rien Lust. Adepte notoire des fêtes. Grand consommateur d’alcool et de produit illicite –selon les lois-. Véritable fêtard et séducteur dans l’âme, le jeune homme en profitait un maximum. Comme beaucoup de ses camarades, tout ce qui s’était passé ne révélait rien de bon et il fallait en profiter maintenant quitte à pousser l’extrême. Et je vous assure, le vert et argent avait bien suivi cette philosophie. Pour sur, il en profitait un maximum. Peu être un peu trop même … au point de délaisser plus que jamais les cours. Il ne travaillait quasiment plus. Il se laissait bien trop aller aux yeux de la plupart des habitants de Poudlard mais lui s’en moquait bien.

    Allongé sur le lit de sa chambre, Lust ferma les yeux. La chambre était vide, ses camarades s’étaient éparpillés aux quatre coins du château pour faire diverses activités. Lust n’avait plus la force de bouger. Il était fatigué. Epuisé. Il avait passé la nuit dernière dans le lit d’une de ses amantes –dont il ne se souvenait plus de son prénom- d’ailleurs, il ne se souvenait plus de sa soirée non plus. Il avait encore goulument bu d’incalculable verre d’alcool et boisson en tout genre et fumé quelques joins et autre. Il soupira. Chaque jour il se disait que cette vie ne pouvait pas durer éternellement et qu’un jour ou l’autre il allait devoir « rentrer dans les rangs », prendre sa vie en main comme sa mère lui avait tant dis –plutôt crié-. Et comme à chaque fois, il repoussait cette échéance. Depuis la mort de son jumeau, il se sentait tellement responsable qu’il pensait que s’autodétruire était le meilleur moyen pour se punir. Sa mère lui avait tellement reproché la mort d’Envy que dans son esprit, il était totalement responsable. Même si en rien il n’était en cause, il n’’aurait jamais pu empêcher la voiture de percuter son frère, elle roulait si vite, elle était si grosse. Mais quand vous voyez dans les yeux de votre génitrice, qu’elle regrette que vous soyez en vie, cette idée rentre dans votre esprit. Et le seul moyen d’oublier tous ses maux étaient de s’évader dans un monde de débauche, un monde où on oublie vite tout sens de moral. Un monde où on oublie vite ses douleurs. Un monde où on ne pense plus du tout. Un monde où l’on meurt à petit feu tout simplement.

    Lust passa ses bras derrière sa nuque et regarda le plafond sombre de la pièce. Il pensa de nouveau à la rencontre de ce soir. Il préparait sa tactique de séduction, les petites choses qu’il allait lui dire. Il sentait qu’elle allait craquer. Plusieurs signes avaient prouvé qu’il n’en était pas loin. Elle était plus tendue en sa présence, moins sûr d’elle. Elle se rapprochait de plus en plus de lui. Elle vacillait, il en était persuadé. Il bailla. Ses paupières étaient lourdes. Très lourdes. Il respira un coup puis ferma de nouveaux ses yeux. Morphée ne mit pas longtemps pour emmener le jeune homme dans un monde de songerie et de rêverie –voir de cauchemar et d’horreur-.

      Lust, alors t’es pas venu dîner. – lança un jeune homme qui venait de rentrer dans la pièce.

    Lust sursauta. Surpris. Il rouvrit les yeux et regarda en direction de son camarade de chambre. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits. Son estomac gargouilla. Un bruit sourd qui fit sourire son camarade. Combien de temps avait-il dormi ?! Il ne s’en souvenait pas. Mince, le rendez-vous. Il jeta un coup d’œil sur un réveil posé sur sa table de chevet. Huit-heure trente. Une demi-heure pour se pointer à la forêt interdite. Il sauta du lit sans dire de mot à son camarade. Il fouilla dans son armoire et se changea en vitesse. Il prit un tee shirt et un jean au hasard. Ca ferait l’affaire. Il n’avait pas l’intention de l’emmener au bal non plus. Lust attrapa une veste au passage et son paquet de cigarette qui trainait sur son oreiller. Son ventre cria famine de nouveau. Un petit tour dans la salle de bain, du gel, un peu de parfum et le tour était joué. Son ami le regarda avec des yeux de merlan fris, ne comprenant pas ce soudain empressement de Lust, ce qui fit sourire le jeune Serpentard. Il donna une tape dans son dos avant de partir.

