Goodbye my lover - casey

Un souffle. Un unique souffle. Puis elle s’était enfuie, déposant un baiser sur la joue du jeune homme. Depuis rien. Rien. Pas une lettre, pas une rencontre, pas un regard. Il semblait que la jeune fille avait voulu éviter le jeune Poufsouffle. Ça n’empirait donc que l’état dans lequel se trouvait Dwayn. Il n’arrêtait pas de se répéter ; « elle n’est rien pour toi ! ». Mais cette pensée s’effaçait et le jeune homme de seize ans revoyait son visage, son corps entier, glissé dans les draps de soie de l’endroit où ils avaient une fois de plus succombé à la tentation. Une fois de plus. Ça l’avait peut-être effrayée. Il y avait Milton-White. Pour ça, semble t-il, la jeune fille avait décidé d’arrêter toute relation sexuelle ou non avec le jeune homme. Pour un autre, elle s’était pliée en deux, elle s’était pliée à ses désirs. Il revoyait son visage, son visage triste, à la lumière de ce qu’elle venait de faire. Un simple baiser puis plus rien. Un écran de fumée. N’était-ce donc rien qu’un jeu pour elle ? N’était-ce rien qu’une phase de sa vie ? Qu’une passade ? Dwayn, lui, ne savait pas quoi penser. Il la revoyait. Elle hantait ses rêves, ses cauchemars aussi. Elle repoussait sûrement le moment où ils devraient se retrouver, tout deux, seuls dans un pièce.

« Ça va plus entre Donahue et Milton-White. », lui avait indiqué un de ses amis. A la lumière de cette nouvelle, un sourire de soulagement s’était glissé sur le visage de Dwayn. Tout allait désormais rentrer dans l’ordre. Du moins l’espérait-il. Il aimait à savoir que Casey et Milton-White, c’était cassé. C’était à la limite de la méchanceté mais Dwayn s’en fichait quelque peu. Il voulait juste la voir. Elle. Elle le hantait dans ses meilleures rêves et ses pires cauchemars. Elle était son obsession et jamais il ne pourrait s’en défaire, sans la voir. Il voulait la voir, il voulait se confronter à son regard. A son doux visage. Et déposer un doux baiser sur sa joue ou même ses lèvres, ses douces lèvres. Lèvres qui le hantait, comme toutes les parties du corps de la jeune Gryffondor.

Allongé sur son lit, les deux bras en dessous de sa tête et le regard dans le vide, Dwayn repensait à ses magnifiques moments. Ses moments où touts deux avaient succombé à la tentation. Un célèbre homme ne disait-il pas que le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y succomber ? Et Casey et Dwayn n’y avaient pas succombé une mais plusieurs fois. Ils avaient prolongés, longtemps, ces moments de plaisirs. Au début, ce n’était qu’un jeu. Un jeu de séduction terrible. Puis ils y avaient prit du plaisir. Un véritable plaisir. Le plaisir s’était consumé, avait été oublié puis ensemble ils avaient renouvelés l’expérience. Deux, trois, quatre fois.

FLASH BACK ON

« Ne pars pas, je t’en supplie ! », avait-il supplié à Casey. Mais rien à faire. Elle s’en était allée. Elle avait enfilée ou plutôt renfilée sa robe, avait déposé un baiser sur la joue de Dwayn puis était partie. Avant de refermer la porte, elle avait murmurée « Je suis désolée. » Mais ça ne changeait rien puisqu’elle partait. Il aurait tellement voulu que cela soit autrement. Autrement. Il aurait voulu qu’elle ne s’enfuie pas comme elle le faisait toujours après un moment passés ensemble. Il aurait voulu qu’elle reste avec lui, pour l’éternité. Ou pour le temps que la vie lui accorderait… Mais c’était pas comme ça.

FLASH BACK OFF

A présent Dwayn se relevait de son lit à baldaquin, enfilant son short et son t-shirt puis ses baskets, prêt à sortir. N’importe où. Il avait envie de sortir, ne plus penser à elle. Il fut sortit rapidement de la salle commune, vu l’heure tardive. Il était en effet deux heures trente du matin et à cette heure -ci, les élèves dorment. Sauf Dwayn. Il n’y arrivait pas. Pas du tout. Il pensait trop à Casey et ça l’empêchait de dormir. Il pensait à elle, il pensait à eux deux. Leurs quatre nuits passées ensemble le hantait. Il aurait voulu qu’elle pense comme lui.

