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 Tu taieras la violence de tes pensées et tu la noieras comme tu pourras. ▬ Blake

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Svetlana R. Vasilyevna
Svetlana V. ;What happened to the revolution?
Svetlana R. Vasilyevna


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Tu taieras la violence de tes pensées et tu la noieras comme tu pourras. ▬ Blake Empty
MessageSujet: Tu taieras la violence de tes pensées et tu la noieras comme tu pourras. ▬ Blake   Tu taieras la violence de tes pensées et tu la noieras comme tu pourras. ▬ Blake EmptyVen 7 Aoû - 1:11

    Quand on est au bord du gouffre, on espère toujours que quelqu’un tendra la main et nous tirera en arrière. Lana était au bord du gouffre. Elle avait failli y tomber, même. Mais voilà. Rien n’y faisait. Personne ne voyait rien. A moins qu’ils croient tous qu’elle est encore en train de jouer. Encore. Comme si elle n’avait que ça à foutre, en fait. Comme si elle n’avait que ça à foutre de faire semblant d’aller mal. Elle n’aimait pas qu’on lui témoigne de la pitié. Ni même de l’affection. Elle ne le méritait simplement pas. On pouvait jouer avec les gens. On pouvait les manipuler à sa guise, on pouvait faire n’importe quoi avec eux. Mais tôt ou tard, on devait s’attendre au retour du bâton. Et le bâton était revenu. Avec plus de force que quand il était parti. Il avait tapé en plein dans le mille. Svetlana sentait que tout foutait le camp autour d’elle. Tous les liens qu’elle avait tissés avec les uns et les autres étaient en train de se déliter, lentement, mais sûrement. Tout était en train de changer, mais Svetlana, si éprise du changement, doutait de vouloir ce dont il pouvait s’agir cette fois. Parce qu’elle ne savait pas si ça changeait en bien ou en mal. Pitoyable. Mais peut-être qu’elle se cherchait des excuses. Des excuses aussi bidons les uns que les autres pour tenter d’expliquer son comportement odieux envers son entourage. Elle avait joué. Elle avait perdu. Et comme toute mauvaise joueuse qu’elle était, elle avait préféré prendre la fuite alors que les conséquences la rattrapaient. Des putains de gages, qui n’avaient rien à voir avec des défis idiots qu’on pouvait se lancer entre copains. Ces gages là meurtrissaient le cœur, blessaient jusqu’au sang, lacéraient, piétinaient sans pitié. La douleur était dévorante, le chagrin brûlait, mais il n’y avait aucun signe Extérieur de blessure. Rien ne se voyait concrètement, tout pouvait se dissimuler. Mais quand on regardait bien, on voyait bien que rien n’allait. Encore fallait-il avoir le cran de se regarder en face, surtout quand on était à gerber. Surtout quand on se trouve à gerber.

    C’était ce que Svetlana se disait, debout devant son miroir. Ses cheveux blonds emmêlés et cassants étaient jetés négligemment sur ses épaules, elle portait en guise de vêtements un vieux t-shirt blanc avec une étoile tracée en strass argentés, un de ces trucs ringards que l’on achète quand on a treize ans pour être à la mode et qu’on oublie au fond d’un placard parce que c’est dépassé. Le tout lui arrivant au ras d’une petite culotte noire, rien de très sexy. Svetlana ne reconnaissait pas la fille qu’elle avait en face d’elle. Celle qui était dans son reflet. Ce n’était pas elle. Mais une autre. C’était ce qu’elle se disait pour se consoler. Elle essuya la buée qu’il y avait sur le miroir à l’aide du plat de sa main. Le verre humide couina au passage. Alors, elle tira la langue. Son reflet fit de même. Elle fit une série de grimaces, et le miroir lui répondit. Ca aurait pu être amusant pour un œil extérieur si ça n’était pas aussi pathétique quand on connaissait le contexte. C’était juste l’histoire d’une fille qui essayait de se convaincre que dans le reflet du miroir, ce n’était pas elle. Mais c’était peine perdue. C’était bien elle. Mais probablement un fantôme. Oui, c’était de cela qu’il s’agissait. Il suffisait de voir ce regard vide, cet air d’outre tombe. Ces traits tirés, maigrichons et fatigués. La faute au trop grand nombre de clopes qu’elle fumait. La drogue qu’elle consommait à des quantités qui la plupart du temps pourrait suffire à faire une overdose. Elle se faisait mal. Elle voulait crever. Elle se trouvait repoussante. Mais peut-être que le plus repoussant, finalement, c’était ce qu’elle avait à l’intérieur d’elle. Son comportement. Ce qu’elle a fait. Oui, elle portait la croix de ce qu’elle avait fait auparavant. En mal. En bien. Surtout en mal, en fait, les bonnes actions pouvant se compter sur les doigts d’une main. Elle était sans doute pas assez indulgente envers elle-même. Mais voilà, elle ne méritait pas l’indulgence. Alors, Lana fit un doigt d’honneur à son reflet. Comme pour emmerder ce qu’elle était. Ce à quoi elle ressemblait maintenant. Ce qui lui ressemblait et qui montrait finalement à quel point elle pouvait être pourrie. Son beau physique dissimulant quelque chose de pourri, d’avarié. Un genre de cheval de Troie, mais en pire.

