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 my sweet obsession .. - pv.

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Juliet E. Halley

Juliet E. Halley


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MessageSujet: my sweet obsession .. - pv.   my sweet obsession .. - pv. EmptyMar 16 Juin - 19:19

à Ste Mangouste
Suite de : Adieu
avec Blake M.


    Il y avait comme cette douleur qu’elle avait essayé d’oublier qui revenait comme un couteau qu’on lui enfonçait dans la poitrine. Elle regarda son ami, d’autres larmes vinrent rouler sur sa joue. Juliet serra un peu plus fort la main de James dans la sienne, ce seul contact qui lui restait avec le rouge et or, contact auquel elle n’avait eu droit que quelques secondes durant quand son père était mort. La demoiselle revoyait clairement la scène dans sa mémoire. Son père était allongé dans un cercueil en bois de pin, il était aussi livide qu’un corps sans vie pouvait l’être, ses yeux étaient fermés, il avait l’air paisible. Juliet avait eu la possibilité de toucher la main de son père, quelques secondes seulement, ensuite on l’avait poussé vers les sièges de la petite église où se produisait son enterrement. Voilà pourquoi elle serrait si fort la main du jeune homme dans la sienne, elle avait peur de perdre ce contact, peur de le voir partir. Elle aurait aimé lui dire tellement plus que c’est quelques mots qui pouvaient sembler inapproprié. Elle aurait aimé lui dire qu’elle l’aimait, réellement, qu’il était sa famille à présent. Elle aurait aimé lui dire ce qu’elle n’avait eu le temps de dire à son père, lui faire savoir qu’elle l’aimait et qu’elle ne voulait pas le voir partir. Mais la demoiselle se garda bien de dire toutes ces choses. Un jour, peut-être, y arriverait-elle, un jour peut-être parviendrait-elle à dire ce qu’elle avait sur le cœur. Une autre rouge et or que Juliet connaissait de vue entra alors qu’elle prononçait ces quelques mots. « J’espère pour toi que l’humour le sortira de là ». Juliet ne pouvait que comprendre. Ou peut-être que non. Elle eut cette pensée noir qui vint la déchirer de l’intérieur : elle n’avait plus de famille à pleurer. Tous s’étaient volés, un des membres de sa famille avait même préféré mettre fin à ses jours plutôt que de vivre avec sa fille. Juliet ne répondit rien, elle adressa un sourire plein de tristesse à la dame qui accompagnait Katheryne. Oui. Elle l’excusait. Elle savait que la rouge et or était différente d’habitude .. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle reporta son attention sur le jeune homme, essaya de contenir les nouvelles larmes qui lui piquaient les yeux. Soudain, le monde s’emballa. James fut secoué d’un soubresaut qui coupa le souffle de l’assemblée, tous et toutes avaient les yeux rivés sur le Gryffondor. Enfin, il ouvrit les yeux et les observa, ahuri.

    James : « Pourquoi vous avez l’air si triste ? Oh non me dite pas que les canons de Chudley ont encore perdue ? Je savait bien qu’il aurait dût changer d’attrapeur ! »
    Blake : « J'ai toujours dit que Famken n'était qu'un incompétent. » Silence, Juliet avait le souffle coupé, aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche pour l’instant. Blake continua, lui : « Bon retour parmi nous. »

    Le temps n’était pas à la plaisanterie, le regard de Juliet s’emplit de reproche, devint noir, si noir que ses iris se foncèrent elles aussi.

    Juliet : « Tu n’es qu’un idiot Kent ! Ne me refais jamais un coup pareil ! »

    Elle ne lâcha cependant pas la main du jeune homme, bien trop heureuse qu’il soit à nouveau parmi eux. Le cœur de la demoiselle fit un bond dans sa poitrine. Il était de retour. Il ne l’abandonnerait pas. Dans d’autres circonstances, elle l’aurait sûrement frappé, gentiment bien sûr, mais quand même, afin qu’il comprenne bien la peur qu’elle avait ressenti. Sous le regard ébahi des autres adolescents, Katheryne fit quelque chose auquel Juliet ne s’était pas attendue. A dire vrai, elle aurait pu avoir ce genre de réaction aussi, elle comprenait, vraiment.