Dix minutes plus tard il se retrouvait dans cet endroit qu’il n’aimait pas vraiment ; les serres de botanique. Il pensait être seul. Il l’espérait. Il s’agenouilla face au mur, le dos contre la pierre puis baissa les yeux, une larme coulant dans ses yeux. Un bruit se fit sentir. Un bruit étrange. Visiblement il n’était pas seul…

Il pleurait toutes les larmes de son corps. Aussi grande était sa peine, les larmes n'y changeraient strictement rien. Dwayn pleurait mais il ne savait pas exactement pourquoi. Après tout des aventures il en avait eut des tas. Pourquoi est-ce qu'il déplorait l'absence de Casey dans ce cas ? Pourquoi il avait le sentiment d'être abandonné, de lâcher prise, de ne plus exister sans Casey. Ce sentiment qu'il avait ressenti quand son père les avaient quittés, lui et sa famille. Il n'avait plus envie que d'une chose c'était de mourir, d'un absolution, que la mort, la faucheuse vienne le retirer de ce monde qui ne valait plus la peine d'avoir la vie du jeune homme. Il voulait en finir une bonne fois, arrêter de souffrir milles martyrs dès que quelqu'un ou quelque chose auquel il tenait disparaissait subitement. Ca avait été le cas de Casey.

Somebody help me. La chanson résonnait dans sa tête. La signification des paroles étaient claires pour lui mais personne ne l'aidait en fait. Peut-être son amie Romy Carmichaël et encore. On est toujours seul en réalité. Seul au monde, il l'était. Personne ne comprenait sa peine, même pas son frère, même pas ses sœurs, même pas ses amis, trop occupés par leur propre vie. Romy, d’abord, travaillait beaucoup les cours et les occasions que Dwayn et elle avaient de se voir se réduisaient à une ou deux fois pas semaines. Ils étaient touts les deux les meilleur amis du monde mais Gallner, en plus de la tonne conséquente de devoir donnés aux sixième et septième année n’arrangeait pas l’ampleur de la tournure que prenait la relation Dwayn - Romy. Car en plus d’être quelqu’un de loyal et qui avait une notion de la justice profondément ancrée, le jeune homme était une vraie tête brulée. Il aimait embêter le seul prof de Poudlard qu’il n’aimait pas. C’était devenu une habitude de lancer un sarcasme du genre « et vous monsieur ? Avez-vous ne serait-ce la moindre humanité ? » C’était une guerre sans pitié. Et donc Dwayn passait ses soirées en retenue, le visage blafard de Gallner sous ses yeux.

Deux jours plus tôt un article à la Gazette avait discrédité Truescott auprès des élèves. Mais Dwayn n’y croyait pas. Truescott était selon la Gazette une incapable, trop jeune pour être à la tête d’une école. Foutaises. En lisant cela, le soir devant la cheminé des Poufsouffle, la réaction de Dwayn avait été rapide. Il avait, d’un mouvement de main adroit et violent, jeté le journal dans le feu de la cheminée qui se dressait devant lui. Il était totalement en désaccord avec le ministère. Comment Ivy Truescott pouvait-elle ne pas se défendre face à de telles injures ? Ils la traitaient quand même d’incapable. Le passage où le secrétaire d’Etat auprès du Ministre parlait de Gallner comme du héros de l’école avait révolté Dwayn. Gallner un héros ? Si Gallner prenait le pouvoir à Poudlard c’était la fin de la liberté des droits. Plus aucunes libertés ne seraient accordées aux jeunes sorciers et ça Dwayn le savait pertinemment. Il savait bien que Gallner ferait tout pour renverser Ivy Truescott, jeune sorcière gouvernant d’une main de fer Poudlard. Et s’il fallait mettre la main à la pâte pour aider Truescott dans sa guerre contre Gallner, il serait de ceux qui plonge les bras entiers. Toute action pour dissuader Gallner de prendre le pouvoir était bénéfique. Depuis plusieurs jours d’ailleurs, Dwayn avait entreprit de taguer la porte du bureau de Gallner. Et il s’était mis en tête de faire tout pour y arriver. Il avait donc préparé l’’arsenal et le lendemain du fameux article de la Gazette, en plein milieu de la nuit, il avait été taguer la porte du bureau du Tyran. « Gallner le crâneur », avait-il eût la prétention d’écrire. « Truescott au pouvoir, Gallner au dortoir » avait-il ajouté pour montrer son appartenance au mouvement Truescott. Le lendemain l’affaire avait fait tout Poudlard. Certains trouvaient ceci héroïque mais personne ne savait vraiment qui était l’auteur de ces tags. Les amis de Dwayn trouvait ceci très héroïque et affirmaient « ce mec c’est un Dieu pour avoir fait ça. » Et Dwayn riait encore et encore. Et quand on lui disait « t’as pas une idée de qui as fait ça toi ? », il riait de plus belle et répondait, l’air nonchalant « pas du tout. Un malade apparemment. » Mais personne n’avait compris qui était l’auteur de ce mot. Et Gallner fut encore plus massacrant ce jour-là. Il était bien plus vil et cruel que les autres jours mais Dwayn avait agit pour la bonne cause non ?