    Sur le plateau au dessus du lavabo, il y avait un rouge à lèvres. Lana s’en saisit, et fit tourner le stick entre ses doigts. Elle défit le capuchon, et tourna, afin d’en sortir le bâton écarlate. L’odeur sucrée et huileuse du produit emplit l’air, et Lana regarda le miroir. Puis elle-même. Elle se pencha, se rapprochant de son reflet, de ce qu’elle voulait éviter. Elle appliqua le rouge sur ses lèvres sèches, mais le produit laissa comme un goût de sang dans sa bouche. Elle hoqueta. Les larmes, taries depuis seulement quelques heures, se remirent à couler, lui brûlant les yeux, lui écorchant les joues de leur sel. Faisant couler son maquillage sombre, maculant son visage de poupée de porcelaine de traînées noirâtres. Elle avait l’impression de pleurer du sang, et elle aurait tellement voulu que ses yeux puissent fondre sous la chaleur, sous le mal qu’ils lui faisaient. Qu’elle devienne au moins aveugle! Elle avait retrouvé l’ouie, mais elle aurait préféré rester sourde. Au moins, elle n’aurait pas entendu tous ces bruits de couloir, tous ces gens qui murmuraient ces choses derrière elle. Et si elle n’entendait pas ce qui se disait, elle réalisait toujours les regards dégoûtés qu’elle suscitait. Tout le monde connaissait le rôle qu’elle avait joué dans cette histoire. Maintenant, elle était quoi, pour les gens? Une salope, ni plus, ni moins. Mais au fond, ce n’était pas ce qu’elle était? N’avait-elle pas ce qu’elle méritait? Certes. Elle avait plaqué Callistô, l’avait traité comme un moins que rien. Mais était-ce ce qu’elle voulait? Non. Elle ne le voulait pas lui. Elle en voulait un autre. Un autre qui serait sûrement déçu de savoir ce qu’elle était. La pourriture qu’il y avait au fond d’elle. Elle se sentait très seule, malgré les personnes qui étaient chères à son cœur. Mais que risquaient-ils de devenir, s’ils savaient? Ils lui tourneraient le dos. Voyant qu’elle n’en valait pas la peine. Vous voyez. On ne peut compter sur personne. Les amis, ça va un moment. Mais tôt ou tard, ils savent vous donner un coup de poignard. Ou tirer avec un flingue, juste entre les deux yeux. Et là, pas moyen d’en réchapper.

    Lana se rapprocha du miroir, ses mains, elles, commençaient à trembler. Elle serra à nouveau le tube en plastique entre ses doigts, puis elle approcha le bâton carmin de la surface vitrée. Au moment où il atteignit le miroir, elle appuya. Et gribouilla, sur son reflet, des lettres en rouge. Des lettres de sang. Quand elle eut épuisé le produit, elle jeta le tube vide derrière elle, avant de regarder fixement le miroir tagué au rouge à lèvres. Elle avait écrit, rageusement, de son écriture tremblante et désordonnée fuck off and die. Fuck off and die. Elle ne voyait qu’à travers les lettres écarlates un reflet, livide, larmoyant et apeuré. Elle. Elle, ou du moins, ce qui restait d’elle. Elle était devenue personne. Au fond, avait-elle déjà été quelqu’un? Elle se regarda à nouveau. Résistant à l’envie de fracasser le miroir de ses poings. Elle revivait le moment où elle avait tenté de se flinguer. Elle voulait faire pareil. Mais voilà, contrairement à avant, elle n’avait plus la force, elle n’en avait plus le courage, surtout. Lana était faible. Lâche. Idiote. Elle s’approcha à nouveau du miroir. Son nez effleurait à peine celui de sa jumelle. Alors, elle appuya ses mains sur la vitre. Se mettant du rouge à lèvres plein les pognes. Gravant cette insulte qu’elle s’était adressée dans sa chair. Chair qui brûla, comme si on y appliquait un fer rouge. Alors, du plat de la main, elle frotta. Etalant le produit écarlate, frénétiquement. Effaçant ce qu’elle avait marqué. Couvrant de rouge son reflet. Elle ne voulait plus être ça. Ou si elle devenait ça, et qu’elle ne pouvait enrayer le processus, elle ne voulait pas se voir devenir ça. Elle pleurait, elle tremblait. L’hystérie menaçait. Elle allait mal. Elle avait mal. Mais ça, qui le voyait? Elle appuya son front contre le miroir souillé de rouge. Continuant à frapper du plat de la main la surface vitrée, effaçant ses mots du mieux qu’elle pouvait. Elle avait beau s’agiter, elle avait toujours l’impression de voir ces mots. Elle s’escrimait en vain. Comme elle le faisait déjà depuis des jours.