      Désolé je suis pressé, j’ai rencard ce soir. J’te raconterais. Ca n’risque pas d’être triste. –dit-il en répondant avant de claquer la porte derrière lui, un dernier pincement au ventre au passage.

    Neuf heures moins le quart. Plus qu’un quart. Lust avait fin, mais il ne s’arrêta pas dans la Grande Salle. A son passage, les douces saveurs qui émanait de la pièce avait fais tressaillir son odorat. Mais il savait qu’il n’avait pas le temps, les plats aussi délicieux qu’ils puissent être, allait devoir attendre. Lust venait de s’engager sur le sentier qui menait dans la forêt interdite. Il avait donné rendez vous à Svetlana à l’orée, à quelques pas du Sol Caugneur. La soirée était plutôt douce en ce soir d’octobre. La veste était la bienvenue mais la douceur de la soirée présageait des choses agréables. Le vert et argent croisa quelques personnes qui retournaient en direction du château. Ils toisèrent Lust et lui lancèrent un regard méfiant et inquiet. Depuis ce fameux soir, tout le monde était devenu plus méfiant, plus inquiet. Chacun était sur ses gardes, et certain faisait peu confiance aux étrangers voir même à ceux qui pouvaient bien les entourés. Il continua son chemin, en ne faisant pas attention aux quelques étourdis qui avaient trop peur pour sortir et se balader la nuit. Il arriva à l’orée de la forêt. Une légère brise fine et fraiche s’engouffra dans les arbres de la forêt. Elle provoqua un bruit déplaisant. Un étrange murmure sourd semblait émaner de ce lieu, les arbres semblaient discuter entre eux. Ah quand le vent s’y mêle. Les feuilles qui virevoltaient dans tout les sens en se froissant, accentuaient le sentiment d’insécurité du lieu. Une nouvelle bourrasque –aussi légère qu’elle était- fit tressaillir le corps du jeune homme qui remonta sa veste légèrement. Le temps était devenu bien changeant entre le parc et la forêt. Encore une astuce magique surement pour repousser les ardeurs des aventuriers nocturnes, ou simplement mère nature qui voulait faire peur aux étudiants. Mais il en fallait bien plus pour faire peur à Lust. Il continua son chemin jusqu’à un arbre contre lequel il s’appuya. Il faisait de plus en plus sombre.

    Vingt et une heure cinq. Le jeune Serpentard venait de regarder sa montre et soupira. Il n’avait quasiment pas de retard. Personne. Elle était en retard. Il sourit, elle avait peut-être eu peur ou comme beaucoup de fille elle avait passé des heures à se repoudrer le visage le visage. Il ricana légèrement.
    Vingt et une heure dix. Interrogation. Toujours pas de signe de Sve’. Il douta. Elle n’avait peut-être pas eu son message. Ou elle avait deviné qui il était. Impossible. Il regarda le ciel. Quelques étoiles parsemaient le tapis sombre. Elle ne viendrait peut-être pas.
    Vingt heure quinze. Lust commençait à se résigner de la voir arriver, le bruit qui provenait de la forêt se faisait de plus en plus menaçant. Il soupira, en pensant qu’elle n’était pas tombée dans son piège. Elle avait peut-être moins l’envie de jeu qu’il ne le pensait. Ou simplement avec les temps qui courraient, elle l’avait pris pour un agresseur. Il resta contre l’arbre puis alluma une cigarette. Lust huma deux, trois bouffés. Il rejeta la fumée, dans l’air. Elle virevolta au gré du vent, s’engageant dans les méandres de la forêt interdite. Il attendait …
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Svetlana R. Vasilyevna
Svetlana V. ;What happened to the revolution?
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MessageSujet: Re: — Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve|   — Craquera, Craquera pas ?! — Tu me touches je te mords |PV Sve| EmptyMar 21 Juil - 1:22