    Katheryne : « Pour être sûre que tu ne vas pas te rendormir tout de suite. »

    Juliet suivit la demoiselle des yeux alors qu’elle sortait de la pièce. Elle aurait sûrement éclaté de rire si James n’était pas sur un lit d’hôpital et qu’il venait de se réveiller après un coma. La dame qui avait accompagné la rouge et or donna une rapide explication. Le cœur de Juliet se serra dans sa poitrine. Si elle avait été à la place de James, si c’était elle qui s’était trouvée là, qui serait venu ? Elle n’avait personne, ou du moins elle était persuadée que personne ne viendrait dans ce genre de situation. James avait nombre d’amis, une famille qui tenait à lui, tous ces gens susceptibles de venir le voir. Et elle ? Dans le fond, Juliet avait réussi à faire ce qu’elle s’efforçait de faire depuis toujours, rester à l’écart. La famille du rouge et or allait débarquer ? Le regard de la bleue et bronze s’affola. Elle n’aimait pas voir les familles aimantes, un couteau de plus qui s’enfonçait dans sa poitrine et qui lui rappelait qu’elle n’avait pas de famille aimante. Juliet rêvait souvent du jour où elle se marierait, belle robe, beau mariage, jeune homme qu’elle aimait, mais personne pour la conduire jusqu’à l’autel. La Serdaigle lâcha la main de son ami et disparut dans la petite salle de bain de la chambre avant de revenir avec une serviette qu’elle lui tendit. Elle devait partir, quitter cet endroit, quitter ces gens. Elle ne pouvait pas voir tous ces visages tournés sur son ami, elle ne pouvait pas voir toute sa famille débarquer.

    Juliet : « Je .. je crois que je vais y aller. Je repasserai plus tard. »

    Un sourire triste vint se dessiner sur les lèvres de la demoiselle. A peine eut-elle tourné le dos que déjà les larmes roulaient librement sur ses joues. Elle sortit de la pièce et longea le couloir. Elle aurait du rentrer à Poudlard, mais elle ne le fit pas, pas tout de suite. Elle ne voulait pas voir tous ces gens aux visages et aux corps meurtris par l’explosion, ici, elle serait au calme, elle trouverait bien un endroit où elle pourrait se vider l’esprit, ou peut-être finirait-elle par retourner aux côtés de James quand il y aurait moins de monde, le doute s’immisçait dans son esprit. Elle dut s’asseoir, se laissa glisser contre le mur. On l’avait prévenue qu’elle ne devait pas trop s’activer et se reposer à cause du coup qu’elle avait reçu, mais elle se moquait bien de savoir cela, ses pensées étaient tournées vers la petite chambre et elles ne la quitteraient pas. Pourtant, ses pensées se tournèrent vers le jeune homme qui s'approchait d'elle, Juliet sécha ses larmes d'un revers de la main, qu'elle pouvait se sentir pitoyable. Elle était là à pleurer alors qu'elle était en bonne santé, hormi un coup à la tête et une perte de conscience, elle n'avait rien eu. Juliet se mordit l'intérieur de la joue. Elle se sentait réellement pathétique ..