    Elle s’empara de la serviette éponge, et effaça. La fibre blanche de la serviette absorba le rouge du maquillage gâché, se parsemant de vilains pois écarlates. Comme une teinture ratée. Mais le miroir ne se nettoyait pas. Elle recommençait à sangloter. Elle se sentait de nouveau partir en vrille, comme un cheval au galop, et elle ne savait pas s’arrêter. Quand c’était comme ça, généralement, il fallait qu’elle s’épuise pour qu’elle redevienne calme. Des fois elle tombait comme une masse tout de suite, des fois, sa crise durait des heures. Dans ce cas là, sa crise de larmes durait depuis des heures. Ca l’avait prise d’un seul coup, sitôt après un moment d’euphorie. Elle se détestait. Putain, qu’elle se détestait. Mais elle était trop lâche pour oser disparaître. Pour oser dire qu’elle s’en allait. Peut-être qu’elle n’avait pas envie de partir. Parce qu’elle avait d’autres choses à accomplir. Continuer à semer la zizanie. Comme elle savait si bien le faire. Briser des personnes. Des couples. Des amitiés. Selon son bon vouloir. Selon ce que son esprit fourbe et abject lui soufflait. Elle n’avait pas besoin de ça. Pas besoin de souffrir, de subir tout ça. La gifle, elle l’avait eue le soir du bal. Quand elle avait vu Callistô et Charly ensemble. Callistô, son ex, et Charly, sa meilleure amie. Le salaud! La garce! Comment avaient-ils pu oser lui faire ça? Surtout Charly! Encore, Callistô, elle n’en avait presque rien à foutre. Elle le détestait. Et il lui rendait bien. Mais Charly, quoi! Elle était sa meilleure amie, merde! Elle savait qu’elle était avec lui! Alors pourquoi elle s’est emparée de son ex, hein? Elle avait pensé que Svetlana s’en foutait, qu’elle pouvait se servir? Mais merde! Quand Charly allait-elle cesser de vouloir tout comme Svetlana? De lui prendre tout ce qu’elle avait? Après tout, pourquoi s’emmerder, hein? Elle profitait de la popularité de la Vasilyevna pour enrichir son propre cercle de connaissances. La garce!

    Ses sanglots redoublèrent. Toute cette histoire lui collait la gerbe. Elle aurait dû le voir venir. Peut-être qu’elle aurait dû regarder autour d’elle. Surtout regarder du côté de Charly. Peut-être qu’elle aurait dû voir que sa soi disant amie s’intéressait à son petit copain. Petit copain qu’elle n’aimait pas tant que cela, entre parenthèses. Qui était plus une lubie qu’une relation sérieuse. Un accessoire sympa, genre un joli sac à main. Un ornement qui encombrait plus qu’autre chose. Alors pourquoi faisait-elle tout un pataquès? Parce qu’elle était maladivement jalouse et possessive. Si elle n’est pas du genre à faire une scène à son petit-ami parce qu’il regarde de trop près une autre fille, préférant la fermer et mijoter intérieurement sa vengeance envers ladite fille qui n’allait pas comprendre ce qui lui arrivait, pourquoi elle avait Svetlana sur le dos. Bref. Elle n’avait aucune raison, a priori ,de faire la gueule à Charly. Mais voilà, dans l’esprit paranoïaque de la jeune russe, ce n’était sans doute pas la première fois que la Nicholls marchait sur les plates-bandes de la Vasilyevna. Elle ne se vit pas se traîner jusqu’à la douche. Elle ne se vit pas la faire couler. Elle ne se vit pas enlever ses vêtements, les jeter dans un coin de la pièce, à côté de la cabine. Elle se retrouva juste roulée en boule, sous le jet d’eau froide, assise sur le sol mouillé et glissant, grelottant, claquant des dents, ses mains effaçant les larmes noircies de mascara et de khôl qui roulaient de ses yeux endoloris. Elle pleurait tout ce qu’elle avait accumulé depuis la dernière fois qu’elle craquait. Elle pétait les plombs, elle était en train de s’épuiser, lentement, mais sûrement. Jusqu’à la prochaine fois. En attendant, elle avait couvert de ses mains son visage, et elle avait ramené ses genoux contre elle. Elle était roulée en boule, dans un coin de la cabine. Elle avait construit de ses bras une armure invisible, comme pour se protéger du monde extérieur. Elle risquait de faire une hypothermie si elle restait trop longtemps sous le jet d’eau froide. Mais tant qu’à faire. Si elle pouvait en crever. Ca aura eu le mérite de débarrasser le plancher. Jusqu’à ce qu’une garce du même genre fasse son coming-out, et ne prenne la relève.
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