« Dwayn… » L’écho de la voix de Casey résonna dans la serre, déserte. Il leva la tête. Elle était là. Tel un mort il regardait, le regard vague, la jeune fille. La serre était plongée dans le noir. D’un mouvement frénétique, le jeune homme sortit sa baguette puis prononça « lumos maxima ». Une boule de lumière apparue dans la serre et se déposa au dessus des deux élèves de Poudlard. Dwayn regardait avec insistance la jeune fille puis d’un mouvement brusque se releva du sol. Il essuyait une larme puis reprit ses esprits, abaissant sa tête. Puis il releva la tête, plus une larme ne perlant son visage. Il toisait sa partenaire d’un regard presque amoureux. Il ne savait pas comment appréhender Casey. Il ne savait jamais quelle attitude adopter. Être serein ? Amical ? Gentil ? Rustre ? Brusque ? Méchant ? Doux ? Affectueux ? Sans compassion ? Râleur ? Il y avait infiniment de possibilités quand à l’attitude à adopter. Pour le moment Dwayn adoptait une position de recul par rapport à Casey. Il ne savait pas si elle était là parce qu’elle l’avait suivit. Elle ne savait pas non plus si elle était là parce qu’elle voulait s’expliquer ou recommencer ce qu’ils avaient faits à Pré-Au-Lard. Il n’avait pas de certitude si ce ‘est qu’il ne rêvait pas.

« Casey… Je… Personne ne devrait avoir le droit de me voir comme ça. », s’était-il exclamé. Il pleurait. Ça ne faisait pas forcément ressortir la virilité de l’homme qui se cachait en Dwayn. Il regardait Casey droit dans les yeux…

Arrêtes de pleurer mauviette. Ce que lui aurait dit son père s’il avait été devant lui, pouvait ressembler à ce genre de choses. Son père. Ce lâche. Et sa mère alors ? Et ce grimoire qu’ils avaient découverts avec ses sœurs et son frère ? Qu’est-ce que ses parents cachaient de si grave dans ce grenier ? Pourquoi un livre de magie noire, très noire y était enfermé ? Pourquoi ne leur en avaient-ils jamais parlés. Ils étaient leurs enfants putain.

Début du flash-back

« Dwayn, Grayson Eurysty, ramenez-vous ! » La voix de sa sœur avait résonné du haut de la maison, du manoir McBright. Dwayn lui était dans la cuisine et arriva dans le grenier de la maison en dernier. Il regardait ses sœurs et son frère d’un air étrange, morne et vide. Il était certain que Analiès avait encore fait des siennes. « Qu’est-ce que t’as fait encore An’ ? », pesta-t-il d’un air mauvais. Il toisait les trois jeunes. « J’ai rien fait mais j’ai trouvé ça. » Elle tendait un livre, un grimoire, très lourd, puisque Dwayn le prit dans ses mains, de l’aide de ses deux bras. Il toisait d’un regard mauvais les trois sorciers. Il dût s’asseoir pour pouvoir enfin ouvrir le livre, scellé, mais qu’il parvint à desceller à l’aide d’un sortilège. Il ouvrit le grimoire, poussiéreux. Les pages étaient jaunâtre, usées par le temps. Dwayn ne prit le temps de lire, il passa vite les pages. C’était un grimoire étrange. Il y était décrit des choses horribles et Dwayn préféra s’arrêter au chapitre 1 du livre. C’était un bouquin horriblement atroce. Il ne préféra pas en lire plus et déclara « C’est un livre de magie noire. »