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Blake Milton-White
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MessageSujet: Re: my sweet obsession .. - pv.   my sweet obsession .. - pv. EmptyJeu 18 Juin - 18:35

    BLAKE – « J'y vais également, j'ai rendez-vous au service psychiatrique.... J'avais quelque chose pour toi, Susi. Une autre fois... »

    Ce furent là les paroles qui s'échappèrent de la chambre se vidant de monde, puisque posté sur le seuil de la porte entrouverte, le serpentard au sourire arrogant avait parlé dans un murmure suave à l'encontre de ses camarades, sans se soucier des bruits de couloirs. Couloirs qu'il ne connaissait d'ailleurs que trop, les côtoyant depuis gamin, il connaissait par coeur les entrailles de cet hopital qu'il haïssait. Fermant la porte derrière lui dans un soupir, son sourire s'effaçant soudainement pour ne laisser qu'une expression trop sombre et anxieuse, dépeignant l'inquiétude du moment qui les prenaient tous à coeur. Sitôt la porte passée, le Serpentard ne put s'empêcher de penser à sa chère et tendre cousine, espérant qu'elle avait bien reçu sa missive. S'engouffrant dans les couloirs puant les substances médicamenteuses, celles qui vous font tiquer et vous arrachent un désagréable frisson, Blake ne fronça qu'un instant les sourcils, trop habitué à l'odeur âcre de l'amoxyline. Avançant d'un pas certain dans les longs couloirs blancs, il croisa ici et là des infirmières et autres médicomages qu'il connaissait depuis ses huit ans certainement, et qui tous semblaient s'être passés le mot quant aux tirades souriantes suivant leurs bonjour. "Tu es venu voir ta mère ?", "Sais-tu où se trouve ton père, par hasard ?" ... Que diable leur prenait-ils pour qu'ils tentent maladroitement d'engager la conversation avec ce môme qu'ils avaient vu grandir ? Premièrement, ce n'était guère leurs affaires, et en second lieu ils avaient tous leurs bippers sorciers attitrés pour retrouver un médicomage comme le père de Blake dès qu'ils en avaient besoin... Tactique effarante et peu habile pour savoir si Blake se portait bien, avec en prime ce regard compatissant qu'il ne pouvait supporter. Froid ou souriant, les deux à la fois parfois, Milton s'empressait de répondre de temps à autres par un simplre signe de tête. Continuant son chemin, il ne put néanmoins s'empêcher de s'arrêter lorsque son regard sombre croisa la vitre opaque d'une porte lui miroitant son reflet. Pensif, taciturne et trop sombre, le Serpentard leva légèrement la tête, observant cette cicatrice au creux de la joue droite qu'il caressa de doigts hésitants. Fallait-il qu'il porte la marque de cette nuit terrible toute sa vie... Et alors qu'il contemplait ce reflet lui renvoyant ce visage trop sombre et pâle, la porte s'ouvrit doucement, laissant son regard pour le moins imperturbable malgré la surprise de l'instant se poser sur une silhouette qui lui était familière... Une femme âgée de soixante-dix ans tout au plus, chétive et petite de taille, le cheveux blanc et le regard d'un bleu ciel , dont le sourire soudain lui fit creuser quelques rides de plus au coin des yeux. Le Serpentard, contre toute attente, lui offrit ce sourire chaleureux, étrangement familier ; ce qui en soit n'était guère très étonnant lorsque l'on savait que le ténébreux Milton connaissait la vieille femme depuis que sa mère était internée ici, onze ans en vérité. Onze années à déambuler tous les samedis dans les couloirs de Sainte-Mangouste, à sentir son coeur s'étreindre chaque fois qu'il venait voir sa mère lui lançant un sourire radieux tout en lui demandant qui il était... Pas plus qu'il n'était proche de son propre paternel, la mère de Blake était morte à ses yeux depuis onze longues années, depuis qu'elle avait été internée ici. Et parce que le petit garçon qu'il avait été n'avait plus supporté la douceur de ces retrouvailles douce-amères se profilant chaque semaine, il avait appris à esquiver la souffrance en reniant sa mère et en préférant rôder dans les couloirs de l'aile psychiatrique plutôt que de demeurer une heure de trop en compagnie de son père et sa mère devenue folle. C'était ainsi que le jeune garçon tombait régulièrement sur Mrs Hetfire, petite vieille quelque peu folle elle aussi, quoique diablement intéressante aux yeux du petit génie, mais aussi touchante par l'amour maternel qu'elle lui portait, à lui et à lui seul, se montrant acâriatre avec les autres, sans qu'on ne sache pourquoi. La vieille femme murmura son nom dans un sourire, lorsque dans un élan affectif, le sombre Milton la prit dans ses bras en guise de bonjour.