    Il y avait des arbres. Beaucoup d’arbres. Peut-être était-on dans une forêt après tout. Ca ne serait guère étonnant, quand on considérait ces quantités de feuilles mortes qui jonchaient le sol, se craquant sinistrement à chaque pas de fait. Il y avait aussi tous ces troncs d’arbre, couchés à même le sol et qui barraient la route. Une scène forestière qui aurait pu paraître normale. Maintenant, tout cela défile à toute vitesse, tellement vite que ça devenait flou. Comme quand quelqu’un court à en perdre haleine, les branchages griffant et lacérant la peau blême et les vêtements, les pieds se prenant sans cesse dans les ronces. Et l’on bondissait, par-dessus les troncs d’arbres couchés au sol, se tordait les chevilles dans les ornières dissimulées sous un tas de feuille mortes. La forêt n’était plus paisible. Pire, elle était hostile. Il faisait noir. La brume avait commencé à envahir l’espace exigu existant entre les arbres. L’air était glacé, et il arrachait la gorge à chaque fois qu’on en inhalait une goulée. Le souffle se faisait de plus en plus court, un horrible point de côté lui martelait les côtes, impitoyablement. Elle avait l’impression d’avaler du feu, son cœur battait tellement fort qu’il menaçait soit d’imploser, soit de sortir de sa cage thoracique. Et puis, elle se prit les pieds dans une ronce. Elle tomba au sol. Sa chute avait beau être amortie par un tas de feuilles mortes, ça n’en était pas moins douloureux. Une chouette hulula. Au loin, un loup hurla. C’était un soir de pleine lune, en plus de ça. Elle avait peur. Un sanglot silencieux naquit du fond de sa gorge, et fut bloqué par le barrage de ses lèvres. Elle n’arrivait pas à se relever, son pied bloqué dans la ronce. Plus elle s’escrimait à lutter contre, et plus les épines lui lacéraient les mollets, de fines rigoles plus sombres ruisselaient sur la peau blême, alors que la chair continuait de se déchirer. Le danger se rapprochait, et elle voyait sa mort venir. Elle voyait au loin une silhouette s’approcher, massive. Elle n’aurait sû dire si c’était un humain ou un animal. Le râle qui s’échappait de l’ombre était terrifiant. Une chouette hulula encore. La silhouette sombre était désormais toute proche. Prête à bondir, sa proie sacrifiée sous la pleine lune. Pire, la lune sanglante. Et puis, l’humanoïde bondit sur elle. Se métamorphosant du même coup en une panthère noire aux yeux verts, la précipitant vers une mort certaine.

    Svetlana se réveilla en hurlant, le front trempé de sueur. Frénétiquement, elle regarda à droite et à gauche, et recommença à respirer normalement en prenant conscience de l’endroit où elle était. Elle n’était pas dans la forêt, aux portes de la mort, sur le point d’être dévorée par une panthère. Elle était encore dans son lit. Encore entourée des draps douillets, imprégnés de sa chaleur. Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être, mais elle n’était pas au soir, ni au matin, ça, elle pouvait le parier. Depuis peu, Svetlana dormait un peu partout, épuisée. N’importe quand aussi. Et elle avait beau se forcer à fermer l’œil, Morphée se refusait toujours à elle. L’ingrat. Tant pis pour son sommeil. Dans un état semi-comateux, Svetlana se retourna, enfouissant sa tête sous l’oreiller. Elle n’avait aucune envie de se lever. La chouette hulula encore une fois. Elle sursauta. C’était dans son rêve, ça. Mais elle s’aperçut bientôt qu’il y avait bel et bien un hibou à côté d’elle. Sa chouette grand-duc à elle. Elle se tourna vers l’animal. Elle fronça les sourcils, avant de murmurer d’une voix ensommeillée.