« Casey… Je… Personne ne devrait avoir le droit de me voir comme ça. » Ton sec et amer qu’il avait prit. Il s’en voulait de pleurer. Il était un lâche. Pleure pas pauvre couillon se dit-il, à l’intérieur de lui-même. Il était si con. Il s’était ensuite relevé puis avait regardé Casey droit dans le yeux, le regard vague. « Je m'excuse, je passais seulement dans les serres pour retourner au château, puis je t'ai entendu et... » Mais pourquoi elle s’excusait ? Dwayn ne comprenait pas vraiment pourquoi Casey abordait Dwayn en s’excusant, elle n’avait pas à le faire, même si elle l’avait dérangé dans son « chialage » intempestif. Ce n’était pas de sa faute, vraiment pas de sa faute si elle était passée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle n’avait pas à s’excuser. C’est lui qui devait s’excuser d’être aussi débile et immature. « Mais merde vieux, t’as seize, bientôt dix-sept ans t’as pas besoin de chialer pour une fille », s’était-il dit à ce moment là. Mais ces paroles étaient des paroles vides, sans sens. Elles ne faisaient que meubler son esprit, son esprit maigrement rempli. « C’est rien. Je n’aurais pas dû me retrouver ici non plus… »

« Je peux te demander ce qui ne vas pas ? » La question typique. Dwayn n’avait pas franchement envie de répondre. S’étaler sur sa misérable vie de McBright c’était pas vraiment le top. Puis lui avouer que c’était à cause d’elle qu’il pleurait n’était pas des plus glorieux exploits. Il ne savait en fait pas comment aborder le sujet. Il savait bien que Casey était avec Blake Milton-White. Milton-White. Il aurait dût être écrasé par une poutre ce gars. Une enflure. Il se jouait de Casey et elle tombait dans le panneau du gars en mal d’amour et d’affection. Et Casey, trop naïve pour comprendre son jeu, lui retombait dans les bras, telle un vulgaire pantin. Un pantin chez les rouges du moins. Et Dwayn avait voulu lui avouer à maintes reprises ces faits mais la jeune fille s’était braquée, comme jamais. Naïve. Elle l’était. Mais c’est là que son charme se déployait. Chevaleresque, Dwayn venait au secours de la demoiselle, la plupart du temps. Mais il en avait ras-le-bol ▬ pour être poli ▬ de servir de bouche-trou et même de bouche-murailles. Il ne voulait pas. Mais il n'eût pas franchement le choix de répondre une phrase quelconque, dans l'espoir qu'elle le laisse là avec ses remords. « Euh. Rien. Laisse tomber. », répondit-il l'air nonchalant. Que pouvait-il répondre à une question pareil. Il n'allait pas lui dire qu'il pleurait comme une fille à cause d'une fille et que cette fille c'était elle. C'était légèrement vulgaire et complètement inutile. Elle devait bien le savoir. Et en plus il n'en avait aucune envie.

« Comment vas-tu ? » Question inutilement posée pour meubler la conversation de paroles vides et encore plus inutiles que les harpies de holyhead devaient concourir cette année.

Dès lors que la jeune fille d’un âge égal à celui de Dwayn eût posée sa main sur le bras du jeune homme, ce dernier se ravisa et, avec une certaine colère, il retira sèchement son bras. Jouait-elle avec ses nerfs ? Elle lui avait fait clairement comprendre qu’entre eux il n’y avait rien et maintenant elle venait ajouter de la tendresse à leur dialogue. Quand on dit quelque chose, on s’y tient et on ne se ravise pas au dernier moment, au moment où tout s’échoue misérablement sous nos pas. Dwayn regardait la jeune fille avec dédain et avec fureur. Elle l’avait abandonnée à son propre sort, dans cette chambre et elle voudrait que tout redevienne comme avant ? Pensait-elle que le monde et Dwayn étaient à ses pieds ? Pensait-elle comme tout le monde que Dwayn était un jeune homme à qui on conduisait sa conduite ? Pensait-elle au final que Dwayn était un vulgaire pantin, à balader à tout va, à utiliser quand l’envie nous en prend ? C’était surement ce qu’elle pensait comme les trois quarts des gens de l’entourage de Dwayn. Mais ils se trompaient tous lourdement. Dwayn avait changé au cours de l’été. Il avait mûrit, il avait grandit. Les vulgaires histoires de prés-adolescents à peine pubères ne l’intéressaient plus. Certes comme tout un chacun, il s’amusait avec ses amis mais si Casey ne voulait plus de lui, alors qu’elle disparaisse. Qu’elle disparaisse à jamais de sa vie et qu’elle ne se fasse pas désirer comme elle le faisait présentement. Un simple murmure dans la conversation, essayant de meubler la conversation de paroles plates et débiles, Dwayn lui posa une question.