    Mrs Hetfire – « Toi... tu n'es pas venu voir ta mère. »

    Blake eut un sourire léger quoique étrangement peiné. La vieille femme savait ô combien le Serpentard rechignait de parler de ce sujet, et comme pour appuyer sur le fait qu'elle savait qu'il n'était pas là pour cela, il fallait qu'elle fasse la remarque par la négative, dans un élan touchant de naïveté et de folie douce. Le jeune homme sourit alors dans un dernier soupir, son regard se posant sur le sol avant de le reposer sur la vieille femme qui reprit alors.

    Mrs Hetfire – « Ils me forcent à prendre mes cachets, mais je ne les prendrai pas, je ne suis pas folle Blake, tu sais. »
    BLAKE – « Je sais, Mrs Hetfire, mais il faut les prendre. C'est important. » murmura-t-il d'une voix suave, d'un ton chaleureux qui en surprendrait plus d'un s'ils l'entendaient, dévoilant dès lors sa facette cachée.
    Infirmière – « Ah Mrs Hetfire, je vous cherche depuis une heure. Vous ne devriez pas être ici, mais à l'étage au-dessus. Ici, c'est pour les gens blessés... »

    Une infirmière à la chevelure brune parlant à la vieille femme comme à un enfant -car il était vrai que cette dernière peinait à tout comprendre de ce qu'on lui racontait, excepté lorsque cela venait étrangement de la part du Serpentard -, posa avec tendresse son bras sur l'épaule de Mrs Hetfire qui se dégagea d'un mouvement vif et piqué. La douceur qui émanait d'elle n'était offerte qu'au garçon ténébreux qu'elle semblait prendre pour son petit-fils, quand bien même ils n'avaient pas de liens de parenté. De même, le jeune Milton, habituellement loin d'être altruiste ou aussi amical, avait pris Mrs Hetfire en affection, pour lui qui ne comptait que Delilah comme membre de la famille qu'il aimait véritablement. Il n'était pas à avancer que le jeune homme sombre se montrait aussi chaleureux avec les autres patients, au contraire les blessés et autres malades le répugnaient par leurs faiblesses désespérantes, bien qu'ils n'y pouvaient rien. La vieille femme faisait seulement exception à la règle, sans qu'il n'y soit non plus tout spécialement attaché, elle reflétait le côté lumineux du palpitant trop froid du Serpentard.

    Mrs Hetfire – « Je vais prendre mes cachets. » fit-elle dans un sourire adressé à Blake, avant de tourner les talons dans une démarche claudiquante.
    Infirmière – « Merci Blake, elle ne veut rien entendre depuis ce matin... Tu devrais travailler ici, tu sais ? » rajouta-t-elle dans un sourire taquin.
    BLAKE – « C'est une éventualité que l'on m'a déjà proposée... »

    La jeune brune piqua un fard avant de réprimer un sourire léger, ses doigts frôlant ses lèvres alors qu'elle dardait de son regard noisette le visage arrogant mais souriant du ténébreux Serpentard. Car c'était bel et bien le cynisme froid de ce dernier qui la faisait rire, combien de fois, depuis ses douze ans, son père lui avait-il confié ô combien il aimerait le voir médicomage... Le sourire de ce dernier s'effaça néanmoins, son regard déviant au sol et qui se posa par hasard sur une silhouette assise à terre qui lui était familière. Il reconnut tout aussitôt Juliet, plongée dans ses pensées et des étoiles humides au coin des yeux. S'excusant froidement auprès de l'infirmière afin de prendre congé, le jeune homme s'avança d'un pas assuré vers la jeune fille qui tourna dès lors son visage angélique vers ce dernier, séchant ses larmes d'un revers de main. La voix suave et grave de Blake se profila alors dans un murmure, quand dans un élan piquant son intérêt, il daigna s'arrêter afin de lui échanger quelques mots.

