Svetlana R. Vasilyevna Svetlana V. ;▬ What happened to the revolution?
Messages : 377 Age : 34 Localisation : Huuum, prie pour que ça ne soit pas derrière toi. Camp : De mon côté. Je mène ma propre bataille !
| Sujet: You've taken everything from me. And what's next? ••• Charly Jeu 6 Aoû - 23:33 | |
| Où est Charlie? Vous savez, cette fameuse bande dessinée Moldue qui consiste à retrouver un personnage habillé de rouge et de blanc, avec un chapeau pointu à pompom, et divers objets, le tout dans un bordel innommable, où le dessinateur -doué ceci dit en passant- s’emmerde à dessiner chaque détail rien que pour tromper l’œil du lecteur? Eh bien, figurez-vous qu’on pourrait aisément en faire un remake version sorcier. Sauf que. Le personnage en question ne s’appelait pas Charlie mais Charly. Sensible différence orthographique mais qui compte quand même. Le personnage à chercher est un mec, celle que Svetlana recherchait était une fille. Et vous savez quoi? Quand on s’amusait à chercher Charlie dans le dessin on n’était jamais remonté contre lui. Sauf quand on cherche pendant des heures tout en faisant chou blanc, et que notre patience commence à s’émousser du même coup que l’œil commence à fatiguer. Svetlana, elle, était furieuse contre Charly. Et plus elle la cherchait, plus elle s’énervait, ces temps-ci, sa patience atteignait vite ses limites. Mais peut-être qu’au fond Svetlana ne souhaitait pas vraiment trouver Charly. Parce qu’elle l’évitait. A moins que ce soit Charly qui cherche à éviter Svetlana. Franchement, il y aurait de quoi. Parce que la Vasilyevna, qu’on se le dise, n’était absolument pas d’humeur câline. Et si Charly se trouvait être dans les environs, eh bien, ça allait barder pour elle.
Des fois, ça prenait Svetlana sans crier gare. Elle se réveillait avec une idée dans la tête, et macache pour s’en débarrasser ensuite. La jeune femme dormait très mal en ce moment. Elle tergiversait sur tout et n’importe quoi. Surtout sur n’importe quoi. Et Svetlana se rendait parfois malade à ressasser ses idées noires. Ce qui faisait qu’elle était plongée tantôt dans une euphorie pouvant paraître très suspecte, tantôt dans la plus profonde dépression, tantôt dans une rage noire, comme elle était actuellement. Parfois, ses brusques changements d’humeur ne s’expliquaient pas. De toute façon, on finissait par apprendre que tout ne s’expliquait pas. On ne pouvait pas choisir. Des fois, on était devant le fait accompli. Comme par exemple, quand on tombe amoureux. On ne choisit ni le moment, ni la personne, ni l’endroit. Ca tombe dessus comme ça, sans prévenir, sur le coin de la gueule. Et on n’avait pas d’autre choix que de subir. Ou alors considérer les autres d’un regard noir quand ça arrivait, comme Svetlana avait fait pour Charly et…Callistô.
Là se trouvait la source du problème, l’élément qui fait que, ce qui déclencha sa colère. Et accessoirement sa jalousie maladive. De toute façon, de quoi se plaignait-elle? Elle avait rompu. Rompu. Rom-pu. En toute connaissance de cause. Elle n’avait donc rien à dire. Juste assumer ses choix. En théorie, c’était ça. En théorie, ça allait. Sauf que. Ca faisait quand même mal. Dix mois, partis en fumée. Dix mois ne pouvaient être sans conséquences. Certes, Svetlana n’avait pas éprouvé quelque chose pour Callistô, juste un attachement tronqué. Svetlana se rappelait bien comment ça avait débuté, entre elle et lui. Ils n’étaient pas retournés dans leur famille pour les vacances de Noël. Parce que ça ne disait pas grand-chose à la jeune russe de retourner s’exiler dans son couvent, prier Dieu et observer un régime particulier de vie. Elle ne souhaitait pas particulièrement s’enfermer dans un quelconque carcan, elle avait voulu rester libre. Ne s’attachant ni aux sœurs, ni au lieu où elle avait longtemps résidé. Bien plus que chez elle, entre parenthèses. Bref. Elle ignorait les raisons pourquoi Callistô était resté là, mais ils étaient deux à s’emmerder dans la salle commune. Ils ont eu un brin de conversation. Ils se sont plu. Juste assez pour rester dix mois ensemble, même quand aucun sentiment amoureux n’entre en jeu. Juste assez pour laisser des traces. Un lien bizarre. De toute façon, Svetlana aimait croire qu’il n’existait plus aucun lien entre Callistô et elle.