DWAYN ─ « Comment vas-tu ? »

Il n’attendait pas franchement une réponse positive. Il savait qu’elle ne se sentait pas en forme et était abandonnée de tous, sinon pourquoi serait-elle là à une heure si tardive, à bavarder avec son futur-ex-amant ? Il savait bien qu’elle ne serait pas là, à discuter avec lui, lui qui était peut-être l’un des pires ennemis de son actuel petit copain, Blake Milton-White. Blake et Dwayn ne s’entendaient pas sûrement par le fait de leur attirance commune pour la jeune fille Casey. Ils se détestaient aussi du fait que chacun avaient des projets d’avenir différents. Blake était aussi un jeune homme que Dwayn ne pouvait pas comprendre. Dwayn regarda encre un long moment Casey, qui semblait dépitée. Ça se comprenait parfaitement. Sa vie, en ce moment du moins, ne semblait pas facile, pas facile du tout. Elle devait se sentir terriblement seule. Mais Dwayn ne compatirait pas pour la simple raison que Casey n’avait jamais compati à son malheur. Elle l’avait laissée, là, seul, dans cette chambre sordide, sans un mot, sans une excuse, ou plutôt une excuse vaine. Elle n’avait pas cherchée à le revoir après ça ou à s’excuser, même par lettre. Il aurait voulu lui envoyer une réplique du genre « si tu ne va pas bien, c’est de ta faute à toi seule ! » mais ne le fit pas par respect ou esprit de contradiction. Il se ravisa pourtant à la dernière seconde, alors que sa bouche s’ouvrait vainement, sans paroles. Il attendait une réponse de son interlocutrice. Après un assez long moment de silence et des respirations saccadées des jeunes sorciers, Casey répondit à la question de Dwayn.

CASEY ─ « Tu veux la vérité ? »

Tout au fond de lui Dwayn voulait évidemment la vérité. Un mensonge de plus et ce serait l’hécatombe. Il ne le supporterait pas. Il ne pouvait interdire à Casey de mentir mais il aurait aimé qu’elle soit franche pour une fois. Mais peu importait en fait qu’elle lui mente ou qu’elle lui dise la vérité. Quelque chose, et Dwayn ne savait pas encore quoi, était cassé. Il savait pourtant que jamais plus rien ne serait pareil. Plus jamais il ne poserait sa main sur l’épaule de la demoiselle, plus jamais il ne humerait ses cheveux, plus jamais il ne déposerait ses lèvres sur la peau tuméfiée de la jeune femme. Plus jamais un geste doux ne serait accompli ni par le jeune homme, ni par la jeune femme. Il ne pourrait jamais lui pardonner en fait d’être partie et leur relation, même amicale, s’arrêterait là, après la fin de cette conversation.

DWAYN ─ « De ta part ce serait beaucoup mais j’aimerais bien. »

Son ton était sec et froid. Il regardait, une fois de plus, Casey avec dédain et colère. Il voulait lui exprimer toute sa colère et sa hargne. Il regardait Casey non plus avec le regard d’un amoureux mais avec celui d’un ennemi, celui d’une personne qui déteste son interlocuteur – et par conséquent son interlocutrice. Il ne voulait qu’exprimer toute sa colère mais au lieu de ça, il la réprimait
grossièrement. Il attendit cependant une réponse de Casey, qui semblait furieuse.