    BLAKE – « Tu es Juliet, si je ne me trompe. »

    Réponse affirmative, le jeune homme hocha la tête sans un sourire avant de s'asseoir auprès de la demoiselle, adossé au mur blanc, son regard noisette posé droit devant lui.

    BLAKE – « Je ne pense pas que tu pleures pour ce pauvre James ayant reçu la première douche de sa vie... Ou est-ce que, comme moi, tu ne supportes pas à ce point les hopitaux ? »

    Sourire amusé au coin des lèvres, regard sombre mais brillant de cette éternelle lueur arrogante, le murmure si bas qu'il fallait tendre l'oreille pour en dicerner ses mots frémissants et diablement suaves, le Serpentard posa ses obsidiennes perçantes sur la Serdaigle.
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MessageSujet: Re: my sweet obsession .. - pv.   my sweet obsession .. - pv. EmptyLun 22 Juin - 13:29

    Il n’était pas de son monde, elle était faite de lumière et de sourire, lui d’obscurité. Ils ne se ressemblaient en rien, pourtant le regard de Juliet revenait souvent sur le Serpentard quand ils se trouvaient dans la même pièce. Elle n’y pouvait rien, c’était ainsi. Il l’intriguait, elle avait ce désir de le percer à jour, de comprendre ses regards, de savoir qui il était. La Serdaigle se souvenait parfaitement du jour où tout avait commencé. Bien sûr, elle le connaissait de nom, après tout il faisait parti de cette élite de Poudlard que l’on ne pouvait pas connaître, mais elle ne s’était jamais intéressée à lui. Alors que toutes ses amies parlaient souvent de lui, cherchant à savoir si elles avaient leur chance avec le vert et argent, elle n’avait même jamais daigné poser le regard sur lui. Pourtant, alors que le premier jour de cours de l’année se terminait, tout avait changé. Elle sortait de son dernier cours de la journée, cours qui l’avait bouleversé au plus profond de son âme car elle venait de découvrir que l’homme dont elle était amoureuse était son nouveau professeur, et alors que le regard de la demoiselle vagabondait telle une âme en peine, il avait croisé celui du vert et argent. Quelques secondes seulement, lui ne l’avait d’ailleurs sûrement pas remarqué, mais ces quelques secondes avaient changé tellement de chose. Juliet s’était mise à s’intéresser réellement au jeune homme, elle avait remarqué ses yeux froids et sombre, l’absence de sourire sur son visage et la distance qu’il mettait entre lui et ses pairs. Elle ne le comprenait pas, et pourtant elle essayait, l’observant du coin de l’œil depuis quelques temps déjà. Mais rien n’y changeait. La demoiselle était bien trop timide pour aller lui parler, de plus, elle ne voyait pas trop de quoi elle aurait pu discuter avec lui. De plus, Juliet n’était pas le genre à se mettre aux pieds d’un garçon, aussi beau soit-il, pour attirer son attention. Elle n’était même pas sûre qu’il ait remarqué les regards en biais qu’elle lui jetait de temps à autre. Au contraire, Juliet était persuadée qu’elle n’était qu’une fille de Serdaigle parmi tant d’autre, qu’elle n’était rien ou pas grand-chose aux yeux du monde, une fourmi dans la fourmilière, une demoiselle que l’on oublie facilement. Oui, Juliet était dure avec elle-même, mais elle avait connu bien trop de déceptions au cour de sa courte vie pour espérer être plus douce avec sa propre personne. Plus elle était dure avec elle, plus elle avait de chance de ne pas être déçue, c’était du moins la logique dans laquelle la demoiselle s’était plongée et de laquelle elle ne semblait pas vouloir s’extirper. Une spirale infernale dans laquelle la demoiselle s’était plongée depuis que son histoire avec Midnight s’était arrêtée, depuis qu’il lui avait avoué l’avoir trompée. Elle s’était dit dès lors qu’elle n’était pas assez bien pour lui, qu’elle n’était sûrement pas assez bien pour quiconque vivant sur cette terre. C’était le cœur meurtri que la belle était sortie de cette relation étrange qu’elle avait vécue au cours de l’année précédente. Alors qu’elle s’était mise à penser à Blake, à essayer de comprendre le Serpentard, elle avait fini par moins penser à celui qui avait été son amant. Peut-être était-ce la raison qui la poussait à s’accrocher au jeune homme, peut-être était-ce pour cela qu’elle ne voulait pas laisser tomber cette idée, bien qu’elle était persuadée de ne jamais parvenir à le comprendre réellement. Alors qu’elle songeait à tout cela, le jeune homme se mit à venir dans sa direction. Elle avait suivi de loin l’échange qu’il avait eu avec l’infirmière et la vieille dame, mais ne s’était pas trop attardée sur le contenu. Elle s’était plutôt demandée comment il connaissait toutes ces femmes, passait-il tellement de temps en ces murs ? Car l’infirmière semblait bien le connaître, à moins qu’elle le connaisse de l’extérieur. La demoiselle resta songeuse jusqu’à ce qu’elle remarque que c’était bien vers elle que le Serpentard se dirigeait et qu’il ne comptait pas continuer son chemin et l’ignorer.