    « - Что делаешь здесь? » ( chto diélaiéch zdiés?) *

    La chouette tendit sa patte, où était attachée un morceau de parchemin. L’animal hulula doucement. Svetlana tendit le bras, et prit un morceau de biscuit sur sa table de nuit, provenant d’une friandise qu’elle n’avait pas fini de manger, s’écroulant de fatigue avant.

    « -Для меня? » (Dlia menia?)**

    Bien évidemment que c’était pour elle, puisque l’infortunée chouette attendait à côté d’elle avec ce morceau de parchemin attaché à la patte. Biéliï lui tendit sa patte, et Svetlana put détacher la missive qui lui était adressée. Pour la remercier, la russophone lui donna le restant du biscuit, et elle se leva, pour ouvrir la fenêtre, afin que Biéliï retourne à la volière avec les autres hiboux. Sitôt que cela fut fait, elle retourna se blottir sous les couvertures, et décacheta le parchemin qui lui était adressé. Elle arqua un sourcil en voyant la mention douce Svetlana. Comme si elle était douce, elle. En clair, le parchemin lui filait rencart, à neuf heures précises. Elle fit une moue agacée en voyant que le parchemin était anonyme. Elle n’aimait pas les lettres anonymes. Quand elle eut fini de lire la missive, la russophone laissa échapper un :

    « -Merde! »

    Plutôt contrarié. Elle se mordilla l’ongle de son petit doigt, avant de froisser d’une main le mot, énervée. Tout du moins, fortement agacée. Elle s’enfouit à nouveau sous les couvertures, retrouvant la chaleur réconfortante qui l’avait accueillie jusque là. Elle somnola un instant, la joue posée sur son oreiller. Sa main froissant fortement le morceau de parchemin, avant de le jeter par terre. Elle avait plutôt envie de lui conseiller d’aller se faire foutre (amen) mais elle se dit qu’elle n’allait pas non plus rester toute sa vie dans ce plumard. Depuis qu’elle a tenté de mettre fin à ses jours en provoquant une overdose, Svetlana n’avait pas bougé de son lit, passée de nouveau en mode zombie. Elle avait tout juste la force de se traîner jusque à la douche, pour se rafraîchir, mais en fait, quand elle avait fini sa toilette, elle avait l’impression d’y être sortie encore plus sale qu’elle n’y était entrée. L’impression de saleté qui persistait. Elle avait beau se nettoyer la peau, à frotter jusqu’au sang, elle n’arrivait pas à se défaire de cette impression, et de ce goût de sang qui lui inondait la bouche. Alors, pour faire passer le tout, elle mangeait des barres chocolatées, mais ce qu’elle aimait tant d’habitude lui donnait des hauts le cœur. Elle avait donc perdu l’habitude de se nourrir trois fois par jour, ne mangeant qu’occasionnellement, quand le mal-être ne la paralysait pas trop dans ses mouvements. Résultat, elle était épuisée, faible, et elle maigrissait. Tout ce qu’elle faisait de ses journées, c’est de restée emmitouflée dans ses couvertures, à attendre que le mal passe. Mais ça ne passait pas. Svetlana n’avait parlé à personne depuis une semaine. Et quand on lui parlait, elle faisait semblant de dormir. Svetlana Vasilyevna n’était plus. Elle était morte l’autre jour dans cette salle de bains, et c’était désormais son fantôme qui la remplaçait.