CASEY ─ « Blake m'as plaqué, plus personne ne m'adresse la parole sauf mes copines de chambre lorsqu'elles on envie de me faire pleurer. Ma mère ne répond même plus à ma lettre, je devrais passer les vacances de Noël enfermé dans ce foutu château parce que mon oncle est en Égypte jusqu'en janvier. Et même toi tu me déteste. Donc je crois que je peux dire que je ne vais pas bien... »

Et tu crois que tu es la seule à souffrir peut-être ? C’est ce que Dwayn aurait voulu dire mais il se ravisa, une fois de plus. Il se ravisait toujours de toute manière. Il avait toujours peur de blesser son interlocuteur et donc il se ravisait toujours de sortir une méchante réplique à la personne qui se trouvait en face de lui. Il trouvait quelque peu injuste de devenir cynique avec une personne, surtout si celle-ci était innocente. Mais vu le ton qu’avait pris Casey, il ne devait pas se faire de reproche. Pourtant le ton employé le suggérait. Elle le blâmait. Mais tout de même, Dwayn trouvait ça un peu lourd que la jeune fille le blâme. C’était elle qui avait refusée de rester avec lui, après cette dernière nuit. C’était elle qui n’avait pas donné de nouvelles jusqu’à ce soir. C’était plutôt à lui de blâmer la demoiselle. C’était comme si elle avait inversée les rôles. Dwayn sentit ses poumons gonfler au maximum. Elle était gonflée d’inverser les rôles alors que dans l’histoire, elle était la moins à plaindre. C’était elle qui avait tout provoqué. Du moins pour l’histoire avec Dwayn. Le problème de Casey devait être le fait qu’elle avait un tas d’histoires qui finissaient mal partout. Elle ne savait pas ce qu’elle encourait comme risque en faisant des histoires partout sur son passage. Il n’allait pas non plus la féliciter et s’attribuer le mauvais rôle alors qu’elle était la plus grosse responsable de l’histoire. La jeune fille, les larmes qui montaient – Dwayn le voyait dans ses yeux – tournait les talons pour arriver à la serre suivante, ses mains se déposant sur les fleurs. Dwayn la suivit, la colère montante en lui. Il était furieux qu’elle lui accorde le rôle du méchant. Il était furieux qu’elle le prenne pour le « bad guy ». Il n’était que celui qui avait tenté de la raisonner quand elle lui avait avouée qu’elle aimait Blake. Mais madame la fière était un peu trop susceptible et s’était emportait, la même colère que Dwayn emportant son esprit.

DWAYN ─ « Tu ne vas pas non plus m’attribuer le rôle du méchant dans l’histoire j’espère ? »

Son ton à lui aussi montait. Une seconde de plus et il s’emporterait. Mais il garda son calme, se reposant sur sa maîtrise de soi-même.

DWAYN ─ « Je te rappelle juste que c’est toi qui m’a abandonné dans cette chambre, pas moi ! »

Il ne pouvait pas. ‘Nan mais je rêve’, se dit-il intérieurement. Elle allait se faire passer pour martyr alors qu’elle ne l’était pas. C’était plutôt à Dwayn de se plaindre, pas à elle. Il regardait à présent le dehors avec colère et amertume…

La colère montait en lui, foisonnante, de plus en plus proche de l’explosion. Il ne pouvait laisser Casey dire qu’ils étaient touts les deux responsables. Il ne niait pas avoir une minime part de responsabilité dans cette histoire, certes. Mais le fin mot de l’histoire revenait à Casey. Et la gryffondor n’arrivait, visiblement, pas à l’admettre. Mais comment pouvait-elle croire une seconde que Dwayn lui en voulait ? En fait il possédait, au fond de son cœur, une tonne de contradictions. Il ne voulait pas abandonner Casey. Mais irréversiblement, il ne pouvait se l’approprier. Elle appartenait à Blake. Elle n’était pas à lui mais à cet enfoiré de serpentard. Il ne pouvait se résoudre à la voler, alors que les sales pattes de Blake avaient entravés son corps. Il ne pouvait l’enlever à Blake, c’était impossible. Il ne pouvait se résoudre à lui voler alors qu’elle avait du se donner à lui. La jeune fille ne regardait toujours pas Dwayn. Elle ne l’observait pas. Elle était de dos, comme si elle avait une peur féroce de son regard. Mais Dwayn arrivait à entendre ses gémissements. Elle pleurait et à mesure que la conversation avançait, elle essuyait ses larmes. Le jeune homme ne pouvait se résoudre, tout de même, a effacer les quelques soirées mémorables de sa mémoire. Il voulait et ne pouvait pas faire ça. Mais c’est comme si elle l’avait trahie. Et à ce moment, elle avait perdue de l’estime à ses yeux. Mais perdre Casey lui était insupportable, à tel point qu’une vint se placer dans gorge, à la simple pensée de cette… disparition. Dwayn ne savait plus en fait. Ses sentiments étaient embrouillés de telle manière qu’il ne savait plus et ne discernait même plus le bien du mal. Il se posait des tas de questions. Mais il n’avait jamais de réponses. Les questions fourmillaient mais les réponses s’abstenaient et donc c’était très frustrant. Le doute s’était emparé de son esprit à tel point qu’il ne savait plus où il en était et avait presque perdu la notion du temps. Casey, elle semblait désemparée par les évènements, comme si elle ne contrôlait rien. Mais elle ne devait pas contrôler grand-chose en vérité. Quand Blake Milton-White fait parti d’une affaire, cette même affaire est en son contrôle quoi qu’il en advienne ! C’était une vérité effarante. Personne de Casey, ni de Dwayn ne contrôlait la situation. C’était très frustrant. Ils étaient en réalité comme pris au piège, d’une toile géante et très collante, difficile à se débarrasser. Mais Dwayn n’avait pas vraiment peur de se retrouver piégé par un quelconque élève ou par la malfaisance de Milton-White. Tant que Casey ne lui donnait pas le rôle du méchant, il se porterait bien.