    Blake : « Tu es Juliet, si je ne me trompe. »

    Hochement de tête affirmatif. Donc il savait qui elle était. Les joues de la bleue et bronze se colorèrent d’un rose pâle, elle était surprise qu’il connaisse son nom et qu’il s’arrête pour lui parler. Elle le fut plus encore quand le vert et argent s’assit à ses côtés, le côté méfiant de Juliet la mit en garde. Bien sûr, cela faisait plus d’un mois qu’elle voulait lui parler, mais cela paraissait trop beau. Juliet était parfois naïve, mais rarement, elle avait appris à être méfiante, à ne pas se faire d’illusion, peut-être était-ce un hasard qu’il parle avec elle, sûrement car lui non plus ne voulait pas retourner au château et voir tous ces visages malheureux et sentir cette odeur de mort qui flottait dans les couloirs de l’école.

    Blake : « Je ne pense pas que tu pleures pour ce pauvre James ayant reçu la première douche de sa vie... Ou est-ce que, comme moi, tu ne supportes pas à ce point les hôpitaux ? »

    Allait-elle réellement se laisser aller à lui faire quelques confidences ? Juliet hésita, méfiante. Elle tourna son regard sur le jeune homme. Allait-elle réellement lui parler de son dernier passage dans un hôpital ? Lui raconter qu’à part elle, personne n’avait pu identifier les restes de son père ? Allait-elle lui raconter la vision d’horreur qu’elle avait eu en découvrant la moitié du visage de son père carbonisé par les flemmes et le collier qu’on lui avait rendu avec à l’intérieur une photo de sa mère, collier que son paternel ne quittait jamais et qu’aujourd’hui elle portait autour du cou jour et nuit ? Le regard de la demoiselle s’obscurcit, un orage y passa et voilà ses yeux bleus.

    Juliet : « Je n’aime pas trop les hôpitaux. Voir tous ces malades et ces mourants .. »

    Elle ne finit pas sa phrase, elle n'en avait pas besoin, elle savait que Blake comprendrait ce qu'elle voulait dire. Cette afirmation n’était que la moitié de la vérité, mais cela ne faisait rien. C’était déjà extraordinaire qu’elle lui dise cela, méfiante comme elle pouvait-être. Il était difficile de s’accorder la confiance de la demoiselle et même quand elle avait confiance, elle se confiait rarement.