    Le fantôme n’avait pas envie d’aller retrouver l’inconnu dans la forêt interdite, à neuf heures du soir. Le fantôme avait plutôt envie de rester dans son lit, et de s’y laisser mourir. D’ailleurs, le fantôme se demandait à qui s’adressait vraiment l’admirateur, tellement la personne qu’elle était devenue était à des milliers d’années lumière de ce qu’elle était avant. Mais d’un autre côté, le fantôme en avait assez de ce semblant de vie, à attendre elle ne savait trop quoi. Et c’Est-ce même fantôme qui décida de se lever. La russe s’était relevée trop brusquement, et ce fut un vertige qui la força à se rasseoir sur le bord du lit, ses pieds nus caressant la moquette qui protégeait le plancher. Quelques minutes plus tard, et elle était en train de partir en quête de quelque chose de potable à mettre, bien plus qu’un t-shirt blanc constellé de tâches d’encre et troué par endroits, ainsi qu’un bas de pyjama à imprimé écossais pas sexy du tout. Elle se mit à bouder en voyant qu’elle n’avait aucune robe potable pour s’accorder avec son humeur morose. Elle soupira lourdement, avant de trouver un large t-shirt gris, informe, uni, moche. Idéal pour camoufler ses maigreurs, ses faiblesses des dernières semaines. Le t-shirt formait comme un rempart rassurant autour d’elle. La serpentard se rendit dans la salle de bains, avec ce t-shirt et ses sous-vêtements propres. Elle se doucha rapidement, ne parvenant pas à se réchauffer sous le jet d’eau pourtant brûlante. Elle enfila ses sous-vêtements, et se regarda dans le miroir. Le miroir lui renvoyait l’image d’une jeune fille au visage fatigué et blême. Elle avait des maigreurs, mais rien d’alarmant cependant. Elle n’était pas encore en danger de mort, même si elle n’était pas aussi bien qu’avant le drame. Tout ce qu’elle pensait actuellement était en fait euurk, pas terrible. Elle refusa de regarder ses cheveux, qu’elle avait coupés jusqu’à ses épaules -et mal en plus de cela- quand elle a eu son brusque accès de folie. Elle soupira lourdement, avant d’enfiler son t-shirt et de se sécher quand même les cheveux avec une serviette.

    Elle s’en retourna à son lit, et résista à l’envie de s’y mettre à nouveau. Il était neuf heures. Oups. Elle serait légèrement en retard, mais tant pis. Tout du moins, si elle décidait de venir, ce qui n’était pas encore d’actualité. Elle se décida néanmoins à se maquiller légèrement, serait-ce pour ressembler à quelque chose. Avoir un vague air de ressemblance avec ce qu’elle était avant. Elle enfila une paire de bas résille, et elle chaussa ses bonnes vieilles Doc Marteens, qui lui montaient jusqu’à mi-mollets. Elle ne prit pas la peine de faire les lacets. D’accord, c’était passablement casse-gueule, mais ce n’était pas une raison pour les faire. Elle prit juste son paquet de clopes et son briquet, au cas où. Parce qu’elle savait qu’elle allait avoir besoin de soutien moral. Et elle s’aventura dans le noir, faisant attention de ne pas marcher sur ses lacets défaits. Elle sortit dans la nuit, et le vent s’engouffra dans ses cheveux encore humides. Elle marchait vers la forêt interdite. Son regard fut attiré par un éclat argenté dans le ciel d’un noir d’encre. Une pleine lune. Plus elle s’approchait de la forêt, plus l’air se rafraîchissait. Et quand elle commença à y entrer, elle vit la légère brume sinuer entre les arbres. Tout devenait exactement comme dans son rêve. Le calme avant la tempête. Sauf peut être cette odeur familière de tabac. Quelqu’un fumait à proximité de l’endroit où elle se trouvait. Et bientôt, parmi la pénombre, parmi la brume, malgré le vent qui soufflait parmi les arbres, et l’air glacial, elle vit se détacher la fumée âcre et odorante qui lui parvenait jusqu’aux narines. A tout hasard, elle se dirigea vers d’où venait la fumée. Elle aperçut une silhouette appuyée contre un arbre. Son rencard. Elle s’approcha, venant à sa rencontre. Le nuage qui cachait la lune s’éclipsa, et un rayon de lune éclairait d’une faible lueur blafarde les environs. Elle reconnut à son grand dam celui qui l’avait appâtée jusqu’ici. Furieuse, elle siffla:

    « -Toi! Pourquoi le contraire ne m’aurait pas étonnée? »



*Что делаешь здесь? : Que fais-tu ici?
**Для меня? : C'est pour moi?
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