CASEY ─ « Dwayn, arrête, tu sais très bien que je t'aimais malgré qu'on s'était juré le contraire. »

Oh oui il le savait. Malgré lui, il avait découvert cette flamme dans les yeux de Casey, quand il lui murmurait des mots doux ou qu’il caressait sa peau. Mais au début, il n’avait pu la retenir dans ses pensées. Ils se l’étaient jurés. Et depuis il y a avait Adam. Il ne pouvait tomber amoureux de deux personnes en même temps. Il avait dû faire un choix. Mais ce choix, en vérité, il devait désormais le faire. Mais il ne savait pas très bien qui choisir et pour quelle raison. Casey, certes, était la fille la plus gentille et la plus belle qu’il lui eût été donné de rencontrer. Mais elle demeurait dans le cœur de Blake, présente. Et il ne pouvait s’y résoudre. Et il y avait Adam aussi. Mais absent, infidèle. Il ne voulait pas trop se pencher sur la question… Dwayn regardait le ciel au dehors de la serre. Pour une fois ce Dieu qui lui pourrissait la vie avec ses principes et qui lui imposait ses règles vieux jeux pourrait l’aider un peu. Il n’était jamais très utile. Dwayn, son cœur battant bien plus vite que la moyenne, avait la tête en feu. Il s’efforçait de rester concentré s la discussion avec Casey mais touts ces bouleversements lui avait donnés un mal de tête infecte. Il ne le supporterait plus longtemps. Oui il savait que Casey l’avait aimé. Mais c’était fini. Elle le lui avait même avoué implicitement. Dans cette chambre horrible. Et il ne pouvait plus rien faire si elle ne voulait rien faire.

DWAYN ─ « Oui. Mais. Ça ne peut pas. Tu le sais bien. On le sait tout les deux. »

Ça Dwayn en était certain. Ils le savaient. Les amours défendus sont en général, dans les séries télés moldu bidons, bannis par l’amour lui-même. Et celui-ci en était un. Un amour qui ne devait pas exister. Un amour qui n’avait pas le droit d’exister. Si l’on pouvait appeler ça de l’amour. Ça ne pouvait être légitime. Si un amour ne devait pas l’être, c’était bien celui-là. Mais Casey et Dwayn, leur relation, c’était avant tout un jeu. Rien de plus. Au début. Les choses s’étaient ensuite compliquées. Mais ils avaient fait semblant. Se voilant la face. En comblant ce vide par des paroles creuses, vides. Mais au final, c’était la même chose. Qu’ils se le soient avoués ou non, l’amour aurait été aussi défendu.

CASEY ─ « J'avais peur de tout foirer Dwayn, j'avais peur de te faire mal parce que c'est toujours ce qui arrive avec les gens que j'aime. Et en plus, on ne m'as jamais aimer en retour. Je... Je savais pas comment faire, j'avais juste peur Dwayn. Je m'excuse, je voulais pas... »

Non elle ne voulait pas. Mais bien malgré elle, elle n’y avait pas échappé. Mais qu’elle le lui ait dit maintenant ou avant ou même après ne changeait plus rien. Pourquoi fallait-il qu’elle complique les choses ?

DWAYN ─ « Pourquoi rendre les choses si compliquées ? Pourquoi ne pas me l’avoir avoué dès le premier soir ? »