    Juliet : « Tu as l’air de connaître du monde ici .. »

    Une simple affirmation, une constatation. Elle ne lui demandait rien, elle n’en avait pas besoin. Elle savait de toute manière qu’elle n’aurait pas la vérité. Ou du moins pas l’entière vérité. Juliet serra ses genoux contre sa poitrine. Sa tête la faisait souffrir, mais elle n’accordait pas la moindre importance à cette douleur physique. Elle tourna à son tour son regard sur le jeune homme, plongeant ses yeux brillants comme la nuit étoilée dans ceux de Blake. Il n’y avait que de la franchise dans le regard de Juliet, beaucoup de douceur aussi. Elle était heureuse de ne pas parler de ce qui s’était passé la nuit dernière. Elle ne désirait pas y penser et, dans son fort intérieur, la demoiselle était persuadée que Blake non plus ne le désirait pas.




hj : désolée c'est nul je me rattraperai =/ <3
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MessageSujet: Re: my sweet obsession .. - pv.   my sweet obsession .. - pv. EmptyJeu 25 Juin - 20:59

    S'asseyant auprès de la jeune Serdaigle, le jeune homme ne put s'empêcher dores et déjà de lui poser une question qui demeurait tout de même assez délicate. C'était pourtant du Milton tout craché : lorsqu'il décelait chez vous une faille ou un disfonctionement, il vous le mettait sous le nez en vous mettant devant le fait accompli, pas pour vous blesser (du moins cela dépendait fortement de la personne à qui il s'adressait...) , ni par arrogance, mais parce qu'il n'avait jamais eu ce sens inné appelé diplomatie. Il ne modérait pas ses propos, pas plus qu'il ne s'adaptait aux autres , la parole parfois un peu crue -puisque parler des problèmes des autres semblait être un tabou-, il ne pouvait s'empêcher d'aller dans le vif du sujet. Et dieu qu'il en avait surpris, décontenancé, troublé, secoué beaucoup de personnes à cause de sa franchise trop directe, quoique dans l'immédiat Blake avait conservé un certain tact à l'encontre de la demoiselle aux yeux humides. Après tout, il aurait très bien pu s'annoncer en lui lançant un bref " Pas heureuse de retrouver ton James ?", mais ses propos avaient été revus à la baisse lorsqu'il avait vu des larmes couler sur ses si jolies joues. Certes, Milton était un salaud, mais il avait ses moments où il se montrait prince et pas réellement si goujat, dans le fond ; il ne demeurait que ce Serpentard populaire fêtard et extraverti un peu trop hautain et imbu de lui-même. Juliet elle, demeurait la demoiselle discrète, si discrète en réalité qu'il ne se souvenait plus s'il lui avait déjà adressé la parole, et se félicitait en réalité d'être tombé juste lorsqu'il lui avait sussuré son prénom d'une voix suave. Néanmoins, les circonstances sombres pesant sur leurs épaules à tous, faisait que beaucoup avaient gagné en humilité, et Blake y compris bien que ce n'était que fortement passager. Sa question posée, il bifurqua le regard, ses prunelles se plantant droit devant lui sur un mur d'un blanc parfait, alors que dans un geste automatique, il alla pour sortir une de ses lucky strike. Geste réfreiné aussitôt lorsqu'il se rappela qu'il était à Sainte-Mangouste... Il reposa donc son dos contre le mur rêche, défaisant négligemment sa cravate émeraude d'une main et laissant le temps à la demoiselle de reprendre ses esprits.

    Juliet : « Je n’aime pas trop les hôpitaux. Voir tous ces malades et ces mourants .. »