Pourquoi? Parce que depuis le jour où elle l’a mis devant le fait accompli, lui a imposé sa décision de ne pas perpétrer le massacre qu’était devenu leur relation, leurs rapports étaient plutôt tendus. Normal quand on considère que deux personnes ayant rompu ne restaient pas forcément en bon termes. Surtout quand on considère que Callistô et Svetlana, après leur rupture, ne pouvaient pas, plus, être amis. Ils avaient partagé trop de choses pour pouvoir conserver une amitié saine par la suite. Mais ils demeuraient des inconnus l’un pour l’autre. Svetlana n’avait pas pris la peine de lui dire des choses sur elle. De toute façon, dans le genre de relation qu’ils entretenaient, il n’y avait pas de place pour les mots. Ils ne s’affichaient pas ensemble. Ils se retrouvaient juste, quand ils souhaitaient avoir un peu d’intimité. Rien à voir avec l’atmosphère bisounours et écœurante qui se dégageait de certains couples. Regarder l’autre dans le blanc des yeux pendant trois plombes n’avait rien d’intéressant. Mais Svetlana avait osé espéré qu’il tenait suffisamment à elle pour ne pas la remplacer tout de suite. Espoirs qui se sont vite avérés déçus. Pire encore.
Parce qu’il y avait eu entre temps le bal d’Halloween. Un bal où elle s’était retrouvé confrontée à ses vieux démons. Réunis en un seul. Il était beau, certes. Attirant, désirable. Mais cette beauté, c’était un cheval de Troie. Cette écorce dissimulait quelque chose d’atroce, d’abject. Lana ne savait pas trop ce qu’il voulait d’elle. Elle s’évertuait à croire que sous la couche de pourriture il y avait quelque chose d’humain. Elle voulait comprendre pourquoi. Mais peut-être qu’il n’y avait rien à comprendre, finalement. Elle avait peut-être mis un visage sur ses peurs les plus profondes. Elle avait peur d’être abandonnée? Il s’évertuait à l’isoler. Elle avait peur du vide, du néant? Il l’y poussait. Svetlana savait qu’il était responsable en partie de sa tentative de suicide. Mais elle n’avait aucune preuve. Si elle l’accusait directement, pour quoi se ferait-elle passer? Une paranoïaque, ni plus, ni moins. Mais peut-être qu’elle virait effectivement parano. Peut-être qu’elle commençait à débloquer. La Vasilyevna ne savait plus trop à qui se fier, à qui se vouer. Elle n’avait plus confiance en personne, même envers ses proches. Seules quelques personnes arrivaient à la rendre moins méfiante. Seules quelques personnes arrivaient à faire en sorte qu’elle aille mieux. Et alors que tout partait en vrille, elle n’avait plus personne à qui se raccrocher. Ou du moins, elle n’en avait pas conscience, aveuglée par les diverses émotions négatives qui la secouaient. Elle s’aimait de moins en moins, le dégoût d’elle augmentant crescendo. Tout ce qu’elle voulait, c’était tuer l’autre elle, l’être immonde et abject, celle qui faisait du mal et qui tuait les autres à petit-feu.
Mais peut-être qu’au fond il n’y avait rien à tuer. Juste parce que cette personne qu’elle voulait détruire, c’était elle. Le masque était tombé, et elle n’avait plus moyen de se cacher. Elle était dans une mauvaise passe, et elle semblait ne pas en voir le bout. Alors, elle regardait le monde vivre et bouger alors que lentement, elle s’éteignait. Atteignant petit à petit le point de non retour. Un jour ça exploserait, ça ferait bang, et tout recommencerait. Elle savait bien qu’un de ces quatre elle se casserait la gueule de son piédestal. Seulement, c’était maintenant que ça arrivait. Et elle ne cherchait même pas à se retenir.
C’est là qu’elle les avait vus. Charly et Callistô. A la fête. Ensemble. Sa meilleure amie, du moins, celle qui était supposée l’être, et son ex. Ce que la jeune russe avait pris pour une trahison. De la part des deux. Ce qui l’avait achevée, mais à l’extérieur, elle n’avait rien montré. Elle avait tenté de garder consistance. Nourrissant sa jalousie, ce monstre, de sa fureur. Elle s’était réveillée avec ça dans la tête. Elle avait voulu chercher Charly. Pour exiger des explications. Dame Paranoïa s’exprimant à sa place. La faisant agir à sa guise. D’un pas rapide et décidé, la jeune russe sortit du château, et se retrouva dans le parc. Elle s’arrêta sur les marches, fouilla dans son sac, et s’alluma une clope. Pour se calmer. Sa clope à la main, elle continua à arpenter les alentours tout en la fumant. Ses cheveux s’agitant sous le souffle du vent, s’emmêlant. Il faisait frisquet dans le coin, alors la jeune femme resserra son châle autour d’elle. Enfin, elle vit la tête blonde de Charly, qui lui tournait le dos. Elle s’arrêta un mètre derrière elle, et elle lança sans réfléchir:
« -J’espère que t’as passé une bonne soirée avec mon ex. Brillant pour quelqu’un censé être ma meilleure amie. »
Dans sa voix, il y a du venin. Du reproche. Dans les yeux clairs de la russe, la tempête faisait rage. Si son regard tuait, et si Charly s’était retournée, pour sûr qu’elle serait morte. Svetlana l’aurait eue en plein dans le mille.
[Désolée, ce n’est pas super, les débuts de topic c’est jamais mon fort. J’espère que ça te plaira quand même <3] | |
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