    Le jeune homme hocha doucement la tête, néanmoins légèrement ailleurs il demeurait tout de même attentif aux dires de la demoiselle, captant tout de même ses signaux de détresse. A croire que les victimes d'une même fatalité se comprenaient entre eux, même inconsciemment, même sans le vouloir, il y avait toujours cette étrange aura qui les rapprochait dans leurs propos. Sans doute, et même très certainement, avait-elle perdu un proche qui avait fini sa vie à l'hôpital, ce qui en outre aurait expliqué son trouble et son départ hâtif de la chambre de James. Ce fut en tout cas la première pensée logique qui traversa l'esprit du Serpentard qui semblait rester mystérieux, ne tiquant pas sur le semi-aveu de la demoiselle. Bien sûr qu'il l'écoutait, bien sûr qu'elle ne parlait pas pour ne rien dire, et à vrai dire le ténébreux Milton préférait autant les personnes qui ne se dévoilaient pas en un claquement de doigts : les autres n'exposaient leurs problèmes aux inconnus que pour se faire plaindre, ou au pire parce qu'ils n'avaient personne d'autre à qui se confier, et dans les deux cas le vert-et-argent trouvait cela relativement insupportable et pathétique. Et de nouveau, la voix frêle de la douce bleue et bronze résonna dans le brouhaha assourdissant de la fourmilière médicale, faisant détourner les prunelles noisettes de Blake sur Juliet.

    Juliet : « Tu as l’air de connaître du monde ici .. »

    Un sourire en coin, à la fois amusé et diablement arrogant, un mélange paradisiaque ayant le goût de l'enfer : elle lui renvoyait la balle. Sans vraiment le vouloir certes, mais lui non plus n'aimait guère qu'on aborde les questions du genre, étrangement Blake avait toujours soigneusement évité les sujets en rapport avec Sainte-Mangouste. Malheureusement pour lui, les jours à venir ne tourneraient plus qu'autour de l'hôpital. "Malheureusement pour lui..." , n'était-ce pas quelque peu égoïste de penser à cela, quand tant de morts et de blessés étaient tombés ces derniers jours ? Certes si, néanmoins c'était dans la nature humaine de demeurer éternellement égocentrique, et Blake en particulier. Par ailleurs, cela leur évitait de parler de ce qui s'était passé il y avait de cela quelques jours : les explosions, les morts, le sang, la poussière, les cris... Préférant balayer cette pensée de son esprit, le regard du Serpentard se fit plus arrogant, mais teinté de cette arrogance amusée, concordant avec les propos qu'il allait sortir et destinés à faire quelque peu sourire la belle.

    BLAKE - « Ne le sais-tu pas ? Je connais du monde absolument partout où je vais... » un sourire complice alors qu'il replia un genou contre son buste afin d'y poser un bras, tournant la tête vers un homme vêtu de blanc parlant avec quelques infirmières, et dont la ressemblance avec Blake était frappante. Le même homme, mais le visage marqué par la vie, quoique toujours aussi charmant. « Le médicomage là-bas, c'est mon père. » Un léger silence et le Serpentard reprit non sans un rire jaune. « Je le hais. » fit-il en tournant son regard vers Juliet d'un air terriblement naturel et détaché, sans ressentir en lui une once de tristesse. « Ma mère est ici aussi, l'étage au-dessus. Sainte-Mangouste, c'est un peu comme ma seconde maison... »

    Le Serpentard parlait avec naturel, demeurant loin de s'en vanter pour autant, il était franc avec la jeune fille tout en demeurant distant et en ne se révélant qu'à demi-mots. Ne serait-ce que pour les propos semblant banal de "l'étage au-dessus" qui qualifiait le niveau psychiatrique de l'hôpital, Blake n'était parvenu à mettre les bons mots, et se contentait de tout nuancer. Oh bien sûr, il aurait pu lui aussi exposer sa vie, avouer à la demoiselle que sa mère était devenue folle après une tentative de suicide ratée, qu'il haïssait son père autant que son paternel se fichait de lui, qu'il arpentait ces murs depuis qu'il avait neuf ans, qu'il savait comment se procurer la plus pure des drogues en subtilisant de la morphine tout en ressortant d'ici blanc comme neige. Mais visiblement, autant que lui, Juliet avait ses secrets et refusait de se dévoiler. Blake planta ses yeux noisettes dans ses prunelles satinées, un sourire aux lèvres il semblait que le Serpentard semblait vouloir sonder son âme comme pour l'obliger à parler... Jeu dangereux pour la petite bleue et bronze.
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